Ma p'tite mixture perso en loucedé

Je suis parvenu à une recette vraiment sympatique.

Dosages:

1/3 de Dunhill Deluxe Navy rolls

2/3 de l'aro de son choix.

Je fais sécher, je mélange, je bourre, j'allume.

Et là, c'est le pied !!!

Je crois modestement avoir trouvé la jonction entre les aros et les pas aros.

Je pensais obtenir un truc sans goût défini, un truc brouillon. Mais pas du tout...

En fait, c'est très étrange. Plutôt que d'obtenir un mélange de saveurs, j'ai obtenu une alternance. On sent à la suite les flaveurs se chevaucher, se correspondre, se parler, l'une laissant la place à l'autre, presque à chaque bouffée.

Une bouffée, c'est le goût de l'aro. La bouffée suivante, c'est le goût du Dunhill. C'est presque comme si l'on fumait deux pipes en même temps. On tire à nouveau dans l'idée de retrouver le Dunhill, et c'est l'aro qui apparaît. Et vice-versa.

Plus le bol avance, plus les parfums s'entremêlent sans se fondre complètement l'un dans l'autre. Arrivé vers le début du troisième tiers, la cadence s'accélère, et, alors qu'en bouche on a le goût de l'aro, au nez on a l'odeur du Dunhill, puis cela alterne.

A la fin du bol, c'est l'explosion d'épices. Comme si le périque ne donnait tout ce qu'il a dans le ventre que vers la fin. On aurait dit une glace au chocolat avec une pointe de poivre de Sitchouan, ou de piment d'Espelette...

Un régal.

Une expérience étonnante, car on n'arrive jamais vraiment à saisir et à garder l'un ou l'autre arôme, et donc on n'est jamais lassé, mais toujours étonné.

Pour les amateurs d'aros, c'est une très bonne façon de faire une pause, et de savourer un tabac naturel. Et pour les amateurs de naturel, c'est un dessert léger et onctueux, sans que l'arôme du casing ne vienne couvrir celui du tabac.

La prochaine étape, c'est le mille feuille. Je pense procéder ainsi: Une couche de Dunhill, un curl non effrité calibré au foyer, par-dessus, un peu d'aro bien réduit en miettes, puis un curl, puis de l'aro, etc jusqu'à remplissement total.

Je vous tiendrai au courant.

D'ici là, je ne saurais que trop recommander cette recette pour les papilles et les narines blasées. Ce d'autant plus que les dosages peuvent varier au gré du pétuneur, offrant de vastes perspectives à la dégustation...

A vos pipes, prêts, fumez !

Tu as tenté l'expérience avec quels aros, pour le Navy Rolls?

Avec du Winslow Harlekin, et l'édition 2011 Holliday Season de Peterson.

Résultat excellent avec ces deux là.

Je pense continuer l'expérience avec le Winslow n°3.

P. S. le goût de chocolat épicé dont je parlais en fin de bol, c'est particulièrement avec le Peterson.

Certes, du Navy Rolls avec des aros doux, çà y ajoute du corsé, ce qui ne peut pas nuire...