que dire sur cette pipe ?

Pas bien sûr que les prêtres aient fréquenté les estaminets, la pipe est sans doute la sienne et elle est en effet fort culottée. Les prêtres, amenés à se déplacer fréquemment et fortement sollicités ne disposaient pas nécessairement du temps nécessaires à fumer une pipe entière, le couvercle permettait de l'interrompre à tout moment et de la placer, sans risque dans la soutane. N'étant pas obligés de la vider ils pouvaient la rallumer sans perdre le tabac ce qui était économique. la boite à tabac, en métal blanc, de facture très ordinaire, la pipe peu soignée tendent à penser que ce prêtre vivait chichement. La pincette à bougie avec son coupe mèche tend à penser qu'il n'avait pas de bedeau et éteignait lui même les cierges de son église. Le point de pivot placé assez bas et les branches épaisses m'incitent à penser que le dernier ustensile n'est pas un compas, peut être une pincette à braise pour allumer la pipe. la poterie, sur l'extrême gauche semble être également un pot à tabac, la boite en métal blanc étant utilisée pour ses déplacements, le pot en poterie restant à demeure. A l'époque les paysans cultivaient tous un carré de tabac pour leur usage personnel, une boite de tabac assez grande lui permettait de se ravitailler gratuitement chez ses ouailles, une fois rentré à domicile il pouvait placer son tabac dans son pot à tabac doté d'un humidificateur. Tenir sa pipe fermée à la main lorsqu'il passait chez les paysans permettait, sans rien demander de les inciter à un don en tabac. L'ensemble des articles seraient donc des articles de fumeurs, hormis la pincette à bougies . . . Et ce prêtre serait un prêtre de campagne qu'un hobereau local, ayant quelque intérêt pour la peinture aura peint.

Les gens de la bonne société paysanne géraient leur domaine , chassaient et pratiquaient les arts et la littérature, leurs femmes géraient la maisonnée, s'occupaient de leurs œuvres caritatives et pratiquaient également les arts, les travaux d'aiguilles et la littérature. Les soirées littéraires étaient fort courantes dans ces milieux, de même que les parties de campagne dédiées à la peinture. Les nombreux tableaux de famille dans la bourgeoisie et la noblesse sont, la plupart du temps l'œuvre de membres de la famille. Seules les personnes vraiment riches faisaient exécuter des tableaux par des peintres professionnels. les natures mortes étaient nombreuses jusque dans les cuisines, scènes de campagne et de chasse ornaient les salons, couloirs et cages d'escaliers regorgeaient de portraits de famille. On ne compte pas les toiles s'entassant dans les greniers . . . En dehors de la famille et des relations, peu de gens étaient disponibles pour poser si ce n'est les prêtres qu'on recevait et qui étaient à la fois confesseurs et directeurs de confiance, lorsque l'on ne discourait pas de tel ou tel paroissien en difficulté qu'il s'agirait d'aider. Ces longs moments étaient parfois mis à profit pour réaliser le portrait du prêtre. Souvent le portrait servait de lot lors d'une fête paroissiale, il finissait parfois, mais pas toujours dans la sacristie. Les peintres ambulants étaient payés pour leur travail, lorsqu'il travaillaient pour une église ils réalisaient, le plus souvent des tableaux représentant des saints ou des illustrations de la bible, commandes réalisées en expiation, remerciement ou par dévotion.