Et si je ne ne restaure pas l'ébonite ?

La question mérite une explication : j'ai un tuyau d'ébonite si vieux qu'il n'a même plus cette teinte verdâtre que donne le souffre en remontant vers la surface. Il est presqu'entièrement d'un assez beau beige qui, de loin, ressemble à de la corne et en plus contraste joliment avec le noir sablé de la tête. À tel point que j'envisage de ne pas le polir et de le laisser comme ça.
J'en viens donc à la question : est-ce que ça va affecter le fumage ? Faut-il à tout le moins que je polisse l'intérieur avec une chenillette abrasive ? Est-ce que je risque une intoxication neurologique ? Rien de tout ça ?

Pablo a écrit:La question mérite une explication : j'ai un tuyau d'ébonite si vieux qu'il n'a même plus cette teinte verdâtre que donne le souffre en remontant vers la surface. Il est presqu'entièrement d'un assez beau beige qui, de loin, ressemble à de la corne et en plus contraste joliment avec le noir sablé de la tête. À tel point que j'envisage de ne pas le polir et de le laisser comme ça.
J'en viens donc à la question : est-ce que ça va affecter le fumage ? Faut-il à tout le moins que je polisse l'intérieur avec une chenillette abrasive ? Est-ce que je risque une intoxication neurologique ? Rien de tout ça ?

Le problème, avec ton joli tuyau "beige", c'est qu'il goûtera l'horreur. Ça n'affecte pas le goût du tabac comme tel et je n'ai jamais poussé l'expérience jusqu'à aller voir à quoi ça ressemble à l'intérieur (un nouveau truc à scier ça tiens... ). Mais chose certaine, sur les lèvres et sur la langue, bref au goût, tu sentiras passer le souffle... euh... le souffre.

Pablo a écrit:...j'ai un tuyau d'ébonite si vieux qu'il n'a même plus cette teinte verdâtre que donne le souffre en remontant vers la surface. Il est presqu'entièrement d'un assez beau beige qui, de loin, ressemble à de la corne et en plus contraste joliment avec le noir sablé de la tête. À tel point que j'envisage de ne pas le polir et de le laisser comme ça.

Je réponds à côté de la question, mais il y en a une qui me brule les lèvres (de question). Et si tu offrais à ta pipe un joli tuyau en corne blonde tout neuf ? Tu ne te poserais plus la question de savoir si tu risques une intoxication à l'ébonite faisandée, et en plus tu aurais pour une somme modique un monument historique restauré.
Rop/Pierre Voisin (la Pipe du Nord) fait ça à merveille : je lui ai confié qqs unes de mes pipes pour les monter en corne, et je suis très content du résultat.
Mais il est vrai que j'ai la passion des tuyaux en corne, ce qui n'est peut-être pas ton cas.

En général, les tuyaux ébonite ayant atteint ce stade de vieillissement gardent leur couleur brun / beige après nettoyage.

Je te conseille donc de le nettoyer tout de même avec de la poudre d' argile, ce qui le rendra plus sain sans affecter sa teinte "antique"

ou avec du dentifrice

Et si tu places un embout de caoutchouc ? Ca devrait proteger tes levres et ta langue du contact avec l'ebonite, non ?

D'accord avec Calab', j'ai un ami fan des danoises qui trouve que le vieillissement de l'ébonite leur va comme un gant, mais au niveau goût... c'est affreux!

Merci de vos réponses.
À dire vrai, quand j'ai commencé à voir les paquets de merdouille noirâtre et gluante que je sortais du tuyau, j'ai carrément décidé de le plonger dans l'alcool et la teinte beige a disparu. J'ai procédé à un polissage léger à la laine d'acier et pâte à polir qui a laissé un brun presque noir avec des reflets rougeâtres. C'est assez joli aussi.

J'ai fait une photo avec mon portable, désolé de la mauvaise qualité.


