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Dunhill, la saga
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Dunhill, la saga
Qu'est-ce qu'on n'a pas entendu à propos des tabacs Dunhill? «Ils étaient tellement meilleurs avant...!» «Il paraît qu'ils vont disparaître.» «Depuis qu'ils sont préparés par Orlik ce n'est plus aussi intéressant.» «On dit qu'ils seront fabriqués en Roumanie.»
Rumeurs, rumeurs... entretenues par le mythe Dunhill et qui contribuent, en retour, à sa persistance.
Qu'est-ce qui est vrai, à demi vrai, carrément faux dans tout ce que l'on entend? Pas facile de s'y retrouver. Au travers des propos d'«experts», d'«amateurs avertis» ou de facétieux, le Net déborde d'«informations» à propos de Dunhill et de ses tabacs. Et l'honnête citoyen qui souhaite s'y retrouver plonge, peut-être à son insu, dans une situation semblable à celle que connaissent les érudits modernes qui tentent, par-delà vingt siècles (certains sombres...), de se faire une idée précise de ce qu'avait vraiment pensé et dit Héraclite ou Socrate.
Mais les tabacs Dunhill, ce n'est tout de même pas aussi grave que les débuts de la rationalité... Alors pourquoi se casser la tête pour de telles futilités?
Bah...! Peut-être parce que ce sont justement des futilités...
Mais bon! On n'est pas là pour ça. Soyons sérieux un brin (de tabac). Le texte qui suit tente - «tente» hein... - de refaire au moins partiellement l'histoire des mélanges Dunhill. Les renseignements qu'il renferme proviennent de diverses sources: propos de Dunhill lui-même (ouvrages), commentaires d'experts (aux mérites variés), connaissances personnelles. Ces renseignements semblent être suffisamment recoupés pour être vraisemblables.
La vraisemblance - et non l'exacte vérité - constitue l'objectif de ce texte. Je ne suis pas absolument certain de tout ce qui est écrit ici. Et il reste bien des «trous» qu'il faudrait boucher. Mais je crois que ça permet tout de même de s'y retrouver un peu.
Au commencement, il y eut Alfred Dunhill et sa boutique londonienne, sur Duke st., qui ouvre ses portes en 1907 (la même année que les Blatter... ). M. Dunhill a de grandes ambitions commerciales. Il invente des bidules, il prend des brevets, il innove; il est de son époque. Il a également du commerce du tabac une conception très spéciale. Dans son esprit, le «prêt-à-fumer» (comme il y a du «prêt-à-porter») n'est pas en mesure de vraiment satisfaire le client. Les mélanges tout préparés, c'est pour les béotiens! Les vrais fumeurs de pipe (et par une joyeuse extension, ceux qui sont susceptibles d'accepter de payer un peu plus pour leur tabac... ) veulent, désirent, réclament des mélanges «personnels». Chaque client pourra donc avoir le sien. Ces mélanges s'appellent «My Mixture no...» et les recettes sont consignées dans un grand livre.
(Le plus célèbre est évidemment le no 965, qui a traversé les décennies jusqu'à nous. Il fut préparé avant 1910 pour un dénommé E.A. Baxter.)
De l'ouverture en 1907 jusqu'à (environ) 1912, c'est ainsi que fonctionne la boutique (qui vend aussi, par ailleurs et bien entendu, des tabacs déjà préparés). Dunhill se fournit alors en tabacs chez différents grossistes qui, eux-mêmes, sont dans le business du «mélange» (par exemple, chez G. Dobie & Son - les célèbres mélanges Dobie's Four Squares, désormais disparus).
L'idée d'offrir à chaque client «son» mélange est amusante et romantique, mais, comme on peut bien l'imaginer, difficile à mettre en pratique. Aussi, à partir de 1912, certains mélanges plus «populaires» seront préparés à l'avance et offerts à la clientèle d'une manière plus anonyme. Les premiers sont le «Royal Yacht», toujours disponible, le «Cuba», disparu alors que ce pays commençait à causer des maux de tête à l'Occident capitaliste, et le «Durbar», disparu à la fin des années 60.
