Quelle est la part des estates dans votre cheptel?

Plus je fais des rencontres dans le milieux des fumeurs de pipe, plus je me rend compte que ma propension à acquérir des pipes estates est plus originale que je ne l'avais pensé: je possède, sur une dizaine de pipes, pas moins de 8 estates, et mes 5 pipes préférées ont toutes été achetées d'occasion.

Pour moi, lorsqu'on m'avait demandé d'où venait cette "manie", je me rendais compte que je n'y avais jusque là pas vraiment réfléchi, mais à présent je pourrais fournir quelques éléments de réponses:

- Le plus simple: le marché des estates permet d'acquérir à bon prix (parfois très bon prix, exemple ma Bauer!) des pipes que je ne pourrais pas m'offrir neuves.

- "Sentimentalement" parlant, j'aime beaucoup "enquêter" sur mes pipes, trouver ça et là des informations sur le pipier et cette pipe: à quelle période de son travail cette pipe correspond elle? Etait-ce une commande? Qui l'a fumée avant moi (avec parfois de mauvaises surprises!)? etc, etc...

- Certains me disent qu'ils n'achèteraient jamais d'estates car leurs pipes se doivent d'être absolument "personnelles".
Permettez moi de revenir sur ce qui est pour moi un cliché un peu aveuglant.
D'une, les fumeurs qui me disent ça ne sont pas forcément très fortunés, et il est très courant de leur voir alors pendre au bec une Stanwell ou une Peterson, pipes qui comme chacun sait son fabriquées en plusieurs centaines (voir milliers) d'exemplaires! Comme marque de sa propre personnalité, il y a mieux!
Deuxièmement, je trouve qu'en réparant/nettoyant son estate afin de la remettre à neuf, un lien est quand même fait entre le nouveau fumeur et tire un trait sur son ancien acquéreur.

- Quand bien même je serais assez riche pour me payer des pipes aux signatures prestigieuses, ça permet d'élargir l'offre et de ne pas rager à se faire piquer la nouvelle d'un tel mise sur son site il y a 6 minutes et déjà partie ailleurs! (Vous me direz, on peut faire des commandes!)

Mais je m'éternise, mon fil était plutôt (avant mon charabia) un petit sondage intéressé sur ce phénomène de l'estate. Alors, quelle est la part des pipes estates dans votre cheptel???

entre les pipes de mon père, et celles que j'ai récupérées de çq de là, les neuves sont d'autant plus rares que mes moyens sont limités (et que mes gouts sont à la hausse)

le marché des estates est pour moi une source de jolies choses à prix raisonnable... quant il y a des sous...

a part les deux pipes de mon pére et une de mon grand pére. je n'ai pas encore d'estates, non pas que je n'aime pas les occases. je ne trouve que des daubes dans les vides greniers, ainsi que chez les antiquaires qui sont fadas vu les prix qu'ils demandent pour des pipes, qui ne peuvent servir que allummer la cheminée. vu leurs états de décrépitudes

Trois sur neuf, toutes reçues en cadeau.
Et je les aime toutes pareil !

Mes moyens sont excessivement limités également, même si ça n'a pas toujours été le cas - j'ai pu m'offrir deux Dunhill shell dans les bonnes années. Retour de fortune = retour de volutes !
Ceci dit, je ne possède aucune estate mais j'en acquérirai volontiers si l'envie se fait sentir ou si un coup de foudre se produit (je ne cherche pas trop).
Mes moins belles pipes, je les rustique moi-même pour leur donner une apparence qui me convienne. (J'aime les rustiquées). j'en possède 40 et en ai eu 60 environ, une vingtaine vendues ou données à des amis lorsque j'ai cessé le tabac il y a plus de 8 ans. J'ai repris récemment.

Pour ma part, j'adore les estates, ou plutôt les retaper. J'en ai une bonne trentaine. Le même nombre en neuve.
Chaque fois que j'achète une estate, je me dis, je la rénove et puis je revend,...
la plupart sont toujours dans mes râteliers !