Elle m'a plu parce qu'elle est longue (165 mm) avec un tuyau très fin et curieusement légère. À vue de nez, 25 grammes, en tout cas pas plus de 30.
La tête est curieuse : elle n'est pas sablée mais comme "griffée", de fines rayures verticales qui épousent la forme. Je l'ai poncé légèrement. La teinte noire a disparu en surface mais reste dans les griffures, donnant l'impression que quelqu'un a tracé des hachures dessus à l'encre de chine et à la plume. L'effet est plaisant, le toucher surprenant.
C'est une "Clipper", marque espagnole reconnaissable à la pastille de métal blanc sur le tuyau.

la finesse du tuyau le rend très beau!!

elle m'a l'air sympa ta bouffarde...

une autre colle du même genre...
mais je suis pas certain que ce soit de l'ébonite, j'y connais, à vrai dire, pas grand-chose...
J'ai acheté une estate Keywoodie (ben oui, j'essaie de me convertir aux pipes droites, alors j'essaie en estate avant d'investir des masses), et j'essaie de la rendre "utilisable". Ben j'ai pas payé la peau des fesses, mais actuellement c'est à peine si elle vaut une épingle à couche...
Une keywoodie. Je crois pas que le tuyau soit de l'acrylique parce qu'il y a des marques (assez profondes quoique ça c'est relatif) de dents sur l'embout. J'imagine que c'est de l'ébonite, non? et y a, au niveau de l'embout, ces cernes pas catholiques de lèvres.
L'âtre qui sent le tabac des années 1500 ante domini était suffisamment bouché pour tordre un cure-pipe, j'ai dû me servir de mon tasse-braises pour ouvrir une brèche.
1) Comment (avec quoi) nettoyer le tuyau interne et externe? J'ai oublié de préciser qu'il y a un filtre (vissé) Pour l'externe je sais maintenant que je peux potentiellement utiliser du dentifrice, mais encore?
2) Comment nettoyer à l'interne et à l'externe la partie bruyère? Compte tenu de la fragilité des muqueuses de ma tendre moitié, je tiens pas à ce qu'elle me chasse à coups de manche à balai, alors j'ai (aussi) besoin de nettoyer l'intérieur de l'âtre.
Pour relustrer l'extérieur, est-ce que le dentifrice fonctionne aussi ou non? Au fait, si la solution idéale pour le tuyau consiste à en changer, compte tenu de la vis, est-ce que ça demeure faisable (en enlevant le filtre évidemment)...

mpm.bandit a écrit:

Le filtre doit pouvoir s'enlever du Tuyau ébonite, toutefois, sans le pas de vis, impossible de remonter ta Kaywoodie.

Pareil pour le remplacement du tuyau : il faut remettre un tuyau Kaywoodie ou modifier complètement le montage en reperçant la tige, refaisant la bague . . . bref, beaucoup de travail pour dénaturer une Kaywoodie.

Le mieux étant tout d'abord d'essayer de la rénover telle que en humidifiant bien le dépôt de nicot du tuyau en le faisant tremper dans l'alcool puis en essayant de le nettoyer, depuis l'embout avec une chenillette, si elle ne passe pas, repercer, bien centré à la drille ou au forêt de 2 mm depuis la lentille jusqu'à affleurer le trou situé à l'arrière du filtre et remettre à tremper puis nettoyage à la chenillette abrasive.

Ça marche très bien, c'est ce que j'ai fait sur la mienne et sans l'abimer. Les 3 ou 5 perçages de l'avant du filtre métal ne communiquent qu'entre eux, seul le perçage arrière sert au tirage.

Quelques image ici : http://www.pipephil.eu/logos/en/infos/kaywoodie-synchro.html

Pour le nettoyage du foyer : attention, il est verni au vernis cellulosique, un séjour prolongé dans l'alcool le ternirait donc humidification modérée de l'intérieur du foyer à l'alcool avec remplissage du foyer au sable fin ou au sel (perso, j'ai horreur du goût laisser par un nettoyage au sel et je la fait au sable (je trouve la terre de sommière gerbative)).