1921 voit l'introduction de la trilogie des «Standard Mixture»: le «Full», le «Medium» et le «Mild». Cette même année, Dunhill offre également le «Three Years Matured».
C'est en 1928 qu'apparaît le «London Mixture», le premier mélange Dunhill comportant du «Cavendish» (sans additifs).
Fin des années 50, c'est l'arrivée du «Light Flake», d'abord appelé «Flake». On ajouta le «Light» lorsqu'on proposa un autre «flake», plus foncé. Ce dernier ne fut pas offert très longtemps, mais l'autre conserva sa nouvelle désignation.
Dans les années 60 arrivèrent le «Elizabethan Mixture» et le «Virginia Ready Rubbed», puis un événement, le «Golden Hours», qui est le premier mélange aromatique proposé par Dunhill. Il faut savoir en effet que jusque dans ces années-là, la législation anglaise interdisait aux préparateurs de tabacs d'ajouter l'un ou l'autre additif à leurs produits. C'est ainsi qu'a pris - et que garde - tout son sens le terme «mélange anglais» pour désigner une préparation sans ajouts (sucre, arôme naturel ou artificiel, alcool...). À l'origine, un mélange «anglais», ce n'est donc pas un mélange avec du Latakia ou des Orientaux; la définition se laisse plutôt découvrir par la négative: un «anglais», c'est un mélange sans additifs. Point barre.
Contrairement à bien d'autres (...), cette loi doit être louangée par chaque honnête fumeur de pipes. C'est en effet grandement à cause d'elle que les préparateurs anglais durent se creuser les méninges pour trouver des goûts, des nuances et des subtilités sans avoir recours à des artifices extérieurs.
En gros, de 1912 à (environ) 1965, rien ne vient transformer véritablement l'allure des mélanges de Dunhill. La firme achète et prépare ses tabacs elle-même. Les recettes sont complexes, les tabacs sont de qualité; les client sont heureux, même s'ils ne peuvent plus aisément se faire composer leur propre mélange. (À noter que la boutique de Duke st. continuera d'offrir des mélanges personnalisés jusqu'au début des années 2000. Mais ces tabacs n'étaient pas disponibles sur le marché régulier.)
À partir de, disons, 1965, plusieurs événements vont venir bouleverser cette noble institution. Deux facteurs sont à considérer. Premièrement, l'apparition de la consommation de masse et des moyens de production qui lui sont associées. Deuxièmement, les bouleversements financiers au sein de ce qui est devenu l'empire Dunhill.
On l'a dit, les recettes Dunhill étaient complexes et la plupart des mélanges contenaient des brins bien identifiés, qui devaient avoir été préparés d'une manière précise. Avec le temps, la stabilité des approvisionnements a vacillé. Pour des raisons économiques, essentiellement, parfois pour d'autres raisons (que l'on pense, par exemple, à la quasi disparition du Latakia syrien dans les années 60, disparition due tout bonnement à de nouvelles réglementations syriennes concernant sa culture et/ou son exportation), il devient plus compliqué - ou plus coûteux - d'acheter les tabacs nécessaires. Résultat assez évident: il devint impérieux de simplifier les recettes et/ou de réduire le nombre de mélanges offerts.
Les bouleversements financiers vont dans le même sens. Une meilleure rentabilité des opérations exigent aussi, au fur et à mesure que la production mécanique s'installe, des recettes simplifiées, des tabacs moins coûteux, des mélanges moins nombreux.
Bref, l'artisanat est en train de devenir une chose du passé. À côté de Dunhill grandissent de grosses entreprises qui s'occupent aussi de tabac mais qui ont déjà mieux pris l'air du temps - production de masse.
L'une de ces entreprises a l'oeil sur Dunhill et investit dans l'entreprise, qui, alors, est encore familiale. Cela conduit éventuellement à la séparation de la maison originale en deux compagnies distinctes: Dunhill le tabac et Dunhill les produits de luxe. La première est progressivement achetée par Carreras (Rothman's International, qui fusionnera éventuellement avec British American Tobacco - BAT), Carreras qui devient actionnaire majoritaire dès 1967.