J'ai une vingtaine de pipes. La moitié sont des estate. Sur cette moitié, la moitié sont des cadeaux, l'autre des achats aux puces pour me donner le plaisir de les restaurer. Mais certaines que j'avais achetées surtout pour le plaisir du bricolage et du nettoyage se sont effectivement avérées d'inestimables compagnes. Il n'y en a qu'une à laquelle je n'arrive pas à enlever son mauvais goût. Mais je n'ai pas perdu espoir.

Sur une bonne vingtaine de pipes que j'ai, la plupart sont estate. J'ai en tout et pour tout une seule pipe en bruyère que j'ai achetée neuve. Mes autres pipes neuves sont des Missouri Meerschaum.
J'ai acheté deux pipes réellement estate (déjà remises à neuf), le reste sont des pipes qui viennent d'un lot de pipes d'occaze que j'ai achetées et que j'ai un peu restaurées.

les estates = la portion congrue de ma rotation.

Raison principale : bien souvent, on trouve des pipes avec tuyau ébonite, que je n'apprécie pas du tout.

Sans doute d'ici 10 a 20 ans, le marché de l'estate sera beaucoup plus fourni en acrylique, mais d'ici 20 ans, peut-être ne trouverons nous plus de tabac à bourrer dans les pipes que nous dénicherons aux puces...

Sans doute d'ici 10 a 20 ans, le marché de l'estate sera beaucoup plus fourni en acrylique

Je ne me ferais pas trop trop d'illusion: à part pour la pipe italienne, l'ébonite reste quand même très présente dans la pipe haut de gamme. Et puisque les Allemands sont à la mode, et qu'ils ont la meilleure ébonite (notamment en raison de leurs recherches pour les tuyaux de saxophone, me suis-je laissé dire), je ne voie pas de raison que ça évolue massivement vers l'acrylique, mais on ne sait jamais... En tout cas nos espoirs sont opposés: j'adore l'ébonite, à condition bien sûr que ce soit une très bonne ébonite!

Si j’ai été à une époque un acheteur boulimique de livres anciens, en matière de pipes mon expérience est beaucoup plus décevante. Aucune des bouffardes que j’ai progressivement héritées des membres de ma famille (voilà toute ma source d’estates) ne fait partie de ma rotation d’élite. Que cela tienne à la qualité des pipes, à l’usage plus ou moins compétant auquel elles ont été soumises à l'époque ou à mon inexpérience totale en fait de restauration, le plaisir que je tire de celles que j’ai achetées vierges est incomparablement supérieur. J’ai pratiqué tous les rituels conseillés dans ces cas, je ne suis pas à une chenillette près, mais cela ne marche qu’à moitié. Je me dis parfois qu’au bout d’une vingtaine de fumages elles seront à niveau, mais l’idée de passer 20 x 30min avec un truc un peu dégueulasse au bec ne m’emballe pas excessivement. Autant mettre à l’épreuve mes finances maigrichonnes et me fournir d’un nouveau bout de bois qui fume bien dès le début. Ce n’est pas une position idéologique, cependant, et j’aimerais bien avoir l’occasion de changer radicalement d’avis. Cela dit, je comprends très très bien le plaisir de la collection et de la vieille camelote! J'en suis fou.

Ca, c'est sans doute la deuxième raison pour lesquelles je ne chine pas d'estates : je ne suis absolument pas collectionneur. Ni timbres, ni boites d'allumettes, ni capsules de bières. Aucune collection. Juste assez de pipes pour assurer une rotation confortable.

Fred a écrit:Juste assez de pipes pour assurer une rotation confortable.

L'adjectif "confortable" étant suffisamment vague pour que chacun évaluer la dite rotation en quantités oscillant entre... 12 et 365, disons.

