W.O. Larsen Black Diamond - La montagne fumante et le diamant noir.

Black Diamond fut pendant longtemps associé chez moi avec la montagne. Je ne suis qu'un pauvre consommateur...
Depuis, je sais aussi qu'au cœur des montagnes existe des grottes fumantes où de généreux Dragons peuvent faire découvrir certains de leurs précieux trésors aux aventuriers téméraires (je suis classe en aventurier téméraire), toujours teinté de mystique et d'étrange comme cet extrait de diamant noir qu'un certain W.O. Larsen a concocté.

Comme je souhaite remercier par la même occasion le TB et ses acteurs pour l'échange qu'ils permettent, je ne reprends pas un fil préexistant sur ce tabac.

W.O. Larsen - Black Diamond

Alors donc, quel est mon avis sur ce mélange... Cet aromatique composé de :

Burley
Black Cavendish
Virginia
Oriental...

Dès le début on trouve des contrastes forts ; en découvrant un mélange aux nombreuses couleurs mais où dominent le blond et une myriade de bruns, le néophyte se demande pourquoi ce tabac dont les brins noirs sont nettement minoritaires, a été baptisé Black Diamond. J'ai aimé la qualité visuelle de la très grosse coupe avec de beaux morceaux de feuilles. L’aromatisation est chargée en fruits divers, sucreries mais agréable et le nez est donc une belle incitation, même pour une personne plutôt tourné vers les tabacs forts.

A l’allumage tout se passe bien : sur le devant de la scène il y a des fruits et du sucre, et derrière il y a du plus rude avec des notes sombres et torréfiées. Il faut le fumer calmement, posément.

Le fourneau chauffe vite. C'est normal vu le coté bien sucré. Cependant l’aromatisation ne domine pas, mais s’harmonise bien avec le fond.

Je suis d'une nature mélancolique, contemplative et peu enclinte à des notes trop sucrées. Pour moi, les aromatiques sont les bourbons des whiskies et si fruits il y a, il faut rester dans des tons qui ne virent pas dans la complaisance : comme dans le Nikka from the Barrel, par exemple... Il m'arrive d'apprécier un bon bourbon, mais souvent, ça ne colle pas vraiment à mon caractère.
Bref, pour ne pas faire du hors sujet dans la structuration même du sujet, ce serait un comble, le Black Diamond s'en sort avec les honneurs. On comprends en l'appréciant pourquoi son appellation. Son coté clinquant et un peu bourgeois de ces notes de fruits avenantes cache un caractère plus sombre, rude qui me plait beaucoup.

Un des meilleurs Larsen que je place à égalité avec le Signature.

En revanche c'est un tabac à fumer de temps en temps. J'aime bien l'abandonner pour mieux y revenir!!!

Il donne quoi, côté nicotine?

Prrrrrrrr pour moi ça m a dit
" retourne au gris mon petit"
Jolie revue cela dit

Davy Jones a écrit:Il donne quoi, côté nicotine?

Dans mes souvenir il n'était pas très chargé en nicotine

Bon sang quelle belle revue mon cher Demosthène et j'avoue que je fumerai dorénavant le Black Diamond avec un nouveau regard Mais je suis tout à fait d'accord avec toi sur l'analyse. C'est un tabac qui est si complexe dans ses arômes qu'on arrive jamais à les cerner complètement et qui de fait donne l'impression de le redécouvrir à chaque fois qu'on en refume.

Avec ce titre cela ne risque pas d'être difficile de faire le lien avec le dit tabac une fois enterré au milieu des autres?

Sinon belle review.

Merci SD - Je savais que ça allait te plaire de voir une review de ce tabac par ici !
Merci Hitch - Beaucoup de broderies littéraires cela dit...
Pour ce qui est de son taux en nicotine, c'est moyen. Il n'est pas faible comme certain, il n'est pas fort loin de là. Comme la combustion est faible afin de ne pas faire trop chauffer, il ne fait pas d'effet saillant pour ceux qui cherchent l'impact nicotinique.
Note : J'ai édité le titre pour un meilleur suivi.

Demosthène a écrit:Black Diamond
... Pour moi, les aromatiques sont les bourbons des whiskies et si fruits il y a, il faut rester dans des tons qui ne virent pas dans la complaisance : comme dans le Nikka from the Barrel, par exemple... ...

Je ne suis pas d'accord avec cette approche.
Pour moi les bons aros sont justement les scotchs des whiskies avec toute leur complexité, avec toute leur subtilité, avec leurs arômes qui se dévoilent au fil des minutes.
Cela peut se révéler soft ou brutal mais toujours complexe.

Je n'ai pas encore goûté le Black Diamond mais ta présentation m'a donné envie de m'y essayer et cela d'autant plus que le Signature fait partie de mes préférés (c'est celui que préfère fumer ma femme aussi...).

Merci Demosthène !

Si on aime le signature on ne peut qu'apprécier le Black diamond!!!

on m'en a envoyé il y a peu et je l'ai beaucoup apprécié.
La revue de Démosthène en fait une analyse très subtile.
Bravo d'ailleurs !

Une bien poétique présentation de ce tabac que j'adore pour sa complexité. Bravo Demosthène !

Jolie revue, très agréable à lire et qui donne pour le moins envie d'y goûter, merci Demosthène !
Ca tombe bien, j'en ai justement une boîte dans ma réserve depuis quelques temps

Yep, belle revue aux accents lyriques, Demosthene

J'en ai un copieux echantillon "dragonesque" depuis plusieurs mois en reserve, et tu m'as donne envie d'y gouter... aujourd'hui peut-etre?

Qui sait...

Merci à tous pour ces gentils mots. Ravn, j'espère que tu nous feras un retour !

@Serge Perroud : Je voulais dire : La dichotomie si caractéristique des tabacs aromatisés tranche tel les saveurs d'un bourbon qui est, je le rappèle, un whiskey américain fabriqué à partir d'au moins 51 % de maïs, le reste étant généralement du seigle ou du blé... le tout, vieilli en fûts de chêne neufs noircis à la fumée (le vieillissement est facultatif pour l'appellation « bourbon », mais un vieillissement de deux ans minimum est requis pour l'appellation « straight bourbon »). C'est des alcools souvent jeunes qui n'ont pas en mon sens l'unité d'autres whiskys. Ce n'est pas une question de mélange mais d'unité dans l'alliage. Pour être honnète, je n'ai pas non plus goûté nombre de bourbons... Mais en gros, ce que je voulais dire avec l'analogie avec les whiskies est qu'un Dunhill 965 par exemple, latakié, s'apparente aux goûts des Islays en mon sens, par son unité franche et particulière de saveurs tourbées. Et même si il est composé de différents tabacs, il reste dans un même dégradé. Pour ce qui est de la comparaison sur les saveurs fruités, un bourbon n'a pas pour moi l'unité en gradation d'autres blends également dits fruités comme, encore un exemple, le Nikka From The Barrel qui est très fruité mais reste dans une tonalité équillibrée et fine. Les aromatiques ne me plaisent souvent pas à cause de leurs goûts particulièrement refermés sur eux, morcelés et qui ne me tendent pas vers la méditation, la reflexion mais me laissent plutôt dubitatif, incertain, quant à l'expression qui me laissent entendre. Le Black Diamond fait en ce sens là figure d’exception puisqu'il tranche par sa dualité en opposition qui concentre l'esprit sur ce jeu particulier. Après, je sens bien que c'est affaire de goûts et de point de vue également.

Tout est affaire de goût comme tu le dit...

Nos goûts divergent peut-être mais nous recherchons le même plaisir.

Le langage est parfois une affaire complexe !