Deux ans avant que les Américains débarquent sur la Lune, Dunhill a vécu! À compter de 1967, c'est un nom qui reste, mais l'entreprise est en réalité fondue dans du beaucoup plus gros.
En 1981, BAT concentre toutes ses productions de tabacs à pipe dans une même usine, qu'elle a achetée auparavant: Murray's & Son, installée en Irlande. Et c'est en fait à ce moment-là que tout va basculer.
La préparation des mélanges chez Murray, ce n'est plus de l'artisanat romantique: c'est de la grosse production industrielle. Tous les mélanges sont «rationalisés»: standardisation des producteurs, des productions, des procédés de préparation, simplification des recettes, élimination de certains «doublets»... (L'Apéritif n'a vraisemblablement jamais été produit chez Murray.) Le véritable naufrage des «vrais» Dunhill coïncide avec la centralisation de la production chez Murray, et non avec le déménagement de celle-ci chez le danois Orlik en 2004 (nous en reparlerons plus bas).
À partir de 1981, on ne trouvera plus de «vrais» mélanges Dunhill qu'à la boutique de Duke st. Partout ailleurs et pour tout le monde, ce sont désormais des mélanges comme il y en a bien d'autres.
En 2004, l'usine de Belfast est fermée d'une manière définitive (après avoir subi quelques «rationalisations» dans les années précédentes). BAT, seul et unique propriétaire des marques de commerce Dunhill associées aux produits du tabac, confie sous licence la production de certains mélanges au danois Orlik, qui les fabrique depuis.
Il est assez amusant d'entendre ou de lire que cette dernière firme aurait en quelque sorte été le fossoyeur des «bons» mélanges Dunhill. De fait, la production danoise suit exactement les mêmes recettes qui étaient celles employées par Murray depuis 1981. On estime également que les premiers Dunhill fabriqués par Orlik n'ont commencé à se retrouver véritablement sur le marché qu'en 2006 ou 2007, c'est-à-dire bien après que les «experts» aient commencé à râler...
Quelle est la situation actuellement (2009)? BAT est le seul propriétaire et, pour l'instant, Orlik le seul fabricant. BAT «organise» ses marchés d'une manière qui, de l'extérieur, peut sembler bizarre mais qui, de l'intérieur, doit être idéale pour tirer un maximum de profit de l'exercice. Certains mélanges sont disponibles dans tel pays, d'autres pas. Certains pays n'en n'ont plus du tout. Pas facile de suivre l'évolution de la chose.
Depuis l'année dernière, il n'y a plus de distributeur nord-américain des mélanges Dunhill. L'entente que BAT avait avec l'américain Lane n'a pas été renouvelée.
C'est triste non? Enfin... c'est comme ça.
Rumeurs, rumeurs... entretenues par le mythe Dunhill et qui contribuent, en retour, à sa persistance.
Qu'est-ce qui est vrai, à demi vrai, carrément faux dans tout ce que l'on entend? Pas facile de s'y retrouver. Au travers des propos d'«experts», d'«amateurs avertis» ou de facétieux, le Net déborde d'«informations» à propos de Dunhill et de ses tabacs. Et l'honnête citoyen qui souhaite s'y retrouver plonge, peut-être à son insu, dans une situation semblable à celle que connaissent les érudits modernes qui tentent, par-delà vingt siècles (certains sombres...), de se faire une idée précise de ce qu'avait vraiment pensé et dit Héraclite ou Socrate.
Mais les tabacs Dunhill, ce n'est tout de même pas aussi grave que les débuts de la rationalité... Alors pourquoi se casser la tête pour de telles futilités?
Bah...! Peut-être parce que ce sont justement des futilités...
Mais bon! On n'est pas là pour ça. Soyons sérieux un brin (de tabac). Le texte qui suit tente - «tente» hein... - de refaire au moins partiellement l'histoire des mélanges Dunhill. Les renseignements qu'il renferme proviennent de diverses sources: propos de Dunhill lui-même (ouvrages), commentaires d'experts (aux mérites variés), connaissances personnelles. Ces renseignements semblent être suffisamment recoupés pour être vraisemblables.