Exactement. J'aime que chacun puisse se sentir confortable. Personnellement, une vingtaine de pipes c'est largement assez. Si d'autres se sentent plus a leur aise avec 365, c'est cool aussi.

Une seule estate sur une quarantaine de pipes. Une Orlik, achetée sur FdP à un gars par ailleurs absolument charmant dont j'ai malheureusement perdu les coordonnées suite à un plantage de disque dur (s'il se reconnaît, je serais très content de recevoir un MP de sa part : il habite une commune du sud de Paris, Malakoff ou Montrouge, je crois bien ; cette pipe lui avait été offerte par une chérie mais il la trouvait trop lourde ; la pipe, je veux dire ; il la trouvait trop lourde pour la tenir au bec).
Une seule estate, la première et la dernière, pour la raison évoquée dans le post inaugural de ce fil :

maldoror a écrit:- Certains me disent qu'ils n'achèteraient jamais d'estates car leurs pipes se doivent d'être absolument "personnelles".

Le contre-argument que tu avances, Maldoror, n'est absolument pas convaincant à mes yeux :

maldoror a écrit:Permettez moi de revenir sur ce qui est pour moi un cliché un peu aveuglant.
D'une, les fumeurs qui me disent ça ne sont pas forcément très fortunés, et il est très courant de leur voir alors pendre au bec une Stanwell ou une Peterson, pipes qui comme chacun sait sont fabriquées en plusieurs centaines (voir milliers) d'exemplaires ! Comme marque de sa propre personnalité, il y a mieux !

Ça n'a rien à voir. Je n'achète pas mes brosses à dents "comme marque de [ma] personnalité" (!!!) Pourtant celles-ci, bien que fabriquées selon toute vraisemblance à l'identique à des dizaines de milliers d'exemplaires, sont "absolument personnelles".

Bref, je n'aime pas acheter des estates. Mais je comprends fort bien ceux que cela intéresse, pour toutes sortes de raisons : économiques au premier chef, mais aussi plaisir de chiner, de "faire une affaire" (ce qui n'est pas tout à fait la même chose qu'une raison économique : c'est plutôt comme monter un canular qui réussit), de bidouiller soi-même un vieux truc que l'on remet à neuf pour son propre usage, etc.

maldoror a écrit: Et puisque les Allemands (...) ont la meilleure ébonite (notamment en raison de leurs recherches pour les tuyaux de saxophone, me suis-je laissé dire),...

Ça, c'est un peu hors sujet, mais l'ébonite pour les tuyaux de saxophones – ordinairement en alliage de cuivre –, ça m'étonne un peu. Tu ne confondrais pas par hasard avec des recherches menées pour remplacer par une matière synthétique l'ébène des clarinettes et des hautbois ?

Plus ou moins 50/50.

Il y a le plaisir d’acheter une pipe neuve, savourer son goût, la dépuceler, la culotter,…

Acheter des estates comporte aussi des avantages, prix, modèle rare,…

0,00000000% sur 19 pipes.

Ca signifie 1-1 (=0)...+1 - +1...

Ben Archange, en gros t'avais deux pipes estate avant d'en avoir aucune...

A l'heure présente : aucune estate dans mon cheptel bon marché.

Beaucoup d'estates, dont beaucoup achetée aux puces s'entassent en attendant d'être restaurées. Au début j'achetais n'importe quoi et je restaurais dans la foulée, aujourd'hui je suis plus difficile et je trouve de moins en moins de pipes d'occasions qui me plaisent. Certaines de mes pièces estates sont des pipes achetées aux amis des fora.
Contrairement à Fred, je suis collectionneur, de stylos, de couteaux, de livres, de fèves, de pipes, de tabacs, de cigares, de verres et de chopes à bières, de pots à tabacs ( que l'on trouve de moins en moins aux puces) ; On soigne ses névroses comme on peut.

jimhar a écrit:Ca signifie 1-1 (=0)...+1 - +1...