Merci
Bon, petites question additionnelles...
1)j'ai bien fait tremper le tuyau dans l'alcool qui est devenu d'une couleur pisseuse (l'alcool, pas le tuyau) et l'air passe, tandis que moi je passe sur la couleur du tuyau, il aura droit à tout un tube de dentifrice si ça ne lui plaît pas... Je sais pas si le modèle te dit quelque chose, c'est une «Keywoodie "500"»; une bouledogue
2) j'ai nettoyé l'extérieur (bruyère) en humectant à l'alcool puis frotté.
3) j'ai mouillé l'intérieur du foyer à l'alcool et ne peux évidemment pas laisser tremper parce que je suis à la lettre tes conseils
4) pour le sable (ou le sel) mais là aussi je suivrai tes conseils, si je peux trouver du sable sous la neige... j'imagine que je dois frotter avec ce sable, dois-je le faire pendant que le foyer est mouillé ou sec?
5) j'ai remarqué que, vissée, vissée au complet évidemment, le losange de la pipe et du tuyau ne correspondent pas... j'imagine que l'ancien propriétaire l'aura forcée. Est-ce que ça se répare ou si ça implique un changement de tuyau?
6) le tuyau n'a pas de trèfle et c'est pas inscrit keywoodie sur le filtre comme sur le lien que tu m'as fourni. De plus le filtre n'a qu'un trou latéral mais ça ne se remarque pas quand elle est allumée et ça ne m'embarrasse pas. détail fallacieux qui ne devrait en rien altérer le goût du tabac

le Passeur a écrit:3) j'ai mouillé l'intérieur du foyer à l'alcool et ne peux évidemment pas laisser tremper parce que je suis à la lettre tes conseils
4) pour le sable (ou le sel) mais là aussi je suivrai tes conseils, si je peux trouver du sable sous la neige... j'imagine que je dois frotter avec ce sable, dois-je le faire pendant que le foyer est mouillé ou sec?

en fait la technique du sable/sel et alcool, c'est de mettre le sable/sel dans le bol et mettre quelques gouttes d'alcool inodore (la vodka ça marche bien) pour imbiber ce sable/sel...
après, il suffit de laisser reposer 24h, de vider et de laisser reposer quelques jours!

avant de faire ça, faut bien entendu enlever une bonne partie du culot (s'il est épais).

twisel a écrit:en fait la technique du sable/sel et alcool, c'est de mettre le sable/sel dans le bol et mettre quelques gouttes d'alcool inodore (la vodka ça marche bien) pour imbiber ce sable/sel...
après, il suffit de laisser reposer 24h, de vider et de laisser reposer quelques jours!

avant de faire ça, faut bien entendu enlever une bonne partie du culot (s'il est épais).

Ben heureusement que j'ai demandé (ça me servira pour les autres parce que je crois que je l'ai bousillée ) parce que j'ai mis de l'alcool à friction, de l'alcool à usage externe... ben je vais tenter de réparer avec du rhum noir, ça devrait être meilleur (je ne touche à aucun alcool incolore, donc j'en ai pas sous la main.
pour ce qui est du culot, non pas épais, même plutôt mince, mais sitôt gratté, même avec l'ongle, il tombe en poussière...

le Passeur a écrit:

Bon, petites question additionnelles...
1)... Je sais pas si le modèle te dit quelque chose, c'est une «Keywoodie "500"»; une bouledogue

5) j'ai remarqué que, vissée, vissée au complet évidemment, le losange de la pipe et du tuyau ne correspondent pas... j'imagine que l'ancien propriétaire l'aura forcée. Est-ce que ça se répare ou si ça implique un changement de tuyau?
6) le tuyau n'a pas de trèfle et c'est pas inscrit keywoodie sur le filtre comme sur le lien que tu m'as fourni. .....

1/ La marque se nomme KAywoodie (avec un A)
Les modèles 500 ou 600 sont assez tardifs et ne sont pas particulièrement collector. Elles possèdent un numero de forme à 2 chiffres (éventuellement suivi d'une lettre).
Je suis en train de mettre à jour ces deux modèles sur PL&E.
http://www.pipephil.eu/logos/fr/logo-kaywoodie.html

D'une manière générale je déconseille d'acheter des Kaywoodies qui n'auraient pas un numéro de forme à 4 chiffres.

5/ le coup classique ! la pipe est survissée. C'est le talon d'Achille de ces pipes (contrairement aux Ajustomatic). Il faut démonter le système : la partie dans la tige aussi bien que la partie dans le tuyau. Puis remonter, ré_ajuster et coller. Ce n'est pas un geste très complexe mais il vaut mieux le donner à un réparateur compétent.
Cet alignement défectueux est la première chose à vérifier (si c'est possible) sur les photos du vendeur.
6/ Il s'agit donc d'un tuyau qui a deja été remplacé. Mmmmmoui.... Ca n'arrange rien. Toutes les woodies possèdent le trefle sur le tuyau à la sortie de l'atelier. La manière dont ce trèfle est fait est important pour dater la pipe.