La vraisemblance - et non l'exacte vérité - constitue l'objectif de ce texte. Je ne suis pas absolument certain de tout ce qui est écrit ici. Et il reste bien des «trous» qu'il faudrait boucher. Mais je crois que ça permet tout de même de s'y retrouver un peu.
Au commencement, il y eut Alfred Dunhill et sa boutique londonienne, sur Duke st., qui ouvre ses portes en 1907 (la même année que les Blatter... ). M. Dunhill a de grandes ambitions commerciales. Il invente des bidules, il prend des brevets, il innove; il est de son époque. Il a également du commerce du tabac une conception très spéciale. Dans son esprit, le «prêt-à-fumer» (comme il y a du «prêt-à-porter») n'est pas en mesure de vraiment satisfaire le client. Les mélanges tout préparés, c'est pour les béotiens! Les vrais fumeurs de pipe (et par une joyeuse extension, ceux qui sont susceptibles d'accepter de payer un peu plus pour leur tabac... ) veulent, désirent, réclament des mélanges «personnels». Chaque client pourra donc avoir le sien. Ces mélanges s'appellent «My Mixture no...» et les recettes sont consignées dans un grand livre.
(Le plus célèbre est évidemment le no 965, qui a traversé les décennies jusqu'à nous. Il fut préparé avant 1910 pour un dénommé E.A. Baxter.)
De l'ouverture en 1907 jusqu'à (environ) 1912, c'est ainsi que fonctionne la boutique (qui vend aussi, par ailleurs et bien entendu, des tabacs déjà préparés). Dunhill se fournit alors en tabacs chez différents grossistes qui, eux-mêmes, sont dans le business du «mélange» (par exemple, chez G. Dobie & Son - les célèbres mélanges Dobie's Four Squares, désormais disparus).
L'idée d'offrir à chaque client «son» mélange est amusante et romantique, mais, comme on peut bien l'imaginer, difficile à mettre en pratique. Aussi, à partir de 1912, certains mélanges plus «populaires» seront préparés à l'avance et offerts à la clientèle d'une manière plus anonyme. Les premiers sont le «Royal Yacht», toujours disponible, le «Cuba», disparu alors que ce pays commençait à causer des maux de tête à l'Occident capitaliste, et le «Durbar», disparu à la fin des années 60.
1921 voit l'introduction de la trilogie des «Standard Mixture»: le «Full», le «Medium» et le «Mild». Cette même année, Dunhill offre également le «Three Years Matured».
C'est en 1928 qu'apparaît le «London Mixture», le premier mélange Dunhill comportant du «Cavendish» (sans additifs).
Fin des années 50, c'est l'arrivée du «Light Flake», d'abord appelé «Flake». On ajouta le «Light» lorsqu'on proposa un autre «flake», plus foncé. Ce dernier ne fut pas offert très longtemps, mais l'autre conserva sa nouvelle désignation.
Dans les années 60 arrivèrent le «Elizabethan Mixture» et le «Virginia Ready Rubbed», puis un événement, le «Golden Hours», qui est le premier mélange aromatique proposé par Dunhill. Il faut savoir en effet que jusque dans ces années-là, la législation anglaise interdisait aux préparateurs de tabacs d'ajouter l'un ou l'autre additif à leurs produits. C'est ainsi qu'a pris - et que garde - tout son sens le terme «mélange anglais» pour désigner une préparation sans ajouts (sucre, arôme naturel ou artificiel, alcool...). À l'origine, un mélange «anglais», ce n'est donc pas un mélange avec du Latakia ou des Orientaux; la définition se laisse plutôt découvrir par la négative: un «anglais», c'est un mélange sans additifs. Point barre.
Contrairement à bien d'autres (...), cette loi doit être louangée par chaque honnête fumeur de pipes. C'est en effet grandement à cause d'elle que les préparateurs anglais durent se creuser les méninges pour trouver des goûts, des nuances et des subtilités sans avoir recours à des artifices extérieurs.