Ben Archange, en gros t'avais deux pipes estate avant d'en avoir aucune...

Ça, c'est un peu hors sujet, mais l'ébonite pour les tuyaux de
saxophones – ordinairement en alliage de cuivre –, ça m'étonne un peu.
Tu ne confondrais pas par hasard avec des recherches menées pour
remplacer par une matière synthétique l'ébène des clarinettes et des
hautbois ?

Non non, je ne confond pas, mais j'ai fait une petite erreur de vocabulaire, changement de domaine oblige : il s'agit des becs de saxophone.

cela etant dit il y a eu de bonnes clarinettes en ebonite

maldoror a écrit:Non non, je ne confond pas, mais j'ai fait une petite erreur de vocabulaire, changement de domaine oblige (...) il s'agit des becs de saxophone.

D’accord. L’erreur (petite) s’explique aisément.

scytale a écrit:cela etant dit il y a eu de bonnes clarinettes en ébonite

Sans doute, et il y en a toujours. Mais ce sont plutôt des clarinettes "d’étude" et "d’étude +". En général, quand on avance dans les études musicales et qu'on commence à bien jouer, on s’offre une clarinette en ébène (tu connais ça avec les violons, violas et cellos, n’est-ce pas ?)

6 estates sur un total de 35 pipes et elles valent celles achetées neuves.

Il fut un temps pas si lointain où j'aurais catégoriquement refusé d'acheter une estate. Mais, en attendant de pouvoir m'offrir une rotation de neuves, sur une base économique, oui j'en ai acquis, 10 sur 21. Je suis très loin d'en être fan, d'autant qu'en plusieurs cas je me suis fait passer des navets, sans doute parce que je ne connaissais pas la marque, ou que j'ai acheté en lots.

Mais, si j'avais continué à refuser d'acheter acheter des estates, j'aurais pas mis la main sur la 570 de Pierre et, de ce fait, j'aurais été ignorant de la qualité de ses pipes. je serais donc probablement, sur une base purement budgétaire, laissé passer la Egg TB. et juste pour la 570, je suis fier d'avoir rompu avec ce serment que je m'étais fait de ne jamais acheter d'estate. Et je songe sérieusement à m'offrir la Cutty avant qu'il soit trop tard. Ça me permettra d'éliminer une de mes moins bonnes estate.

Ne vous pressez pas au portillon, ce ne sera pas la 570

Environ 40%, parmi elles certaines de mes préférées.

Ton expérience, comme celles d'autres membres est intéressante, Le Passeur. Ca montre qu'il y a "estates et estates": d'une part les lots de pipes aux noms tout à fait inconnus, dans des états parfois plutôt lamentables (je grossis le trait ein!). J'ai connu, au début de mon expérience de fumeur, les longues heures que l'on passe à nettoyer, rénover, réparer soigneusement ces "bruyère garantie" ou autres kaywoodie. Je comprend tout à fait l'intérêt qu'on peut y porter: les rénovations etc sont parfois passionnantes, mais je ne suis pas très bricoleur et surtout, je suis tellement maniaque avec les pipes que j'ai déjà assez de travail sur des pipes pas sales!

Mais n'oublions pas l'autre part des estates: des pipes de bons artisans, bien entretenues (on prend l'habitude de demander photos, mesures, état du bol, anciens fumages au vendeur) et sur lesquelles on n'a pas de doutes à avoir pendant des mois.
Je suis plutôt dans la seconde partie: plus de lots, recherches orientées etc... Et je dois dire que, pour les pipes que ça concerne et après un bon nettoyage de routine (car elles sont généralement assez propres), ça m'a fait presque le même effet que de "dépuceler" une pipe neuve!

80 % d'estates ! Moi qui ne suis pas bricoleur pour un sou, j'adore les remettre à neuf.
Faut dire aussi que je suis atteint de collectionnite aigüe !