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LE "TASSE-BRAISES V II" du Tasse-braises pour les membres!!!
Sam 29 Nov - 1:13 par Admin
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le tailleur fou à l'X-acto...
Ça commence mal pour moi. Je retire donc et je recommence.
Dis, Twisel, tu permets que je me serve de ton expression comme titre? je sais, un écrivain qui viole la loi sur le droit d'auteur, c'est plutôt minable... enfin, je t'accorde 10% sur mes redevances, ça marche?
Voilà, il y a quelques temps, j'ai décidé de rafraîchir mon inventaire parce que j'avais quelques pipes (surtout celles que j'utilise le plus) qui commençaient à avoir du plomb dans l'aile. Et comme elles en ont de plus en plus, je me devais de me grouiller cette partie charnue qui fait contre-poids à la tête de l'individu, fallait que je songe à m'en procurer d'autres.
Mais voilà, une bouffarde, de celles avec un grand B, ça ne s'obtient pas avec des prières. Surtout quand on est sans dieu comme moi, les prières ne valent pas grand-chose. J'ai donc décidé de les faire moi-même. Je ne savais pas quel serait le résultat, ne savais pas davantage ce qu'il m'en coûterait, mais «ça me coûtera certainement moins cher qu'une pipe de maître-pipier et elle aura ma griffe», me disais-je. J'ai un frère sculpteur-oiseleur, conclusion, je devrais être capable de réaliser de grands exploits!
Le problème c'est que mon frère a commencé à "gosser" le bois, comme on dit ici, il avait 5 ans. J'en ai presque 60, c'est p't-être un peu tard pour commencer, mais j'aime les défis et j'ai la tête dure... Je me suis donc décidé à m'acheter un ébauchon.
Ceci étant dit, plutôt que de me contenter de présenter mes résultats — et j'encourage les autres artistes du même sujet à en faire autant — de façon à aider les aspirants que la chose intéresse, je me propose de raconter aussi mes réussites et mes déboires, de même que les leçons apprises en cours de route.
Leçon numéro 1: il n'y a pas d'économie à faire en créant ses propres oeuvres. Si vous faites vos pipes pour économiser, vous avez le mauvais argument. Choisissez l'argument que vous voulez, mais pas celui-là. Parce qu'il ne tient pas la route.
Ericacea (la plante dont on récupère les racines pour faire des ébauchons ou des plateaux) n'existe pas à l'état sauvage dans mon coin de pays. Je suis donc contraint d'acheter. Il faut dire qu'un ébauchon ou un plateau doivent sécher pendant de longues années pour qu'on puisse en tirer une bouffarde. Or, à l'agonie de la cinquantaine, il me semble que ce serait m'y prendre un peu tard pour songer à cultiver, faire grossir les têtes de racines suffisamment pour en tirer des ébauchons de qualité que je ferais sécher trente ou quarante ans, ce que font les pipiers ou maîtres-pipiers. Mieux vaut acheter ses ébauchons.
Où? j'ai cherché, cherché, me disant que j'étais quand même pas pour demander à un maître-pipier de me vendre sa matière première. Après tout, est-ce qu'on songerait à aller acheter les coudes ou les T de cuivre chez un plombier? Au bout de quelques jours, j'ai fini par en trouver chez un revendeur de tabac américain que tous connaissent ou peu s'en faut.
Leçon numéro 2: Tous ne le font pas systématiquement, mais oui certains pipiers ou maîtres-pipiers acceptent de vendre des ébauchons, voire des plateaux à des prix très concurrentiels par rapport au marché. Poliment, certes, mais ça vaut la peine de s'adresser à eux pour l'acquisition d'un ébauchon ou d'un plateau. À vous de choisir celui avec qui vous ressentez une certaine sympathie d'idées et de le lui demander. Dans le pire des cas, vous essuierez un refus accompagné d'un indice vers qui vous tourner. L'avantage c'est que, dans une certaine mesure, dirais-je, le pipier ou le maître-pipier a l'expérience voulue pour voir dans un ébauchon ce qu'il peut en tirer. Techniquement, il vous vendra une belle qualité.
Dis, Twisel, tu permets que je me serve de ton expression comme titre? je sais, un écrivain qui viole la loi sur le droit d'auteur, c'est plutôt minable... enfin, je t'accorde 10% sur mes redevances, ça marche?
Voilà, il y a quelques temps, j'ai décidé de rafraîchir mon inventaire parce que j'avais quelques pipes (surtout celles que j'utilise le plus) qui commençaient à avoir du plomb dans l'aile. Et comme elles en ont de plus en plus, je me devais de me grouiller cette partie charnue qui fait contre-poids à la tête de l'individu, fallait que je songe à m'en procurer d'autres.
Mais voilà, une bouffarde, de celles avec un grand B, ça ne s'obtient pas avec des prières. Surtout quand on est sans dieu comme moi, les prières ne valent pas grand-chose. J'ai donc décidé de les faire moi-même. Je ne savais pas quel serait le résultat, ne savais pas davantage ce qu'il m'en coûterait, mais «ça me coûtera certainement moins cher qu'une pipe de maître-pipier et elle aura ma griffe», me disais-je. J'ai un frère sculpteur-oiseleur, conclusion, je devrais être capable de réaliser de grands exploits!
Le problème c'est que mon frère a commencé à "gosser" le bois, comme on dit ici, il avait 5 ans. J'en ai presque 60, c'est p't-être un peu tard pour commencer, mais j'aime les défis et j'ai la tête dure... Je me suis donc décidé à m'acheter un ébauchon.
Ceci étant dit, plutôt que de me contenter de présenter mes résultats — et j'encourage les autres artistes du même sujet à en faire autant — de façon à aider les aspirants que la chose intéresse, je me propose de raconter aussi mes réussites et mes déboires, de même que les leçons apprises en cours de route.
Leçon numéro 1: il n'y a pas d'économie à faire en créant ses propres oeuvres. Si vous faites vos pipes pour économiser, vous avez le mauvais argument. Choisissez l'argument que vous voulez, mais pas celui-là. Parce qu'il ne tient pas la route.
Ericacea (la plante dont on récupère les racines pour faire des ébauchons ou des plateaux) n'existe pas à l'état sauvage dans mon coin de pays. Je suis donc contraint d'acheter. Il faut dire qu'un ébauchon ou un plateau doivent sécher pendant de longues années pour qu'on puisse en tirer une bouffarde. Or, à l'agonie de la cinquantaine, il me semble que ce serait m'y prendre un peu tard pour songer à cultiver, faire grossir les têtes de racines suffisamment pour en tirer des ébauchons de qualité que je ferais sécher trente ou quarante ans, ce que font les pipiers ou maîtres-pipiers. Mieux vaut acheter ses ébauchons.
Où? j'ai cherché, cherché, me disant que j'étais quand même pas pour demander à un maître-pipier de me vendre sa matière première. Après tout, est-ce qu'on songerait à aller acheter les coudes ou les T de cuivre chez un plombier? Au bout de quelques jours, j'ai fini par en trouver chez un revendeur de tabac américain que tous connaissent ou peu s'en faut.
Leçon numéro 2: Tous ne le font pas systématiquement, mais oui certains pipiers ou maîtres-pipiers acceptent de vendre des ébauchons, voire des plateaux à des prix très concurrentiels par rapport au marché. Poliment, certes, mais ça vaut la peine de s'adresser à eux pour l'acquisition d'un ébauchon ou d'un plateau. À vous de choisir celui avec qui vous ressentez une certaine sympathie d'idées et de le lui demander. Dans le pire des cas, vous essuierez un refus accompagné d'un indice vers qui vous tourner. L'avantage c'est que, dans une certaine mesure, dirais-je, le pipier ou le maître-pipier a l'expérience voulue pour voir dans un ébauchon ce qu'il peut en tirer. Techniquement, il vous vendra une belle qualité.
Dernière édition par le Passeur le Jeu 31 Mar - 20:08, édité 1 fois
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
je me doute un peu du résultat : une pipe taillée à la faux
dcm890- TBbuddy
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Localisation : provence
Date d'inscription : 22/03/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Tout ceci est fort intéressant. Je me suis - une seule fois - amusé à sortir une pipe d'un bloc d'afzélia bien sec, plus dur que le merbau (je le possède depuis 35 ans - utilisé en menuiserie - les portes et fenêtres de la maison de ma mère sont en afzélia). Le plus difficile fut probablement d'assembler correctement la tige et le tuyau. Je n'y suis pas arrivé et ai résolu le problème en insérant une bague de cuivre. Au final, c'est une grosse pipe courtaude, ni lourde ni légère dont le bois me semble, après ponçage, trop poreux. L'afzélia n'a pas la densité de la bruyère ni de l'olivier. Vais-je me risquer à y fumer du semois ?
J'ai trouvé, sur la terrasse d'un ami, un vieil olivier en pot tout sec depuis deux ans. J'ai tranché le tronc en bûchettes de 10 cm de long. Ce bois me semble bien plus dense que l'afzélia. Peut-être ces bûchettes deviendront-elles un jour des pipes (style pipes en merisier de Ropp), mais rien n'est moins sûr !
J'ai trouvé, sur la terrasse d'un ami, un vieil olivier en pot tout sec depuis deux ans. J'ai tranché le tronc en bûchettes de 10 cm de long. Ce bois me semble bien plus dense que l'afzélia. Peut-être ces bûchettes deviendront-elles un jour des pipes (style pipes en merisier de Ropp), mais rien n'est moins sûr !
barbapipe- TBphile
- Nombre de messages : 2883
Age : 73
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
@ dcm890 : oui j'en ai une comme ça, je montrerai...