En gros, de 1912 à (environ) 1965, rien ne vient transformer véritablement l'allure des mélanges de Dunhill. La firme achète et prépare ses tabacs elle-même. Les recettes sont complexes, les tabacs sont de qualité; les client sont heureux, même s'ils ne peuvent plus aisément se faire composer leur propre mélange. (À noter que la boutique de Duke st. continuera d'offrir des mélanges personnalisés jusqu'au début des années 2000. Mais ces tabacs n'étaient pas disponibles sur le marché régulier.)
À partir de, disons, 1965, plusieurs événements vont venir bouleverser cette noble institution. Deux facteurs sont à considérer. Premièrement, l'apparition de la consommation de masse et des moyens de production qui lui sont associées. Deuxièmement, les bouleversements financiers au sein de ce qui est devenu l'empire Dunhill.
On l'a dit, les recettes Dunhill étaient complexes et la plupart des mélanges contenaient des brins bien identifiés, qui devaient avoir été préparés d'une manière précise. Avec le temps, la stabilité des approvisionnements a vacillé. Pour des raisons économiques, essentiellement, parfois pour d'autres raisons (que l'on pense, par exemple, à la quasi disparition du Latakia syrien dans les années 60, disparition due tout bonnement à de nouvelles réglementations syriennes concernant sa culture et/ou son exportation), il devient plus compliqué - ou plus coûteux - d'acheter les tabacs nécessaires. Résultat assez évident: il devint impérieux de simplifier les recettes et/ou de réduire le nombre de mélanges offerts.
Les bouleversements financiers vont dans le même sens. Une meilleure rentabilité des opérations exigent aussi, au fur et à mesure que la production mécanique s'installe, des recettes simplifiées, des tabacs moins coûteux, des mélanges moins nombreux.
Bref, l'artisanat est en train de devenir une chose du passé. À côté de Dunhill grandissent de grosses entreprises qui s'occupent aussi de tabac mais qui ont déjà mieux pris l'air du temps - production de masse.
L'une de ces entreprises a l'oeil sur Dunhill et investit dans l'entreprise, qui, alors, est encore familiale. Cela conduit éventuellement à la séparation de la maison originale en deux compagnies distinctes: Dunhill le tabac et Dunhill les produits de luxe. La première est progressivement achetée par Carreras (Rothman's International, qui fusionnera éventuellement avec British American Tobacco - BAT), Carreras qui devient actionnaire majoritaire dès 1967.
Deux ans avant que les Américains débarquent sur la Lune, Dunhill a vécu! À compter de 1967, c'est un nom qui reste, mais l'entreprise est en réalité fondue dans du beaucoup plus gros.
En 1981, BAT concentre toutes ses productions de tabacs à pipe dans une même usine, qu'elle a achetée auparavant: Murray's & Son, installée en Irlande. Et c'est en fait à ce moment-là que tout va basculer.
La préparation des mélanges chez Murray, ce n'est plus de l'artisanat romantique: c'est de la grosse production industrielle. Tous les mélanges sont «rationalisés»: standardisation des producteurs, des productions, des procédés de préparation, simplification des recettes, élimination de certains «doublets»... (L'Apéritif n'a vraisemblablement jamais été produit chez Murray.) Le véritable naufrage des «vrais» Dunhill coïncide avec la centralisation de la production chez Murray, et non avec le déménagement de celle-ci chez le danois Orlik en 2004 (nous en reparlerons plus bas).
À partir de 1981, on ne trouvera plus de «vrais» mélanges Dunhill qu'à la boutique de Duke st. Partout ailleurs et pour tout le monde, ce sont désormais des mélanges comme il y en a bien d'autres.
En 2004, l'usine de Belfast est fermée d'une manière définitive (après avoir subi quelques «rationalisations» dans les années précédentes). BAT, seul et unique propriétaire des marques de commerce Dunhill associées aux produits du tabac, confie sous licence la production de certains mélanges au danois Orlik, qui les fabrique depuis.
Il est assez amusant d'entendre ou de lire que cette dernière firme aurait en quelque sorte été le fossoyeur des «bons» mélanges Dunhill. De fait, la production danoise suit exactement les mêmes recettes qui étaient celles employées par Murray depuis 1981. On estime également que les premiers Dunhill fabriqués par Orlik n'ont commencé à se retrouver véritablement sur le marché qu'en 2006 ou 2007, c'est-à-dire bien après que les «experts» aient commencé à râler...
