Pois et densité de la bruyère...

Une pipe peut être légère car de petit format d'où un petit volume de bois et un faible poids.

Dans le cas qui nous préoccupe il est plutôt question de densité. Les buyères actuelles sont, pour la plupart, dotées de larges veinages signe de poussée rapide et sans difficulté chez les bois de toute espèce. Ces bois ont un grain tendre et un taux de cellulose élevé, ils sont certes plus légers, plus faciles à travailler mais beaucoup moins résistants au feu que des bois ayant poussé beaucoup plus lentement dont les stries de croissance (vous savez, les rings sur les sablées) sont très rapprochées et dont la fibre très serrée se révèle "Dure comme du chien" selon les propos même de Maître Pierre.

Les Bruyères modernes font semble-t-il l'objet de "cultures" et poussent rapidement dans des conditions favorables ce qui permet d'obtenir plus rapidement une quantité plus importante de bruyère comportant moins de défauts (notamment d'inclusion). Les bruyères sauvages sont plus difficiles à exploiter, poussent beaucoup plus lentement et comportent un taux de déchets très largement supérieur.

Pour moi, le doute n'est pas permis, même si le risque de sandpit est plus élevé sur une bruyère ancienne, sa qualité au fumage est et restera très largement supérieure. de surcroit, j'apprécie particulièrement les bruyères au grain serré et ma splendide bulldog en vieille bruyère Marocaine me confirme dans l'affection particulière que j'épprouve pour de tels bois.

Ce n'est pas pour ça qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain, il y a des pipes magnifiques réalisées dans les bois modernes, ils permettent notemment d'obtenir des rings grains parfaits, larges et profonds (ceux-ci sont difficilement discernables sur des grains très serrés et souvent moins réguliers). Toutefois, ces bois étant beaucoup plus sensibles au feu réclament une attention de tous les instants, même après culottage un changement de tabac, des conditions de fumages différents peuvent provoquer une surchauffe rapide qui, si elle se prolonge, risque fort de provoquer la combustion de votre pipe. Le préculottage est vivement recommandé pour ces bois (le silicate n'a pas de goût : c'est du verre). A la moindre surchauffe : laisser poser et se refroidir en inspectant olfactivement le foyer - la moindre odeur de bois brulé : on vide immédiatement et on passse un doigt mouillé de salive sur l'intérieur du foyer à l'endroit de la surchauffe - ça grésille sous la goutte de salive : immédiatement sous le robinet ! ! ! Ca peut vous paraître excessif, mais j'avais parlé de ça avec un copain avant les vacances et il m'a appelé récemment en me disant que ma petite histoire lui avait sauvé une pipe qui suite à une balade un peu venteuse lui avait tout d'un coup paru chaude en un point, il s'est rappelé mon histoire et a senti le foyer, une odeur de bois brulé s'en dégageait, aussitôt vidée, il regarde en se mettant dans l'ombre une volute de fumée, très fine se dégageait du foyer, utilisant sa gourde il l'a éteint, le bois était en train de se consumer . . .

Ceci ne réponds peut-être pas à ta question telle qu'elle était formulée mais après questionnement de plusieurs jardiniers, et cultivateurs de primeurs il appert qu'il n'existe pas, qu'il n'a jamais existé de pipes de petit pois pas plus que de pois poussant dans de la bruyère ! ! !