@ Barbapipe, je connais pas l'afzélia, mais je connais les olives sérieusement, oui j'ai l'impression que du bois d'olivier pourrait faire quelque chose d'intéressant, quoique je crois savoir que c'est un bois sans nuance, tout blanc ou peu s'en faut. On verra bien ce qu'il y a à en tirer. Enfin, j'espère que tu nous montreras
@ Barbapipe, je connais pas l'afzélia, mais je connais les olives sérieusement, oui j'ai l'impression que du bois d'olivier pourrait faire quelque chose d'intéressant, quoique je crois savoir que c'est un bois sans nuance, tout blanc ou peu s'en faut. On verra bien ce qu'il y a à en tirer. Enfin, j'espère que tu nous montreras
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Oui, bien sûr que je vous montrerai, après 30 ans de sèchage !
Celle en afzélia, j'ose pas !
Celle en afzélia, j'ose pas !
barbapipe- TBphile
- Nombre de messages : 2883
Age : 73
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
j'ai toujours pensé qu'il fallait jouer d'un instrument de musique pour reellement apprecier a sa juste valeur ce qu'un professionnel avait a nous offrir
Invité- Invité
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Bon, pas moyen de faire de sauvegarde, je viens de perdre la deuxième tranche... essayons donc de nous souvenir.
Leçon numéro 3: l'ébauchon (ou le plateau) n'est pas tout. Il faut également songer au tuyau assez utile quand on veut fumer sa pipe. On peut également acheter un ébauchon pré-perforé qui aura alors systématiquement un tuyau noir. Si vous voulez autre chose, couleur, style, ce sera un coût supérieur. Eh oui, tout se paie aujourd'hui. Bien sûr, si vous avez, soous la main, parmi vos relations, quelqu'un qui possède un tel équipement, ce sera un atout de taille qui vous évitera d'acheter pré-perforé, ce qui représente un coût supérieur à l'achat.
Au fait, pour fins d'allègement, je ne parlerai dorénavant que des ébauchons (ce qui inclut de facto les plateaux) à moins que je fasse expressément état d'un plateau; idem pour ce qui est des pipiers et maîtres-pipiers, que ces derniers me pardonnent cette démotion bien involontaire...
By le_passeur at 2011-04-05
C'est vers ça que je me suis tourné personnellement. Premier constat: si je suis moi, c'est que je ne suis pas mon frère et, de ce fait, je n'ai pas son équipement. Comme il est à 600 km d'ici, c'est un peu loin (et également loin d'être économique) pour aller le voir pour qu'il me prête ses outils, si tant est qu'il soit intéressé par la chose. Et dès lors, j'oublie l'économie pour ne pas acheter une pipe faite par un pipier.
Étant vivant, je ne suis pas Michel-Ange, ce que je regrette sincèrement, mais comme je ne suis pas suicidaire je n'ai d'autre choix que de continuer à être moi. C'est une grosse lacune. Je ne sais pas trop comment m'y prendre. Tout ce que j'ai, c'est du papier sablé (papier de verre, comme on dirait dans les Europes), et un ensemble d'X-acto. Et je ne comprends vite: la bruyère n'a rien à voir avec le pin; c'est un bois extrêmement dur. Oubliez l'idée, avec une telle lame, d'encaver profondément dans votre pièce de bois. c'est plus ou moins ce qui vous attend:
By le_passeur at 2011-04-05
J'aurais voulu user de fantaisie, faire une grande sculpture, mais mes compétences étant minimales, m'étant, à quelques reprises, il y a bien longtemps, contenté de regarer faire mon frère, je suis un peu limité dans l'art. Et, petit à petit, j'ai commencé à voir se profiler des feuilles de tabac dans mon bloc. J'ai donc fait ce qu'affirmait Michel-Ange (après tout même mort, il est meilleur professeur que moi), me suis contenté de les sortir de mon ébauchon. Et j'ai accentué les détails, ce qu'il faut faire le moins possible à moins d'avoir un équipement hyper-sophistiqué.
Leçon numéro 4: Plus vous aurez de détails, plus vous aurez de travail et il ne sera pas, pour autant, garanti. Vous devez garder à l'esprit que vos détails aussi doivent être poncés. À moins d'être équipé en conséquence, les encavures nécessitent un soin particulier et le manque de finition paraîtra au final. Vous avez beau être adroit, rien n'y changera. Donc, si vous avez besoin "rapidement" d'une nouvelle pipe, allez-y mollo dans les détails. J'affirme et me bisse, plus vous mettrez de détails... plus vous regretterez, au final, d'en avoir mis. Voilà, en cours de route, ce que représente mon travail:
By le_passeur at 2011-04-05
Leçon numéro 5: Et vient le ponçage. D'abord vous aurez besoin de plusieurs types de papier, allant du 80 ou du 120 pour le début des travaux et, progressivement jusqu'au 600, pour arriver à avoir une oeuvre sans faille, sans trace ou marque des papiers plus grossiers qui vous permettent, eux, d'enlever le plus gros. Minimes, ici, certes, mais ce sont d'autres frais qui, subrepticement, s'ajoutent à votre facture. Patience et longueur de temps vaut mieux que force et rage, dit-on. Jamais mot populaire ne fut plus vrai !
Assoyez-vous confortablement devant la poubelle et armez-vous de patience. C'est long, c'est laborieux et ça vaut la peine, mais c'est, je le répète, long. Le moindre détail laissé en plan sautera aux yeux au final. C'est beau dire «c'est moi que je l'ai faite, et personne ne me tenait par la main!», mais si vous avez envie de montrer votre réalisation ou de la fumer devant autrui, regardant au plafond tout en tapotant des doigts pour attirer l'attention, soyez courageux.
Gardez à l'esprit, en fabriquant votre bouffarde que c'est littéralement un objet qui doit contenir un tison Il ne faut donc pas trop amincir sous peine d'être incapable de la fumer. Par ailleurs, ce n'est pas sans raison que plusieurs, sinon la majorité des pipes sont plus grosses au bas qu'au haut. À mesure que le feu descend, le bois se réchauffe. N'hésitez donc pas, si le coeur vous en dit, à lui donner un effet pyramidal. Votre pipe n'en sera que plus agréable à tenir en main, à fumer.
Leçon numéro 3: l'ébauchon (ou le plateau) n'est pas tout. Il faut également songer au tuyau assez utile quand on veut fumer sa pipe. On peut également acheter un ébauchon pré-perforé qui aura alors systématiquement un tuyau noir. Si vous voulez autre chose, couleur, style, ce sera un coût supérieur. Eh oui, tout se paie aujourd'hui. Bien sûr, si vous avez, soous la main, parmi vos relations, quelqu'un qui possède un tel équipement, ce sera un atout de taille qui vous évitera d'acheter pré-perforé, ce qui représente un coût supérieur à l'achat.
Au fait, pour fins d'allègement, je ne parlerai dorénavant que des ébauchons (ce qui inclut de facto les plateaux) à moins que je fasse expressément état d'un plateau; idem pour ce qui est des pipiers et maîtres-pipiers, que ces derniers me pardonnent cette démotion bien involontaire...
By le_passeur at 2011-04-05
C'est vers ça que je me suis tourné personnellement. Premier constat: si je suis moi, c'est que je ne suis pas mon frère et, de ce fait, je n'ai pas son équipement. Comme il est à 600 km d'ici, c'est un peu loin (et également loin d'être économique) pour aller le voir pour qu'il me prête ses outils, si tant est qu'il soit intéressé par la chose. Et dès lors, j'oublie l'économie pour ne pas acheter une pipe faite par un pipier.
Étant vivant, je ne suis pas Michel-Ange, ce que je regrette sincèrement, mais comme je ne suis pas suicidaire je n'ai d'autre choix que de continuer à être moi. C'est une grosse lacune. Je ne sais pas trop comment m'y prendre. Tout ce que j'ai, c'est du papier sablé (papier de verre, comme on dirait dans les Europes), et un ensemble d'X-acto. Et je ne comprends vite: la bruyère n'a rien à voir avec le pin; c'est un bois extrêmement dur. Oubliez l'idée, avec une telle lame, d'encaver profondément dans votre pièce de bois. c'est plus ou moins ce qui vous attend:
By le_passeur at 2011-04-05
J'aurais voulu user de fantaisie, faire une grande sculpture, mais mes compétences étant minimales, m'étant, à quelques reprises, il y a bien longtemps, contenté de regarer faire mon frère, je suis un peu limité dans l'art. Et, petit à petit, j'ai commencé à voir se profiler des feuilles de tabac dans mon bloc. J'ai donc fait ce qu'affirmait Michel-Ange (après tout même mort, il est meilleur professeur que moi), me suis contenté de les sortir de mon ébauchon. Et j'ai accentué les détails, ce qu'il faut faire le moins possible à moins d'avoir un équipement hyper-sophistiqué.
Leçon numéro 4: Plus vous aurez de détails, plus vous aurez de travail et il ne sera pas, pour autant, garanti. Vous devez garder à l'esprit que vos détails aussi doivent être poncés. À moins d'être équipé en conséquence, les encavures nécessitent un soin particulier et le manque de finition paraîtra au final. Vous avez beau être adroit, rien n'y changera. Donc, si vous avez besoin "rapidement" d'une nouvelle pipe, allez-y mollo dans les détails. J'affirme et me bisse, plus vous mettrez de détails... plus vous regretterez, au final, d'en avoir mis. Voilà, en cours de route, ce que représente mon travail:
By le_passeur at 2011-04-05
Leçon numéro 5: Et vient le ponçage. D'abord vous aurez besoin de plusieurs types de papier, allant du 80 ou du 120 pour le début des travaux et, progressivement jusqu'au 600, pour arriver à avoir une oeuvre sans faille, sans trace ou marque des papiers plus grossiers qui vous permettent, eux, d'enlever le plus gros. Minimes, ici, certes, mais ce sont d'autres frais qui, subrepticement, s'ajoutent à votre facture. Patience et longueur de temps vaut mieux que force et rage, dit-on. Jamais mot populaire ne fut plus vrai !