Remarque 1: Le drinkless synchrostem semble moins bien adapté aux pipes courbes.
Remarque 2: Très peu d'amateurs de Kaywoodie aux USA savent qu'elles étaient fabriquée un temps à .... Saint Claude !! Ma boite de courriel a explosé le jour où j'avais publié cette pipe là !

En résumé : les vieilles Kaywoodie sont excellentes tant par leur finition que par leur qualité de fumage. Mais il faut pouvoir les reconnaitre. Et c'est ça que je trouve excitant.

Il y a des critères simples qui permettent de donner des fourchettes de date relativement étroites. Je les donne - dans la mesure du possible - dans les pages réservées à cette marque sur PL&E. Il suffit de lire les remarques pour les différents modèles. Les fabuleuses vieilles kaywoodies se méritent. Les gens qui font l'effort de cette recherche ne sont pas légion. On peut donc faire des affaires en or.

Bien que tous les modèles ne soient pas encore représentés sur PL&E, je peux dire sans trop me mouiller et a voir les connexions, qu'elle devient maintenant (avec les pages doc associées) le lieu de référence pour identifier et dater un modèle de la marque.

http://www.grayfoxonline.com/compendium.html était longtemps le site le plus pointu pour les woodies
http://chriskeene.com/kaywoodie.htm reste comme d'hab une référence incontournable, pour consulter les vieux catalogue des marques

pipephil a écrit:1/ Les modèles 500 ou 600 sont assez tardifs et ne sont pas particulièrement collector. Elles possèdent un numero de forme à 2 chiffres (éventuellement suivi d'une lettre). D'une manière générale je déconseille d'acheter des Kaywoodies qui n'auraient pas un numéro de forme à 4 chiffres.

Compris pour la prochaine fois, la mienne étant identifiée "98S"

pipephil a écrit:5/ le coup classique ! la pipe est survissée. C'est le talon d'Achille de ces pipes (contrairement aux Ajustomatic). Il faut démonter le système : la partie dans la tige aussi bien que la partie dans le tuyau. Puis remonter, ré_ajuster et coller. Ce n'est pas un geste très complexe mais il vaut mieux le donner à un réparateur compétent.
Cet alignement défectueux est la première chose à vérifier (si c'est possible) sur les photos du vendeur.

j'avais qu'une photo du vendeur, que j'annexe ici (le mauvais ajustement, quand on sait, est apparent je te le concède), mon inexpérience/manque de connaissance m'a donc fait acheter une pipe... limite. Mais bon, à 7,50 US$, je pouvais pas m'attendre à la crème de la crème... au fait, les photos du tuyau annexées sont après une bonne heure de trempage dans l'alcool et tout autant de frottage au dentifrice.

pipephil a écrit:6/ Il s'agit donc d'un tuyau qui a deja été remplacé. Mmmmmoui.... Ca n'arrange rien. Toutes les woodies possèdent le trefle sur le tuyau à la sortie de l'atelier. La manière dont ce trèfle est fait est important pour dater la pipe.

comme tu peux le constater sur les photos annexées, c'est mâchouillé et y a effectivement pas de trèfle; su pour la prochaine fois aussi (c'est fou ce qu'on en apprend ici! ).

pipephil a écrit:Remarque 1: Le drinkless synchrostem semble moins bien adapté aux pipes courbes.

bon à savoir et je garde les liens en archives, ça peut toujours servir
Merci pour tout!!!

le Passeur a écrit:
Mais bon, à 7,50 US$, je pouvais pas m'attendre à la crème de la crème...

En plus on voit sur les photos du systeme qu'il n'est pas un système Kaywoodie.
La petite boule doit être percée de 3 ou (mieux) de 4 trous. On ne sait pas exactement quand la marque est passée des 4 trous du brevet de 1929 à 3 trous.
Ma thèse est qu'ils ne l'ont pas fait d'un coup et que les deux coexistaient pendant plusieurs années.
En tout cas il est intéressant de voir que certains on fabriqué des faux drinkless stingers.

Autre chose : quand tu acheteras ta prochaine woodie, demande une photo de la pipe démontée : le stinger est souvent coupé/scié pour permettre la chenillette de passer de part en part. Celles là il ne faut bien sur pas les acheter.
Et n'oublie pas : numero de forme à 4 chiffres