Pipe-cigarettes ou fume cigarette inboard

Un de mes ami m'a récemment fait cadeau d'un petit objet de fumeur assez étrange.

Ce n'est pas, à proprement parlé une pipe, puisqu'on y place une cigarette mais ce n'est pas, à proprement parlé un fume cigarette, puisque la cigarette est complètement enfermée dans un fourreau . . . En fait, le terme le plus approprié semble être pipe cigarette.
Il rempli un des objectifs militaires qui prévalu, suite à la première guerre mondiale, à la création des pipes cigares : impossible pour un sniper d'utiliser une quelconque incandescence pour centrer son tir . . .
Un autre des ses avantages est de permettre de fumer la cigarette entièrement sans qu'aucune cendre ne s'envole ni qu'un cendrier ne soit nécessaire.

Quant à savoir ses origines ? Aucun marquage ne le permet.

Sa bruyère, au grain très ordinaire est sans défaut ni masticage et son tuyau en ébonite est sans finesse mais sans bavure et son apparage est des plus approximatif . . . Ceci dit, ça ne devait pas non plus être vendu des milles et des cents . . .

Aller, trêve aux discours et place aux photos.

Depuis, j'ai fait l'acquisition d'une pipe-cigarette Sportic, dont la ligne, fort proche de celle d'une Atlantide n'est pas sans rappeler un vaisseau utilisé par les héros de Jules Vernes . . .

Ce sont des estates, assez rares, je n'ai jamais vu la noname ailleurs, quant-à la Sportic, je ne l'ai vu que deux fois . . .

Mes deux exemplaires proviennent d'amis.

Si d'aventure la Sportic intéresse quelques uns d'entre vous, je suis prêt à réaliser quelques exemplaires approchants (une copie pure et dure ne me parait pas satisfaisante d'autant que les calibres des cigarettes ont changé depuis lors) en les adaptant tant en diamètre qu'en longueur au produit, cigarette ou cigarillo auquel vous le destinez et en fluidifiant quelque peu la ligne.

Fumer, de nos jours, même dans la rue, est considéré par de nombreux non fumeurs comme un acte incivil. Ils n'ont pas encore pu sentir la fumée que la simple vue d'une cigarette et, dans une moindre mesure d'une pipe, les hérissent. Tels le torero dans l'arène, ils se tendent, agressifs, prêts à en découdre dès que la moindre flaveur atteindra leurs sens avides. L'odeur de tabac a, sur eux, le même effet que l'odeur du sang de ce malheureux taureau sur le torero.

Lequel d'entre nous ne s'est pas amusé à entrer, pipe au bec - vide, s'entend - dans un lieu public pour profiter, à loisir, des regards courroucés ? ? ?
Le faisant l'autre jour, j'ai jouis d'un spectacle peu banal, non seulement bon nombre de gens me regardaient d'un sale œil mais deux jeunes femmes et une moins jeune, respectables, fort gênées par les effluves imaginaires de ma bouffarde vide, se sont récriées à haute voix, alertant le garçon afin qu'il intervienne au plus tôt, scandalisées par ma conduite impudente, d'autant que j'en profitais bien évidemment pour garder mon horrible truc puant au bec. La coupe était pleine et plusieurs galants hommes, se portant à leur rescousse, s'avisaient bien de me faire ravaler ma morgue, ma pipe, et pourquoi pas mon extrait de naissance. Quelle ne fut pas la déconvenue du plus ardent défenseur de la vertu offensée lorsque force lui fut de constater que non seulement la pipe était vide mais que de surcroit, elle était neuve et ne pouvait par conséquent exhaler aucune odeur ! ! ! Invités par mes soins à prendre un verre pour oublier leurs belliqueuses attitudes et d'ailleurs fort vite oublieux des regards de travers qu'ils m'avaient, eux aussi, adressés lors de mon irruption dans l'établissement, ils se mirent à se gausser de ces pauvres péronnelles. La plus âgée, rameutant alors ses ouailles et se drapant dans sa dignité outragée fit sa sortie, tête haute, lançant à la cantonade un flamboyant "N'importe, ça pue !"

Tout cela est pavlovien et la trop immédiate identification de l'objet honni engendre une réaction instinctive et disproportionnée.
Que l'objet change et, aussitôt, la réaction disparait, l’œil, transmet au cerveau interloqué une information qu'il ne sait décrypter, la curiosité s'en mêle : jamais au grand jamais ils n'ont vu pareil instrument, ils doivent savoir.

Lors, le quidam le plus hostile, le non fumeur le plus forcené, va vous adresser une œillade interrogatrice. Il suffit alors de lui adresser un regard des plus sympathique et légèrement appuyé l'invitant à engager la conversation. Dès lors la partie est entre vos mains, il ne vous reste plus qu'à lui expliquer quel est cet engin bizarre, qu'à lui enseigner les secrets de son fonctionnement, de son histoire, qu'à lui faire sentir quelques boites de tabacs aromatiques dont l'odeur lui rappellera, immanquablement quelque pâtisserie et il se surprendra à dire que finalement ça ne pue pas tant que ça . . .

Croyez moi sur parole, Bombardes, pipes cigares et pipes cigarettes sont générateurs de convivialité et inhibiteurs d'animosité. J'ai fait, grâce à elles, la rencontre de gens charmants qui, autrement, ne m'eussent accordé que des regards courroucés.

S'il ne devait exister qu'une seule raison d'être à ces instruments atypiques, celle-ci me sied à merveille et s'il est un lieu où j'appréhende la réaction d'un de mes concitoyens, c'est à n'en pas douter une de ces pipes que je vais allumer.

Le fait est, qu'il est possible d'utiliser ce type d'objet pour fumer des cigarillos et de le faire réaliser aux dimensions idoines du modèle précis de cigarillos qu'il te sied de fumer . . .