Assoyez-vous confortablement devant la poubelle et armez-vous de patience. C'est long, c'est laborieux et ça vaut la peine, mais c'est, je le répète, long. Le moindre détail laissé en plan sautera aux yeux au final. C'est beau dire «c'est moi que je l'ai faite, et personne ne me tenait par la main!», mais si vous avez envie de montrer votre réalisation ou de la fumer devant autrui, regardant au plafond tout en tapotant des doigts pour attirer l'attention, soyez courageux.
Gardez à l'esprit, en fabriquant votre bouffarde que c'est littéralement un objet qui doit contenir un tison Il ne faut donc pas trop amincir sous peine d'être incapable de la fumer. Par ailleurs, ce n'est pas sans raison que plusieurs, sinon la majorité des pipes sont plus grosses au bas qu'au haut. À mesure que le feu descend, le bois se réchauffe. N'hésitez donc pas, si le coeur vous en dit, à lui donner un effet pyramidal. Votre pipe n'en sera que plus agréable à tenir en main, à fumer.
Dernière édition par le Passeur le Jeu 7 Avr - 10:19, édité 3 fois
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Et bien, scytale, tu ne crois pas si bien dire ! C'est exactement ce que je pense. Autrefois, j'ai joué de la cornemuse. Un instrument qu'un facteur de cornemuse de la région liégeoise m'avait mis au monde, d'un beau bois dur, presque comme de la bruyère, mais c'était du buis, je crois, et une belle peau de chèvre, si douce, comme une peau de jeune fille. J'étais fou de cet instrument rudimentaire, mais tellement attachant, qui se love dans tes bras, tes doigts caressant le chalumeau, qui se gonfle et se dégonfle au rythme de ton souffle et même des battements de ton coeur. J'aimais tellement que je ne faisais plus que ça. C'était une véritable addiction. Dès que la première note retentissait tous les chiens et les chats du quartier dispraissaient. Et J'ai du arrêter. Pas à cause de ces petites bêtes que je terrorisais, mais parce que j'en oubliais de dormir et de manger. Et je le regrette.
barbapipe- TBphile
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Localisation : Belgique
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Je suis également d'accord, dans une certaine mesure, sauf pour la musique. Les mains pleines de pouces, j'adore la musique et ne saurais vivre sans. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne pratique d'aucun instrument. J'aime nettement trop la musique pour lui faire subir mes assauts.scytale a écrit:j'ai toujours pensé qu'il fallait jouer d'un instrument de musique pour reellement apprecier a sa juste valeur ce qu'un professionnel avait a nous offrir
J'ai compris, pas besoin de pousser...
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
disons 12 et c'est bon...le Passeur a écrit:Dis, Twisel, tu permets que je me serve de ton expression comme titre? je sais, un écrivain qui viole la loi sur le droit d'auteur, c'est plutôt minable... enfin, je t'accorde 10% sur mes redevances, ça marche?
twisel- TBfan
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Localisation : strasbourg
Date d'inscription : 17/02/2010
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
mais y en a d'autres à qui je dois payer, alors si je te donnes 12, non seulement j'aurai rien, j'en serai de ma poche...
10 c'est vraiment tout ce que je peux faire
10 c'est vraiment tout ce que je peux faire
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
bon... ça va pour cette fois!
twisel- TBfan
- Nombre de messages : 5942
Age : 44
Localisation : strasbourg
Date d'inscription : 17/02/2010
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Merci, si je peux négocier à rabais pour les autres ayant droit, j'essaierai de gonfler ta part
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
@ Le Passeur. Oh la la! Et a l'exacto en plus? Je te leve mon chapeau le Passeur.
Elle va etre super belle cette pipe une fois terminé, et tellement unique.
Ca donne envie de se commander des ébauchons.
Elle va etre super belle cette pipe une fois terminé, et tellement unique.
Ca donne envie de se commander des ébauchons.
Géo- TBbuddy
- Nombre de messages : 703
Age : 59
Localisation : Nouvelle-France
Date d'inscription : 28/02/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Ah, Géo, oui c'est intéressant, voire passionnant. Bien que je ne l'ai pas encore fumée, j'ai hâte d'allumer.
Oui, elle est complète maintenant, et j'en suis, disons, satisfait. Ce n'est pas une oeuvre d'art, mais c'est la mienne et, pour une première tentative, je m'en contente. D'autant que les numéros 2 et 3 sont loin d'être à la hauteur. Par contre, avec 4 et 5, j'ai... repris le dessus
Que sera la 6? je sais pas, j'ai pas encore décidé si je me tape un ébauchon ou un plateau, je ne sais donc pas quel modèle en sortira.
Oui, elle est complète maintenant, et j'en suis, disons, satisfait. Ce n'est pas une oeuvre d'art, mais c'est la mienne et, pour une première tentative, je m'en contente. D'autant que les numéros 2 et 3 sont loin d'être à la hauteur. Par contre, avec 4 et 5, j'ai... repris le dessus
Que sera la 6? je sais pas, j'ai pas encore décidé si je me tape un ébauchon ou un plateau, je ne sais donc pas quel modèle en sortira.
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Cornemuse ou gaffophonebarbapipe a écrit:Et bien, scytale, tu ne crois pas si bien dire ! C'est exactement ce que je pense. Autrefois, j'ai joué de la cornemuse. Un instrument qu'un facteur de cornemuse de la région liégeoise m'avait mis au monde, d'un beau bois dur, presque comme de la bruyère, mais c'était du buis, je crois, et une belle peau de chèvre, si douce, comme une peau de jeune fille. J'étais fou de cet instrument rudimentaire, mais tellement attachant, qui se love dans tes bras, tes doigts caressant le chalumeau, qui se gonfle et se dégonfle au rythme de ton souffle et même des battements de ton coeur. J'aimais tellement que je ne faisais plus que ça. C'était une véritable addiction. Dès que la première note retentissait tous les chiens et les chats du quartier dispraissaient. Et J'ai du arrêter. Pas à cause de ces petites bêtes que je terrorisais, mais parce que j'en oubliais de dormir et de manger. Et je le regrette.
Impecable pour tomber les filles.
Bravo à Gepetto, je ne peux que louer l'entreprise.
Gonzague- TBfan
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Date d'inscription : 05/12/2008
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
le Passeur a écrit:Ah, Géo, oui c'est intéressant, voire passionnant. Bien que je ne l'ai pas encore fumée, j'ai hâte d'allumer.
Oui, elle est complète maintenant, et j'en suis, disons, satisfait. Ce n'est pas une oeuvre d'art, mais c'est la mienne et, pour une première tentative, je m'en contente. D'autant que les numéros 2 et 3 sont loin d'être à la hauteur. Par contre, avec 4 et 5, j'ai... repris le dessus
Que sera la 6? je sais pas, j'ai pas encore décidé si je me tape un ébauchon ou un plateau, je ne sais donc pas quel modèle en sortira.
Ce doit etre le pied, de fumer une pipe qu'on a fabriqué soit meme, surtout qu'elle est de bruyere,
chose plutot rare par ici.
Géo- TBbuddy
- Nombre de messages : 703
Age : 59
Localisation : Nouvelle-France
Date d'inscription : 28/02/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
A partir de quand ouvres-tu ton carnet de commandes, Le Passeur ?
barbapipe- TBphile
- Nombre de messages : 2883
Age : 73
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Attends minimalement de voir si mes "oeuvres" t'inspirent, mon cher. Comme on dit ici, «on achète pas un cochon dans une poche»barbapipe a écrit:A partir de quand ouvres-tu ton carnet de commandes, Le Passeur ?
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Ici on dit "un chat dans un sac" !
barbapipe- TBphile
- Nombre de messages : 2883
Age : 73
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
C,est parce qu'ici les chats, tout le monde en a, donc on les achète pas, d'ou la nuance. Évidemment, restent les «malades» qui vont jusqu'à aller voir un éleveur et qui paient le gros prix comme Davie Jones pour avoir "un vulgaire" chat.
Non je suis pas contre les chats, au contraire.
Non je suis pas contre les chats, au contraire.
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Ça y est, maintenant, votre œuvre commence à prendre forme? Oui il faut s’armer de patience, de beaucoup de patience, même. Mais le coup en vaut la chandelle. De toute façon, vous avez déjà trop d’heures investies sur votre œuvre pour abandonner aussi près du but. Parce que vous la voyez venir, prendre forme, votre bouffarde, non?