Quelle est la situation actuellement (2009)? BAT est le seul propriétaire et, pour l'instant, Orlik le seul fabricant. BAT «organise» ses marchés d'une manière qui, de l'extérieur, peut sembler bizarre mais qui, de l'intérieur, doit être idéale pour tirer un maximum de profit de l'exercice. Certains mélanges sont disponibles dans tel pays, d'autres pas. Certains pays n'en n'ont plus du tout. Pas facile de suivre l'évolution de la chose.
Depuis l'année dernière, il n'y a plus de distributeur nord-américain des mélanges Dunhill. L'entente que BAT avait avec l'américain Lane n'a pas été renouvelée.
C'est triste non? Enfin... c'est comme ça.
Cyl- TBfan
- Nombre de messages : 6376
Age : 70
Localisation : Québec
Date d'inscription : 02/11/2008
Re: Dunhill, la saga
Passionnant. J' ai appris beaucoup de choses..!
Merci !
Merci !
Calabash- Administrateur
- Nombre de messages : 6205
Age : 58
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 02/11/2008
Re: Dunhill, la saga
Super boulot Cyl ! Cet éclairage sur les tabacs Dunhill vient de rentrer tout droit dans ma base de données secrète sur la production mondiale de l'herbe à Nicot .... Encore merci !!!!!!!!!!
Invité- Invité
Re: Dunhill, la saga
sur le site de vente en ligne la civette il est expliqué les origines de la pipe chez Dunhill.
Au commencement Dunhill était un fabricant daccessoires pour voiture. Un jour quelquun sest plain de ne pas avoir de pipe adapté pour fumer en voiture. Cest ce qui à lancer Dunhill dans la pipe.
Vrai ou faux?
Au commencement Dunhill était un fabricant daccessoires pour voiture. Un jour quelquun sest plain de ne pas avoir de pipe adapté pour fumer en voiture. Cest ce qui à lancer Dunhill dans la pipe.
Vrai ou faux?
Invité- Invité
Re: Dunhill, la saga
firestorm23 a écrit:sur le site de vente en ligne la civette il est expliqué les origines de la pipe chez Dunhill.
Au commencement Dunhill était un fabricant daccessoires pour voiture. Un jour quelquun sest plain de ne pas avoir de pipe adapté pour fumer en voiture. Cest ce qui à lancer Dunhill dans la pipe.
Vrai ou faux?
La célèbre "Shield Pipe":
Que Dunhill a réintroduit il y a quelque temps, pour célébrer sa propre gloire!
Curiosité en fait, parce que bien que ne l'ayant pas testé moi-même (), je suis persuadé que ça ne fonctionne pas, le "shield" créant en fait un tourbillon immédiatement derrière lui, fumer ça en cabriolet ou en moto, ça ne doit rien régler du tout. Enfin...
Cela fait partie effectivement des premiers brevets d'Alfred. Maintenant, est-ce que c'est ça qui l'a "lancé" dans les affaires de la pipe et du tabac? Je l'ignore, mais j'imagine qu'il y était déjà d'une manière ou d'une autre.
Cyl- TBfan
- Nombre de messages : 6376
Age : 70
Localisation : Québec
Date d'inscription : 02/11/2008
Re: Dunhill, la saga
Tant que le balanced Blend of Virginia and other Turkish tabaccos fine rich Flavour Dunhill standard Mixture ne disparais pas..Dunhill is good for me
Invité- Invité
Re: Dunhill, la saga
Bravo CYL pour cette saga tres documentee qui m'a beaucoup appris.
Merci et ...
Bons Aromes DUNHILL ou autres..!!
Merci et ...
Bons Aromes DUNHILL ou autres..!!
YVES- TBphile
- Nombre de messages : 1330
Age : 77
Localisation : pays de france
Date d'inscription : 19/11/2009
Re: Dunhill, la saga
13 interressant, merci Cyl !
Et hop twitté
http://twitter.com/SYL2Oh +
http://twitter.com/SYL2Oh/pipes-tobacco !
feel free to follow me ! ! !
