Du Balkan Sobranie au fond du placard ...

Comme je vous l’ai dit, je viens de reprendre la pipe après quatre ans d’abstinence tabagique.

En faisant du rangement dans un placard, j’ai eu l’immense joie de retrouver quelques paquets de tabacs, oubliés là, depuis tout ce temps :
Un paquet de St Claude confrérie, qui devrait faire un heureux.
Une boîte de Davidoff « Scottich Mixture » que je vais pouvoir découvrir.
Et, pour mon plus grand bonheur, trois paquets à l'emballage blanc, noir et doré ...
Vous l'avez reconnu ? Mais oui, bien sûr, le Balkan Sobranie « Original Smoking Mixture » !

Le Balkan Sobranie, ce tabac mythique qui me procurait tant de plaisir chaque fois que je le fumais … Quelle émotion !
Je me l’étais fait rapporter d’Andorre par mon beauf, je m’en souviens à présent.
Et ce n’est pas la grosse étiquette comportant la mention « Fumar puede ser causa de una muerte lenta y dolorosa » qui me dissuada de l’ouvrir après le dîner. 8)

Au touché, le tabac semblait sec à l’intérieur du paquet, pourtant fermé hermétiquement.
D’habitude je n’aime pas trop fumer un tabac sec, il me semble que cela le rend plus âcre ; comme si une peu d’humidité le rendait plus doux. (C’est psychologique, peut-être ?)
Qu’importe, je ne résistais pas à l’envie de remplir, sur le champ, le fourneau d’une canadienne qui n’en demandait pas tant.

Deux allumettes plus tard, je voyais apparaître quelqu’un de familier au travers des volutes bleutées, une silhouette bienveillante derrière la brume aux effluves latakiesques …

Redécouvrir un bon tabac c’est comme retrouver un ami que l’on n’a pas vu depuis longtemps.
Un ami, ça ne change pas. On le reconnaît tout de suite, même si on a été séparé pendant des années. On se comprend immédiatement, et l’on sait surtout que l’on peut compter sur lui.

Une demi-heure plus tard, je voulais vous faire partager ce moment privilégié.

Bien sûr, il m’a un peu piqué la langue vers la fin du bol. Mais c’est de ma faute. Dans l’euphorie des retrouvailles, je l’aurais sans doute sollicité plus que de nature.
« Qui trop embrasse, mal étreint ? »
Et puis je dois me réhabituer à ces mixtures viriles …

Quoi qu’il en soit, j’ai retrouvé la richesse et l’équilibre de ce mélange. (Souvent imité, mais rarement égalé, à mon sens.)

Voilà ce que nous dit l’emballage :
« Is an artful blend of light and dark Virginias, intermingled whith the finest Macedonian leaf and enhanced by the distinctive taste and aroma of Latakia. »
Pour une fois la publicité n’est pas mensongère, et le rêve est à portée de pipe …

J’ignore s’il est toujours en vente aujourd’hui, mais j’espère que vous aurez l’occasion de découvrir ce magnifique mélange.

(Je pense surtout que des amateurs avertis comme vous, le connaissent déjà.)

Bonne nuit à ceux qui dorment, et bonne pipe aux autres …

Merci. C'était presque comme si on le fumait nous-mêmes... )

Le Balkan Sobranie n'existe plus, car la maison Sobranie n'existe plus... La recette a été reprise sous l'étiquette "Balkan Sasieni" - on s'est même permis de reprendre quasiment le design original de la boîte.
C'est un "anglais" très lours en Latakia, avec une base comportant beaucoup d'orientaux. Très savoureux, très lourd, peu agressif sur la langue mais devenant "pesant" vers la fin du bol.
Il existe d'autres mélanges dans cette catégorie, comme le Dunhill Nightcap (un peu moins lourd, mais assez proche par ailleurs).

(Le tabac sec (pas trop bien sûr...) ne pique pas, mais peut être un peu plus âcre. C'est le tabac humide qui pique et est agressif. )

Belle expérience que tu nous a donné là !
Une question à ceux qui ont gouté les deux (sobranie et sasieni) : Tout pareil ou rien à voir ???? Sur tobacco reviews les avis sont partagés, j'aimerai avoir ceux de palais civilisés...

Gimli a écrit:Belle expérience que tu nous a donné là !
Une question à ceux qui ont gouté les deux (sobranie et sasieni) : Tout pareil ou rien à voir ???? Sur tobacco reviews les avis sont partagés, j'aimerai avoir ceux de palais civilisés...

Franchement, je n'ai pas fumé assez de ces mélanges - l'un comme l'autre - pour faire de très subtiles distinctions. Chose certaine, ils se ressemblent assez pour qu'on admette qu'ils se ressemblent...