Leçon numéro 6 Dois-je ou non teindre ma bouffarde? Voilà une question fort intéressante et il est grand temps de se la poser. Il faut d’abord savoir ce que vous voulez. Certains préfèrent y mettre de la couleur, d’autres préfèrent plutôt conserver le bois « naturel ». J’aurais envie de vous poser, vous qui préférez une couleur, la question suivante : si vous n’aimez pas le bois, pourquoi vous compliquer la vie avec une bruyère? Mais c’est bien connu, des goûts et des couleurs…
Quoi qu’il en soit, gardez à l’esprit que pour qu’une bouffarde soit raisonnable, que vous ayez du plaisir à la fumer, il est impératif que les émanations de ce que sa couverture sera ne soient pas davantage toxiques que votre tabac. Parce que c’est exactement ce qui se produira, que ça vous plaise ou non. Peinture, cire, vernis pénètrent le bois et, de ce fait, vous les « sniffez » aussi surement que vous le feriez avec un miroir… Puisque je préfère le bois, il me paraît naturel de garder ma bouffarde le plus naturelle possible, je me dirige donc vers la cire puisqu’avec la peinture, tout est réglé en claquant les doigts, tout comme avec un vernis. Gardez cependant à l'esprit que, contrairement à un traitement à la cire, votre morceau de bois cessera de respirer. Pour l’un comme pour l’autre, assurez-vous cependant de la non toxicité du produit auprès du marchand. Et revenons à ceux qui ont choisi la cire.
Allez-y, n’arrêtez pas. Poncez, poncez! Il est difficile de savoir, en regardant votre ébauchon, la couleur qu’il aura lorsque la cire sera polie. La meilleure solution demeure encore d’humecter votre ébauchon. Je dis bien l’humecter, pas le noyer. Vous devez, autant que faire se peut, garder votre ébauchon au sec, tout comme vous éviterez l’humidité lorsque vous aurez votre pipe en main. Personnellement, j’utilise un atomiseur non aérosol comme ceux dont on se sert pour humecter certaines plantes.
Pourquoi de l’alcool? Les raisons sont simples et multiples : 1) j’ai toujours de l’alcool sous la main, dans un tel atomiseur non aérosol; 2) avec un atomiseur, la quantité de liquide est moindre et, de ce fait, j’évite de mouiller indûment mon bois; 3) compte tenu de ses propriétés volatiles, l’alcool a moins le temps de pénétrer le bois et, éventuellement l’endommager.
Ainsi humecté, vous verrez très exactement la couleur qu’aura votre bouffarde au final. Notez cependant que vous devez impérativement ainsi humidifier votre morceau de bois (si vous ne voulez pas avoir de surprise) avant d’avoir dépassé un papier de calibre 180. Plus vous attendrez avant d’humecter, plus vous risquez d’endommager votre bois.
Remarquez au passage que votre ébauchon peut avoir des imperfections. Il est tout à fait possible, au cours de la vie active de l’arbrisseau, qu’un grain de sable se soit incrusté dans les anfractuosités et y soit demeuré. C’est ce que les professionnels et les fumeurs d’expérience connaissent sous la dénomination anglaise, un « sand pit ».
Vous avez deux possibilités avec ce grain de sable si vous en trouvez un sur votre chemin : soit vous continuez à sabler pour en enlever toute trace, incluant la cavité qui s’est forgée autour de lui pendant la croissance de l’arbre, soit vous le laissez là, ce qui ajoutera une touche d’originalité à votre bouffarde. Le grain de sable trop profond, vous décidez de l’enlever et vous retrouvez avec un trou. Vous pouvez, soit le mastiquer (l’obturer avec un quelconque produit), généralement de la pâte de bois, soit agir comme les puristes et refuser tout mastiquage sur votre pipe. Après tout, c’est vous qui la faites, c’est pour vous c’est votre pipe et vous avez bien le droit de faire comme bon vous semble.
La bruyère peut avoir de multiples couleurs, allant du brun pâle au chocolat noir en passant par des teintes rougeâtres, rosées ou orangées comme du paprika. Cette couleur ne vous satisfait pas? Allons-y donc avec une teinture ou, si vous préférez y aller dans la facilité (parce que vous commencez à être fatigué de poncer), une couche d’huile de lin. Gardez cependant à l’esprit, pour cette dernière, qu’elle a tendance à modifier la couleur de votre bois, le faisant jaunir avant de foncer. Graduellement, votre bois prendra une couleur plus foncée, menant votre bouffarde vers des teintes de chocolat au lait puis de chocolat noir. Ça dépend donc de la couleur que vous espérez sur votre bouffarde dans dix ou vingt ans.
Allons-y maintenant avec la teinture parce que vous avez décidé d’y «mettre le paquet» pour qu’elle soit belle, qu’elle soit à votre goût. C’est ça, continuez, poncez. Poncer. Et n’oubliez pas les rondeurs, les excroissances, mais également les anfractuosités. Vous vouliez des détails? Alors n’hésitez pas. Il n’est plus temps de revenir en arrière. Mettez-y du nerf!
Ce que nous avons vu au sujet de la peinture et du vernis est également valable pour les teintures : demeurez sur vos gardes en matière de toxicité. On peut trouver des teintures à bois chez tout quincaillier qui se respecte, mais au point où on en est rendu, pourquoi ne pas avoir une teinture naturelle, vraiment naturelle? Pour ma part, c’est ce que j’ai choisi. Mais voilà, si je ne suis pas sculpteur, je ne suis pas davantage teinturier. D’ailleurs, ils teignent les tissus, pas les bois.
On peut évidemment demander conseil à un pipier, lequel devrait pouvoir répondre à vos points d’interrogation, bien qu’il ne vous donnera évidemment pas la formule magique, sa recette secrète. C’est normal, après tout, c’est son gagne-pain. Je me suis donc, pour ma part, retourné vers un vrai spécialiste en la matière, quelqu’un habitué à teindre les bois, encore mieux qu'un ébéniste. Heureusement pour moi, il y en a un sur le TB. Qui mieux qu’un véritable « teinturologue » pour me conseiller? Eh oui, un luthier. Je ne connais, personnellement, pas de meilleur spécialiste des teintures et finition du bois qu’un luthier. Il connaît la valeur du bois, connaît les teintures et les nuances, bref c’est LA personne par excellence. Je vous l’ai précédemment dit, n’hésitez pas à demander à des spécialistes, à des personnes compétentes. Vous ne pouvez pas avoir pire qu’un refus.
Tu utilises une teinte obtenue en faisant infuser longuement; des mégots de cigares (faut avoir une source) dans de l'alcool, tu utilises du vrai brou de noix à l'eau, ou tu prends de la terre de sienne marron et tu frottes ton bois avec de l'eau tiède, tu laisses sécher, et après tu polis ta pipe avec du papier de verre (dit à l'eau, celui pour carrosserie, le noir) et de l'huile de lin: il ne te restera plus qu'a exposer quelques jours ta pipe a la lumière et au soleil, l’huile polymérise et avec un chiffon, tu fais briller.
C’est la réponse que j’ai obtenue de Scytale que je remercie évidemment. De là, si ses couleurs ne vous conviennent pas, allez-y selon votre fantaisie. Mais gardez à l’esprit que si certaines plantes sont toxiques, il y a de fortes chances pour que leur décoction le soit également. Faites donc preuve de prudence...
Rappelez-vous malgré ces conseils que je ne suis pas spécialiste, je n’ai rien d’un professionnel de la pipe autrement que par son utilisation. Je suis fumeur, pas pipier... Si vous n’osez pas, le TB a, parmi ses membres, de merveilleux pipiers et maîtres-pipiers qui sauront mieux vous conseiller que je ne le fais. Je suis fumeur et gosseur, jamais je n’oserais prétendre être pipier. C’est un art que je suis loin de posséder à fond.
Leçon numéro 6 Dois-je ou non teindre ma bouffarde? Voilà une question fort intéressante et il est grand temps de se la poser. Il faut d’abord savoir ce que vous voulez. Certains préfèrent y mettre de la couleur, d’autres préfèrent plutôt conserver le bois « naturel ». J’aurais envie de vous poser, vous qui préférez une couleur, la question suivante : si vous n’aimez pas le bois, pourquoi vous compliquer la vie avec une bruyère? Mais c’est bien connu, des goûts et des couleurs…
Quoi qu’il en soit, gardez à l’esprit que pour qu’une bouffarde soit raisonnable, que vous ayez du plaisir à la fumer, il est impératif que les émanations de ce que sa couverture sera ne soient pas davantage toxiques que votre tabac. Parce que c’est exactement ce qui se produira, que ça vous plaise ou non. Peinture, cire, vernis pénètrent le bois et, de ce fait, vous les « sniffez » aussi surement que vous le feriez avec un miroir… Puisque je préfère le bois, il me paraît naturel de garder ma bouffarde le plus naturelle possible, je me dirige donc vers la cire puisqu’avec la peinture, tout est réglé en claquant les doigts, tout comme avec un vernis. Gardez cependant à l'esprit que, contrairement à un traitement à la cire, votre morceau de bois cessera de respirer. Pour l’un comme pour l’autre, assurez-vous cependant de la non toxicité du produit auprès du marchand. Et revenons à ceux qui ont choisi la cire.
Allez-y, n’arrêtez pas. Poncez, poncez! Il est difficile de savoir, en regardant votre ébauchon, la couleur qu’il aura lorsque la cire sera polie. La meilleure solution demeure encore d’humecter votre ébauchon. Je dis bien l’humecter, pas le noyer. Vous devez, autant que faire se peut, garder votre ébauchon au sec, tout comme vous éviterez l’humidité lorsque vous aurez votre pipe en main. Personnellement, j’utilise un atomiseur non aérosol comme ceux dont on se sert pour humecter certaines plantes.
Pourquoi de l’alcool? Les raisons sont simples et multiples : 1) j’ai toujours de l’alcool sous la main, dans un tel atomiseur non aérosol; 2) avec un atomiseur, la quantité de liquide est moindre et, de ce fait, j’évite de mouiller indûment mon bois; 3) compte tenu de ses propriétés volatiles, l’alcool a moins le temps de pénétrer le bois et, éventuellement l’endommager.