Et hop twitté
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Re: Dunhill, la saga
Très interessant, merci pour tout ce travail de recherche !
J'espère quand même pouvoir esseyer un mélange dunhill.... un jour !!
J'espère quand même pouvoir esseyer un mélange dunhill.... un jour !!
Invité- Invité
Re: Dunhill, la saga
Super !
Merci Cyl
Merci Cyl
Chris- Administrateur
- Nombre de messages : 2232
Age : 53
Localisation : Grenoble
Date d'inscription : 05/11/2008
Re: Dunhill, la saga
Instructif et bien écrit avec ça !
Merci
Merci
JeromeV- TBbuddy
- Nombre de messages : 919
Age : 38
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 25/04/2010
Re: Dunhill, la saga
Belle page d'histoire du tabac, qui plus est d'une grande clarté.
Merci Cyl.
Merci Cyl.
moineau80- TBphile
- Nombre de messages : 1742
Age : 75
Localisation : Abbeville
Date d'inscription : 20/02/2010
Re: Dunhill, la saga
faudrait inventer un nouveau mot:
mercyl!
ok...--->[.]
mercyl!
ok...--->[.]
twisel- TBfan
- Nombre de messages : 5942
Age : 44
Localisation : strasbourg
Date d'inscription : 17/02/2010
Re: Dunhill, la saga
Donc inutile de lâcher 15 roros pour avoir juste Dunhill marqué sur la boi-boite.
sandblast- TBbuddy
- Nombre de messages : 300
Age : 79
Localisation : Aquitaine
Date d'inscription : 29/03/2010
Re: Dunhill, la saga
Super, tres interessant, on apprend beaucoup de choses, et un peu triste aussi de savoir qu'il nous sera difficile pour ne pas dire impossible d'apprecier ces melanges d'antan.
Dide- TBphile
- Nombre de messages : 1177
Age : 63
Localisation : Herault (Pandora of course)
Date d'inscription : 21/04/2010
Re: Dunhill, la saga
Dide a écrit:Super, tres interessant, on apprend beaucoup de choses, et un peu triste aussi de savoir qu'il nous sera difficile pour ne pas dire impossible d'apprecier ces melanges d'antan.
A moins de réussir à les reconstituer. Mais comment ?
JeromeV- TBbuddy
- Nombre de messages : 919
Age : 38
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 25/04/2010
Re: Dunhill, la saga
sandblast a écrit:Donc inutile de lâcher 15 roros pour avoir juste Dunhill marqué sur la boi-boite.
5.15 en Espagne à ce prix la .... Malgré ma préfèrence pour les tabacs bruns
Invité- Invité
Re: Dunhill, la saga
JeromeV a écrit:Dide a écrit:Super, tres interessant, on apprend beaucoup de choses, et un peu triste aussi de savoir qu'il nous sera difficile pour ne pas dire impossible d'apprecier ces melanges d'antan.
A moins de réussir à les reconstituer. Mais comment ?
J'espere que si par tout hasard l'un des membres de ce super forum avait la chance d'en reconstituer un, il nous ferait part de sa trouvaille et nous communiquerer les ingredients et quantites
Mais comment comparer si ces melanges n'existent plus ?!
Dide- TBphile
- Nombre de messages : 1177
Age : 63
Localisation : Herault (Pandora of course)
Date d'inscription : 21/04/2010
Re: Dunhill, la saga
Dide a écrit:JeromeV a écrit:Dide a écrit:Super, tres interessant, on apprend beaucoup de choses, et un peu triste aussi de savoir qu'il nous sera difficile pour ne pas dire impossible d'apprecier ces melanges d'antan.
A moins de réussir à les reconstituer. Mais comment ?
J'espere que si par tout hasard l'un des membres de ce super forum avait la chance d'en reconstituer un, il nous ferait part de sa trouvaille et nous communiquerer les ingredients et quantites
Mais comment comparer si ces melanges n'existent plus ?!
Je suppose que demander la recette à Dunhill coûte les yeux de la tête: Pour le fun, je vais leur envoyer un mail.
JeromeV- TBbuddy
- Nombre de messages : 919
Age : 38
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 25/04/2010
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