Ainsi humecté, vous verrez très exactement la couleur qu’aura votre bouffarde au final. Notez cependant que vous devez impérativement ainsi humidifier votre morceau de bois (si vous ne voulez pas avoir de surprise) avant d’avoir dépassé un papier de calibre 180. Plus vous attendrez avant d’humecter, plus vous risquez d’endommager votre bois.
Remarquez au passage que votre ébauchon peut avoir des imperfections. Il est tout à fait possible, au cours de la vie active de l’arbrisseau, qu’un grain de sable se soit incrusté dans les anfractuosités et y soit demeuré. C’est ce que les professionnels et les fumeurs d’expérience connaissent sous la dénomination anglaise, un « sand pit ».
Vous avez deux possibilités avec ce grain de sable si vous en trouvez un sur votre chemin : soit vous continuez à sabler pour en enlever toute trace, incluant la cavité qui s’est forgée autour de lui pendant la croissance de l’arbre, soit vous le laissez là, ce qui ajoutera une touche d’originalité à votre bouffarde. Le grain de sable trop profond, vous décidez de l’enlever et vous retrouvez avec un trou. Vous pouvez, soit le mastiquer (l’obturer avec un quelconque produit), généralement de la pâte de bois, soit agir comme les puristes et refuser tout mastiquage sur votre pipe. Après tout, c’est vous qui la faites, c’est pour vous c’est votre pipe et vous avez bien le droit de faire comme bon vous semble.
La bruyère peut avoir de multiples couleurs, allant du brun pâle au chocolat noir en passant par des teintes rougeâtres, rosées ou orangées comme du paprika. Cette couleur ne vous satisfait pas? Allons-y donc avec une teinture ou, si vous préférez y aller dans la facilité (parce que vous commencez à être fatigué de poncer), une couche d’huile de lin. Gardez cependant à l’esprit, pour cette dernière, qu’elle a tendance à modifier la couleur de votre bois, le faisant jaunir avant de foncer. Graduellement, votre bois prendra une couleur plus foncée, menant votre bouffarde vers des teintes de chocolat au lait puis de chocolat noir. Ça dépend donc de la couleur que vous espérez sur votre bouffarde dans dix ou vingt ans.
Allons-y maintenant avec la teinture parce que vous avez décidé d’y «mettre le paquet» pour qu’elle soit belle, qu’elle soit à votre goût. C’est ça, continuez, poncez. Poncer. Et n’oubliez pas les rondeurs, les excroissances, mais également les anfractuosités. Vous vouliez des détails? Alors n’hésitez pas. Il n’est plus temps de revenir en arrière. Mettez-y du nerf!
Ce que nous avons vu au sujet de la peinture et du vernis est également valable pour les teintures : demeurez sur vos gardes en matière de toxicité. On peut trouver des teintures à bois chez tout quincaillier qui se respecte, mais au point où on en est rendu, pourquoi ne pas avoir une teinture naturelle, vraiment naturelle? Pour ma part, c’est ce que j’ai choisi. Mais voilà, si je ne suis pas sculpteur, je ne suis pas davantage teinturier. D’ailleurs, ils teignent les tissus, pas les bois.
On peut évidemment demander conseil à un pipier, lequel devrait pouvoir répondre à vos points d’interrogation, bien qu’il ne vous donnera évidemment pas la formule magique, sa recette secrète. C’est normal, après tout, c’est son gagne-pain. Je me suis donc, pour ma part, retourné vers un vrai spécialiste en la matière, quelqu’un habitué à teindre les bois, encore mieux qu'un ébéniste. Heureusement pour moi, il y en a un sur le TB. Qui mieux qu’un véritable « teinturologue » pour me conseiller? Eh oui, un luthier. Je ne connais, personnellement, pas de meilleur spécialiste des teintures et finition du bois qu’un luthier. Il connaît la valeur du bois, connaît les teintures et les nuances, bref c’est LA personne par excellence. Je vous l’ai précédemment dit, n’hésitez pas à demander à des spécialistes, à des personnes compétentes. Vous ne pouvez pas avoir pire qu’un refus.
Tu utilises une teinte obtenue en faisant infuser longuement; des mégots de cigares (faut avoir une source) dans de l'alcool, tu utilises du vrai brou de noix à l'eau, ou tu prends de la terre de sienne marron et tu frottes ton bois avec de l'eau tiède, tu laisses sécher, et après tu polis ta pipe avec du papier de verre (dit à l'eau, celui pour carrosserie, le noir) et de l'huile de lin: il ne te restera plus qu'a exposer quelques jours ta pipe a la lumière et au soleil, l’huile polymérise et avec un chiffon, tu fais briller.
C’est la réponse que j’ai obtenue de Scytale que je remercie évidemment. De là, si ses couleurs ne vous conviennent pas, allez-y selon votre fantaisie. Mais gardez à l’esprit que si certaines plantes sont toxiques, il y a de fortes chances pour que leur décoction le soit également. Faites donc preuve de prudence...
Rappelez-vous malgré ces conseils que je ne suis pas spécialiste, je n’ai rien d’un professionnel de la pipe autrement que par son utilisation. Je suis fumeur, pas pipier... Si vous n’osez pas, le TB a, parmi ses membres, de merveilleux pipiers et maîtres-pipiers qui sauront mieux vous conseiller que je ne le fais. Je suis fumeur et gosseur, jamais je n’oserais prétendre être pipier. C’est un art que je suis loin de posséder à fond.
Dernière édition par le Passeur le Jeu 31 Mar - 20:43, édité 1 fois
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Très intéressant, et très bien écrit, merci Le Passeur. Étant assez bricoleur moi même, je m'étais intéressé à la fabrication d'une pipe. D'autant que j'ai un gros bout de bruyère qui doit avoir 20 ou 30 ans de séchage dans mon garage.
Mais j'attends acquérir de l'expérience dans l'art du fumage avant de me lancer...
Pour info, l'olivier est un très joli bois qui peut présenter un veinage très marqué, très utilisé en coutellerie :
http://couteaux-moing.com/blog/wp-content/uploads/2010/10/couteaux_olivier5.jpg
Par contre il dégage une odeur assez forte (mais néanmoins agréable), à prendre en compte car le mélange avec les arômes du tabac risque d'être étrange.
Mais j'attends acquérir de l'expérience dans l'art du fumage avant de me lancer...
Pour info, l'olivier est un très joli bois qui peut présenter un veinage très marqué, très utilisé en coutellerie :
http://couteaux-moing.com/blog/wp-content/uploads/2010/10/couteaux_olivier5.jpg
Par contre il dégage une odeur assez forte (mais néanmoins agréable), à prendre en compte car le mélange avec les arômes du tabac risque d'être étrange.
Doc_Brown- TBbuddy
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Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Pour la teinture de l'encaustique liquide teignante de marque Mellita
Abbaye de Saint - Wandrille non toxique.. compo: cire d'abeille, cire naturelle, essence de térébenthine, pigments minéraux....
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Invité- Invité
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Il me semble que c'est toxique l'essence de thérébentine.
Doc_Brown- TBbuddy
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Re: le tailleur fou à l'X-acto...
pas le brou de noix!
au passeur: c'est québécois "sabler" à la place de "poncer"?
parce qu'au royaume de la bouffarde, ça peut porter à confusion! le sablage étant une technique d'enlèvement de matière par projection de sable!
au passeur: c'est québécois "sabler" à la place de "poncer"?
parce qu'au royaume de la bouffarde, ça peut porter à confusion! le sablage étant une technique d'enlèvement de matière par projection de sable!
twisel- TBfan
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Re: le tailleur fou à l'X-acto...
oui oui, je sais! mais c'est pas toxique!
twisel- TBfan
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Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Oui je connais bien la nuance. Effectivement, ici on parle de sablage puisqu'on parle de papier sablé plutôt que de papier d'émerie ou de papier de verre. Mais je veux bien, pour éviter toute ambiguité future, changer le terme sur ces textes...twisel a écrit:pas le brou de noix!
au passeur: c'est québécois "sabler" à la place de "poncer"?
parce qu'au royaume de la bouffarde, ça peut porter à confusion! le sablage étant une technique d'enlèvement de matière par projection de sable!
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
mais on comprend!
pas besoin de changer, c'est juste à sa première utilisation (le "sablage" de sculptures) ou on pouvait se poser la question!
pas besoin de changer, c'est juste à sa première utilisation (le "sablage" de sculptures) ou on pouvait se poser la question!
twisel- TBfan
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Re: le tailleur fou à l'X-acto...
C'est vrai que le bois d'olivier est beau. Faut dire que c'est un bois qu'on ne trouve pas facilement ici, sauf chez les spécialistes. Mais est-ce que cette odeur qui s'en dégage persiste dans le temps ouo si elle n'a pas tendance à s'atténuer avec le temps?Doc_Brown a écrit:Très intéressant, et très bien écrit, merci Le Passeur. Étant assez bricoleur moi même, je m'étais intéressé à la fabrication d'une pipe. D'autant que j'ai un gros bout de bruyère qui doit avoir 20 ou 30 ans de séchage dans mon garage.
Mais j'attends acquérir de l'expérience dans l'art du fumage avant de me lancer...
Pour info, l'olivier est un très joli bois qui peut présenter un veinage très marqué, très utilisé en coutellerie :
http://couteaux-moing.com/blog/wp-content/uploads/2010/10/couteaux_olivier5.jpg
Par contre il dégage une odeur assez forte (mais néanmoins agréable), à prendre en compte car le mélange avec les arômes du tabac risque d'être étrange.
Évidemment ceci n'engage que moi, mais personnellement je serais tenté de faire l'expérience si j'avais un tel morceau de bois sous la main, siffisamment volumineux pour en tirer une bouffarde. Peut-être ces senteurs seraient-elles suffisantes pour m'enlever le goût de la fumer, mais j'essaierais néanmoins, pour le plaisir.
@ Twisel : trop tard, pour éviter toute ambiguité, j'ai déjà changé, ce qui m'a permis également de faire quelques corrections orthographiques. Merci.
Au fait, y a un autre 10% qui va à Scytale pour les infos sur l'art de teindre.
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Voilà un bon point de fait.
leçon numéro 7 Nous arrivons maintenant à l'étape de la finition. Évidemment, nous l'avons déjà dit, nous avons choisi de cirer la bouffarde pour permettre au bois de continuer à vivre, à respirer. Qui dit cire pour une pipe dit obligatoirement carnauba.
La cire de carnauba est tirée, l'imaginerait-on? D'un arbre du nord du Brésil, le copernicia prunifera. Mais ce n'est pas désastreux si vous oubliez ce nom, personne ne vous en voudra. Alors évitez de vous traumatiser inutilement, y a des choses plus graves dans la vie. Utilisée entre autres dans les cosmétiques, il va sans dire qu'elle n'est pas dommageable. Une fois convertie en crème comme il a très abondamment été étayé sous CE FIL – nous éviterons d'y revenir et de doubler une info déjà judicieusement donnée par chacun des intervenants – on commencera à frotter.
J'ai cherché auprès des quincailliers de ma région cette cire, prêt à l'acheter soit en flocons, soit en bloc et à chaque fois je me suis rivé le clou... La plupart du temps on ne connaissait même pas le nom. Et finalement j'ai trouvé sur Internet. Encore une fois, si vous n'en avez pas sous la main, vous pouvez vous adresser à un pipier, vous avez de bonnes chances d'en avoir à un prix très raisonnable.
Soyez patient, de grâce, ne faites pas comme moi. J'en ai parlé à une amie dans «les vieux pays» comme on appelle ici l'Europe, laquelle est allée voir un pipier "en mon nom" et m'en a acheté. Pendant ce temps, ignorant de cet achat, je suis allé sur le site ibé, ai fait une recherche, j'en ai trouvé en flocons et en barre. Et comme j'ai eu difficulté à en trouver avant d'aller sur ce site, j'ai conclu que c'était difficile à trouver. J'ai donc fait des provisions au point que j'en ai suffisamment pour le reste de mes jours et qu'il m'en restera encore pour cirer le couvercle de mon cercueil si parfois le temps me paraît long quand j'aurai cassé ma pipe.
Lorsque vous aurez appliqué cette crème et laissée sécher suffisamment, armez-vous de patience ou, si vous n'êtes pas de ce type de personne à astiquer pendant des heures, offrez-vous des brosses de coton comme celles qu'utilisent les débosseleurs. Vous pouvez d'ailleurs aller voir chez un marchand de pièces d'auto. Autrement, une vieille chaussette de laine fera l'affaire, pourvu qu'elle soit désassortie, parce qu'autrement madame risque de ne pas vraiment apprécier...
leçon numéro 8 Maintenant qu'elle est à votre goût, vous regardez votre bouffarde et jugez qu'une courbe ne serait pas superflue parce que vous avez fait une pipe à angle, que ce soit ½ ou ¾. Certes, c'est nettement plus joli avec une courbure dans le tuyau en acrylique. Pour ce faire, le processus est simple: d'abord vous vous assurez d'avoir à portée de main de l'eau très froide. C'est très important.
À l'aide d'un sèche-cheveux ou d'un fer à décaper, après l'avoir retiré de la bouffarde, vous faites ramollir votre tuyau. ATTENTION: il n'est pas nécessaire que le morceau soit suffisamment ramolli pour faire un nœud dedans. Vérifiez en cours de réchauffement et vous connaîtrez rapidement le degré nécessaire.
Si vous jugez manquer de dextérité, il vaut mieux vous servir d'un objet arrondi sur lequel mouler votre tuyau de façon à vous éviter d'avoir un angle "cassant" dans le tuyau. Puis, lorsque vous jugez la courbure suffisante à votre goût, sans attendre, vous plongez votre tuyau dans l'eau froide pour le saisir. Autrement, tant que votre tuyau ne sera pas refroidi, il continuera à se courber. Puis vous séchez votre tuyau – en prenant bien soin de sécher également l'intérieur en soufflant dedans – avant de le réinstaller.
Voilà, votre bouffarde est prête à être utilisée. Exemples en photos à l'appui, illustrant mes propres erreurs de débutant, dans la prochaine leçon on verra pourquoi ne pas faire telle ou telle autre chose, précisément pour éviter des résultats décevants. Et une fois de plus, n'hésitez pas, en cas de doute, demandez à un pipier quelque conseil. Ce sont des spécialistes, ce que je ne suis pas. Ils sauront certainement mieux vous guider que moi...
leçon numéro 7 Nous arrivons maintenant à l'étape de la finition. Évidemment, nous l'avons déjà dit, nous avons choisi de cirer la bouffarde pour permettre au bois de continuer à vivre, à respirer. Qui dit cire pour une pipe dit obligatoirement carnauba.
La cire de carnauba est tirée, l'imaginerait-on? D'un arbre du nord du Brésil, le copernicia prunifera. Mais ce n'est pas désastreux si vous oubliez ce nom, personne ne vous en voudra. Alors évitez de vous traumatiser inutilement, y a des choses plus graves dans la vie. Utilisée entre autres dans les cosmétiques, il va sans dire qu'elle n'est pas dommageable. Une fois convertie en crème comme il a très abondamment été étayé sous CE FIL – nous éviterons d'y revenir et de doubler une info déjà judicieusement donnée par chacun des intervenants – on commencera à frotter.
J'ai cherché auprès des quincailliers de ma région cette cire, prêt à l'acheter soit en flocons, soit en bloc et à chaque fois je me suis rivé le clou... La plupart du temps on ne connaissait même pas le nom. Et finalement j'ai trouvé sur Internet. Encore une fois, si vous n'en avez pas sous la main, vous pouvez vous adresser à un pipier, vous avez de bonnes chances d'en avoir à un prix très raisonnable.
Soyez patient, de grâce, ne faites pas comme moi. J'en ai parlé à une amie dans «les vieux pays» comme on appelle ici l'Europe, laquelle est allée voir un pipier "en mon nom" et m'en a acheté. Pendant ce temps, ignorant de cet achat, je suis allé sur le site ibé, ai fait une recherche, j'en ai trouvé en flocons et en barre. Et comme j'ai eu difficulté à en trouver avant d'aller sur ce site, j'ai conclu que c'était difficile à trouver. J'ai donc fait des provisions au point que j'en ai suffisamment pour le reste de mes jours et qu'il m'en restera encore pour cirer le couvercle de mon cercueil si parfois le temps me paraît long quand j'aurai cassé ma pipe.
Lorsque vous aurez appliqué cette crème et laissée sécher suffisamment, armez-vous de patience ou, si vous n'êtes pas de ce type de personne à astiquer pendant des heures, offrez-vous des brosses de coton comme celles qu'utilisent les débosseleurs. Vous pouvez d'ailleurs aller voir chez un marchand de pièces d'auto. Autrement, une vieille chaussette de laine fera l'affaire, pourvu qu'elle soit désassortie, parce qu'autrement madame risque de ne pas vraiment apprécier...
leçon numéro 8 Maintenant qu'elle est à votre goût, vous regardez votre bouffarde et jugez qu'une courbe ne serait pas superflue parce que vous avez fait une pipe à angle, que ce soit ½ ou ¾. Certes, c'est nettement plus joli avec une courbure dans le tuyau en acrylique. Pour ce faire, le processus est simple: d'abord vous vous assurez d'avoir à portée de main de l'eau très froide. C'est très important.
À l'aide d'un sèche-cheveux ou d'un fer à décaper, après l'avoir retiré de la bouffarde, vous faites ramollir votre tuyau. ATTENTION: il n'est pas nécessaire que le morceau soit suffisamment ramolli pour faire un nœud dedans. Vérifiez en cours de réchauffement et vous connaîtrez rapidement le degré nécessaire.
Si vous jugez manquer de dextérité, il vaut mieux vous servir d'un objet arrondi sur lequel mouler votre tuyau de façon à vous éviter d'avoir un angle "cassant" dans le tuyau. Puis, lorsque vous jugez la courbure suffisante à votre goût, sans attendre, vous plongez votre tuyau dans l'eau froide pour le saisir. Autrement, tant que votre tuyau ne sera pas refroidi, il continuera à se courber. Puis vous séchez votre tuyau – en prenant bien soin de sécher également l'intérieur en soufflant dedans – avant de le réinstaller.
Voilà, votre bouffarde est prête à être utilisée. Exemples en photos à l'appui, illustrant mes propres erreurs de débutant, dans la prochaine leçon on verra pourquoi ne pas faire telle ou telle autre chose, précisément pour éviter des résultats décevants. Et une fois de plus, n'hésitez pas, en cas de doute, demandez à un pipier quelque conseil. Ce sont des spécialistes, ce que je ne suis pas. Ils sauront certainement mieux vous guider que moi...
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
C'est un Régal de te lire Le passeur... Ca me donne envie de scier mes meubles (n'ayant pas d'ébauchon) et de m'y mettre!
Un jour...
Un jour...
biounsimous- TBbuddy
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Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Merci Biounsimous. J'essaie surtout de rendre la chose le plus clair possible pour que même un apprenti-fumeur puisse se dépêtrer dans tout ça.
Ceci étant dit, j'espère que tu reffréneras tes envies, j'ai pas envie de voir madame me poursuivre avec un barreau de chaise.
Disons cependant qu'on prend goût à ce genre d'expérience. Trouvé un morceau de chêne rouge dans mon garage et comme il me restait un tuyau qui s'ennuyait, j'ai entrepris de m'en fabriquer une droite, cette fois-ci. C'est très différent comme type de bois. Et je regrette sincèrement de n'être pas plus près de Saint Claude, je crois bien que j'irais rendre visite à Pierre Morel et à ses deux ours pour que le premier s'occupe de la sabler pendant que je m'occupe, moi, des caresses à ses bestiaux. Les lignes qu'il y a dans ce bois... comme on est sur un forum, je vais garder pour moi mes réflexions parce que c'est carrément indécent.
Ceci étant dit, j'espère que tu reffréneras tes envies, j'ai pas envie de voir madame me poursuivre avec un barreau de chaise.
Disons cependant qu'on prend goût à ce genre d'expérience. Trouvé un morceau de chêne rouge dans mon garage et comme il me restait un tuyau qui s'ennuyait, j'ai entrepris de m'en fabriquer une droite, cette fois-ci. C'est très différent comme type de bois. Et je regrette sincèrement de n'être pas plus près de Saint Claude, je crois bien que j'irais rendre visite à Pierre Morel et à ses deux ours pour que le premier s'occupe de la sabler pendant que je m'occupe, moi, des caresses à ses bestiaux. Les lignes qu'il y a dans ce bois... comme on est sur un forum, je vais garder pour moi mes réflexions parce que c'est carrément indécent.
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
C’est une excellente chose que de s’essayer à la fabrication de pipes, on peut d’ailleurs partir d’une pipe estate qu’on trouve moche pour la modifier soi même, c’est ce que j’avais fait dans le temps, je vous montrerai. C’est un excellent début pour se faire la main !
Invité- Invité
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Merci le passeur pour ta prose et les informations qu'il y a dedans. Chapeau pour le travail à X-acto ! J'admire ta patience...
J'ai moi aussi bricolé un ébauchon pour en faire une pipe Hand-made, m'enfin, j'ai préféré attaquer à la scie puis à la lime pour dégrossir (ébauchons tenu à l'étau), et finir au papier.
Peu être que je vous la présenterais si ma timidité me laisse une trève.
J'ai moi aussi bricolé un ébauchon pour en faire une pipe Hand-made, m'enfin, j'ai préféré attaquer à la scie puis à la lime pour dégrossir (ébauchons tenu à l'étau), et finir au papier.
Peu être que je vous la présenterais si ma timidité me laisse une trève.
Bourru- Nombre de messages : 41
Age : 43
Localisation : var / porte des Maures
Date d'inscription : 16/02/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Merci de nous faire profiter de ton expérience, ti - père!
Je risque de m'essayer bientôt à fignoler ma première bouffarde. Je vous tiendrais au courant si je fais le grand saut!
Je risque de m'essayer bientôt à fignoler ma première bouffarde. Je vous tiendrais au courant si je fais le grand saut!
Invité- Invité
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Ce que je note c'est que je suis pas le seul dans mon cas, mais je suis le seul à oser afficher ouvertement son manque de perfection...
Ce serait pourtant agréable, pour les éventuels tentateurs, si j'ose m'exprimer ainsi, qu'on puisse avoir d'autres sons de cloche que le mien qui risque de sonner faux, un peu comme une cloche fêlée
Allez-y, jetez-vous dans la fosse aux lions c'est le temps où jamais, les lions mangent de la salade et les veaux mangent de la viande. Vos risques ne sont pas bien grands... Vous ne risquez, tout comme moi, que de faire rire.
Bien que sans instruction (à ne pas confondre avec l'éducation!) mon père était un sage. Très tôt, il m'a appris que «si tu vaux pas une "risée", tu vaux pas grand-chose!»
Ce serait pourtant agréable, pour les éventuels tentateurs, si j'ose m'exprimer ainsi, qu'on puisse avoir d'autres sons de cloche que le mien qui risque de sonner faux, un peu comme une cloche fêlée
Allez-y, jetez-vous dans la fosse aux lions c'est le temps où jamais, les lions mangent de la salade et les veaux mangent de la viande. Vos risques ne sont pas bien grands... Vous ne risquez, tout comme moi, que de faire rire.
Bien que sans instruction (à ne pas confondre avec l'éducation!) mon père était un sage. Très tôt, il m'a appris que «si tu vaux pas une "risée", tu vaux pas grand-chose!»
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Ben, avec mes 2 mains gauches, je suis tout juste capable de rendre une pipe de brocante présentable ... et encore
kajoubereer- TBphile
- Nombre de messages : 1900
Age : 68
Localisation : Elouges Belgique
Date d'inscription : 11/08/2010
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Désolé, Kajoubereer, mais ça je le crois pas. Si t'es capable de tenir ta bouffarde, t'es capable d'en fabriquer une. Peut-être qu'elle sera pas aussi belle que certaines autres dans ton ratelier, mais je te garantis que tu ne l'aimeras pas moins. même avec deux mains gauches, l'une peut tenir le papier de verre tandis que l'autre gauche peut tenir le morceau de bois. C'est tout ce dont t'as besoin, au finalkajoubereer a écrit:Ben, avec mes 2 mains gauches, je suis tout juste capable de rendre une pipe de brocante présentable ... et encore
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Mais non, mais non, pour ma part, point question de crainte d'une horde de lions, même végétariens. Je vais faire un pti topo, ça va pas tarder. Rire assurés.
Et puis justement, ton manque de perfection ne semble plus s'afficher correctement, en ce début de fil. "403 forbidden" ...
Et puis justement, ton manque de perfection ne semble plus s'afficher correctement, en ce début de fil. "403 forbidden" ...
Bourru- Nombre de messages : 41
Age : 43
Localisation : var / porte des Maures
Date d'inscription : 16/02/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Voyons maintenant les erreurs que vous devez scrupuleusement éviter.
leçon numéro 9: Éviter de trop creuser les motifs que vous entendez mettre sur votre bouffarde. Plus vous y mettrez de détails, comme nous en avons fait état, plus vous aurez de ponçage à faire, et plus le polissage sera ardu, voire impossible.
Comme je suis, en la matière, de nature paresseuse, je me suis acheté des brosses de coton que j'ai couplées à une meule. Transport inclus, deux brosses de 6 pouces (15 cm), achetées sur ibé m'ont coûté 20$, donc 14.60 € approximativement. La meule, elle, que j'ai achetée dans une quincaillerie, m'a coûté 60$. Ce sont évidemment des frais qu'il faut ajouter à la fabrication de sa propre bouffarde mais qui seront amortis si jamais on décide un peu comme moi, de refaire sa «garde-robe».
Idem si on décide de se procurer une ponceuse à ruban pour aller plus vite... ce que j'ai fait à ma quatrième bouffarde, je le confesse. Mais je ne me contente pas de faire mes pipes, je bricole aussi, évidemment pour le plaisir. Je n'ai pas davantage du menuisier ou de l'ébéniste que du pipier professionnel. Mais venons-en maintenant à l'élément critique, celui où, comme promis, j'affiche, avec mes propres erreurs, les choses à ne pas faire. Je vous demande d'être indulgent avec mon appareil photo qui, semble-t-il, est en train de rendre l'âme.
Notons également au passage que malgré les photos, l'originale demeure moins apparente, mais tout comme j'ai personnellement sous les yeux mes erreurs, vous aurez les vôtres. Cessons maintenant de tourner autour du pot et regardons-y de plus près. En premier lieu, nous avons vu cette obligation de modérer ses transports avec les motifs.
Oui ma bouffarde avec les feuilles de tabac est belle. Enfin elle l'est pour moi. Et jusqu'à la fin de mes jours, elle demeurera «ma première» et que, bien qu'imparfaite, elle est mienne, mon œuvre à 100% pour ce qui est de la sculpture, tout comme de la finition. Mais à y regarder de plus près, je constate qu'il y a des endroits ou ma brosse n'a pas pu aller et, de ce fait, il y a des points blancs (de cire) qu'aucune chaussette de laine n'arrivera à déloger. Voyez plutôt:
C'est aussi apparent ici:
Et ici:
Et là aussi:
Ce qui n'empêche pas que c'est ma première bouffarde et que si elle est sortie d'un morceau de bruyère, ce sont mes mains qui l'en ont sortie et de ce fait, je suis très fier.
Le couple d'amis européens dont j'ai précédemment fait état au chapitre de la cire de carnauba m'a offert un superbe ébauchon en guise de cadeau de Noël. Pour l'avoir vu en magasin, je sais qu'ils l'ont eu à prix d'or, qu'ils auraient eu plus ou moins trois plateaux pour le même prix s'ils avaient, alors, su où acheter, mais ils voulaient absolument me faire plaisir, alors ils m'ont offert ça:
Il faut savoir prendre son temps, quand vient le temps de s'attaquer à un ébauchon ou un plateau, dessiner (sur papier) faire des plans, examiner le bois sous tous ses angles. Il est possible (je n'ai pas vérifié auprès d'eux) qu'un pipier sache d'instinct ce qu'il va tirer d'un ébauchon. Mais si vous êtes à lire ces lignes, c'est que, comme moi, vous en êtes à vos balbutiements en matière de fabrication de bouffarde. Alors, de grâce, prenez votre temps. Pas davantage que vous ne tireriez sur votre bouffarde allumée comme si vous aviez une pompe au lieu d'une bouche... Ce n'est pas un concours de vitesse, vous avez tout votre temps.
J'étais, moi, pressé comme un ado à qui son amie a dit "oui", qui ne prend pas même le temps de vérifier si elle est vierge, qui se moque du préservatif, qui s'empresse comme s'il craignait qu'elle change d'avis et, ne songeant qu'à son propre plaisir, qui gâche tout. Je suis parti avec un plan en tête, puisque j'avais un beau gros ébauchon, puis en cours de route j'ai eu une autre idée que j'ai mise en chantier, continué à travailler, à "gosser" avec mon X-acto, pour réaliser que ce n'était toujours pas ça.
Et pendant que mon ébauchon rapetissait, j'ai encore changé d'avis. Je suis pourtant habitué avec mes livres, à travailler sur une longue période, en terme d'années, mais je la voulais tout de suite, cette bouffarde et j'ai travaillé comme quelqu'un qui était pressé. Je prenais connaissance de la beauté du bois, mais rien ne m'arrêtait. Finalement, en bout de piste, d'un pareil ébauchon, je me suis retrouvé avec une pipe tellement petite qu'elle se met à chauffer sitôt que je l'allume... Je suis donc contraint à un tabac en grosse coupe pour celle-là pour tenter de freiner ses ardeurs auto-combustibles. Voilà ce que ça donne quand on ne prend pas son temps, qu'on ne fait pas de plan:
Ici aussi, patience et longueur de temps vaut mieux que force et rage... Efforcez-vous de réfléchir au morceau de bois que vous avez devant vous, prenez votre temps. Faites des plans et maintenez-vous y. Laissez mûrir l'idée, attendez quelques jours pour vous assurer que le plan que vous avez esquissé correspond bien à vos attentes. Vous risquez, autrement, d'être limité à un tabac qui vous plaît moins. Oui, j'ai avoué à mes généreux bienfaiteurs ma bévue, mais face à mon ego, ça n'arrange pas les choses, je vous assure. Certes elle est belle, mais quand je songe à ce que j'aurais pu tirer de cet ébauchon en maintenant mon idée originale, j'ai honte.
C'est maintenant assez en matière d'auto-flagellation pour aujourd'hui. Permettez-moi de me retirer dans mon antre pour panser mes blessures comme le ferait une bête sauvage – ce que je suis au demeurant – et nous continuerons un peu plus tard. Pour le moment, mon ego souffre trop pour me permettre de continuer tout de suite...
leçon numéro 9: Éviter de trop creuser les motifs que vous entendez mettre sur votre bouffarde. Plus vous y mettrez de détails, comme nous en avons fait état, plus vous aurez de ponçage à faire, et plus le polissage sera ardu, voire impossible.
Comme je suis, en la matière, de nature paresseuse, je me suis acheté des brosses de coton que j'ai couplées à une meule. Transport inclus, deux brosses de 6 pouces (15 cm), achetées sur ibé m'ont coûté 20$, donc 14.60 € approximativement. La meule, elle, que j'ai achetée dans une quincaillerie, m'a coûté 60$. Ce sont évidemment des frais qu'il faut ajouter à la fabrication de sa propre bouffarde mais qui seront amortis si jamais on décide un peu comme moi, de refaire sa «garde-robe».
Idem si on décide de se procurer une ponceuse à ruban pour aller plus vite... ce que j'ai fait à ma quatrième bouffarde, je le confesse. Mais je ne me contente pas de faire mes pipes, je bricole aussi, évidemment pour le plaisir. Je n'ai pas davantage du menuisier ou de l'ébéniste que du pipier professionnel. Mais venons-en maintenant à l'élément critique, celui où, comme promis, j'affiche, avec mes propres erreurs, les choses à ne pas faire. Je vous demande d'être indulgent avec mon appareil photo qui, semble-t-il, est en train de rendre l'âme.
Notons également au passage que malgré les photos, l'originale demeure moins apparente, mais tout comme j'ai personnellement sous les yeux mes erreurs, vous aurez les vôtres. Cessons maintenant de tourner autour du pot et regardons-y de plus près. En premier lieu, nous avons vu cette obligation de modérer ses transports avec les motifs.
Oui ma bouffarde avec les feuilles de tabac est belle. Enfin elle l'est pour moi. Et jusqu'à la fin de mes jours, elle demeurera «ma première» et que, bien qu'imparfaite, elle est mienne, mon œuvre à 100% pour ce qui est de la sculpture, tout comme de la finition. Mais à y regarder de plus près, je constate qu'il y a des endroits ou ma brosse n'a pas pu aller et, de ce fait, il y a des points blancs (de cire) qu'aucune chaussette de laine n'arrivera à déloger. Voyez plutôt:
C'est aussi apparent ici:
Et ici:
Et là aussi:
Ce qui n'empêche pas que c'est ma première bouffarde et que si elle est sortie d'un morceau de bruyère, ce sont mes mains qui l'en ont sortie et de ce fait, je suis très fier.
o0o
Le couple d'amis européens dont j'ai précédemment fait état au chapitre de la cire de carnauba m'a offert un superbe ébauchon en guise de cadeau de Noël. Pour l'avoir vu en magasin, je sais qu'ils l'ont eu à prix d'or, qu'ils auraient eu plus ou moins trois plateaux pour le même prix s'ils avaient, alors, su où acheter, mais ils voulaient absolument me faire plaisir, alors ils m'ont offert ça:
Il faut savoir prendre son temps, quand vient le temps de s'attaquer à un ébauchon ou un plateau, dessiner (sur papier) faire des plans, examiner le bois sous tous ses angles. Il est possible (je n'ai pas vérifié auprès d'eux) qu'un pipier sache d'instinct ce qu'il va tirer d'un ébauchon. Mais si vous êtes à lire ces lignes, c'est que, comme moi, vous en êtes à vos balbutiements en matière de fabrication de bouffarde. Alors, de grâce, prenez votre temps. Pas davantage que vous ne tireriez sur votre bouffarde allumée comme si vous aviez une pompe au lieu d'une bouche... Ce n'est pas un concours de vitesse, vous avez tout votre temps.
J'étais, moi, pressé comme un ado à qui son amie a dit "oui", qui ne prend pas même le temps de vérifier si elle est vierge, qui se moque du préservatif, qui s'empresse comme s'il craignait qu'elle change d'avis et, ne songeant qu'à son propre plaisir, qui gâche tout. Je suis parti avec un plan en tête, puisque j'avais un beau gros ébauchon, puis en cours de route j'ai eu une autre idée que j'ai mise en chantier, continué à travailler, à "gosser" avec mon X-acto, pour réaliser que ce n'était toujours pas ça.
Et pendant que mon ébauchon rapetissait, j'ai encore changé d'avis. Je suis pourtant habitué avec mes livres, à travailler sur une longue période, en terme d'années, mais je la voulais tout de suite, cette bouffarde et j'ai travaillé comme quelqu'un qui était pressé. Je prenais connaissance de la beauté du bois, mais rien ne m'arrêtait. Finalement, en bout de piste, d'un pareil ébauchon, je me suis retrouvé avec une pipe tellement petite qu'elle se met à chauffer sitôt que je l'allume... Je suis donc contraint à un tabac en grosse coupe pour celle-là pour tenter de freiner ses ardeurs auto-combustibles. Voilà ce que ça donne quand on ne prend pas son temps, qu'on ne fait pas de plan:
Ici aussi, patience et longueur de temps vaut mieux que force et rage... Efforcez-vous de réfléchir au morceau de bois que vous avez devant vous, prenez votre temps. Faites des plans et maintenez-vous y. Laissez mûrir l'idée, attendez quelques jours pour vous assurer que le plan que vous avez esquissé correspond bien à vos attentes. Vous risquez, autrement, d'être limité à un tabac qui vous plaît moins. Oui, j'ai avoué à mes généreux bienfaiteurs ma bévue, mais face à mon ego, ça n'arrange pas les choses, je vous assure. Certes elle est belle, mais quand je songe à ce que j'aurais pu tirer de cet ébauchon en maintenant mon idée originale, j'ai honte.
C'est maintenant assez en matière d'auto-flagellation pour aujourd'hui. Permettez-moi de me retirer dans mon antre pour panser mes blessures comme le ferait une bête sauvage – ce que je suis au demeurant – et nous continuerons un peu plus tard. Pour le moment, mon ego souffre trop pour me permettre de continuer tout de suite...
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
le Passeur a écrit:[...] Mais est-ce que cette odeur qui s'en dégage persiste dans le temps ouo si elle n'a pas tendance à s'atténuer avec le temps?Doc_Brown a écrit:[...]
Pour info, l'olivier est un très joli bois qui peut présenter un veinage très marqué, très utilisé en coutellerie :
http://couteaux-moing.com/blog/wp-content/uploads/2010/10/couteaux_olivier5.jpg
Par contre il dégage une odeur assez forte (mais néanmoins agréable), à prendre en compte car le mélange avec les arômes du tabac risque d'être étrange.
[...]
Désolé de répondre si tard, je n'ai pas eu les notifications de réponses...
Oui je pense que l'odeur persiste, en tout cas elle reste sur les couteaux, mais aussi sur les ustensiles de cuisines fabriqués dans ce bois que l'on trouve en France. Toutefois elle ne pollue pas le goût des aliments... Mais je pense qu'il y a moyen que l'odeur du tabac prenne le dessus.Les premiers bols risquent d'être bizarres mais ça pourrait s'améliorer.
Sinon jolies réalisations ! Ça donne envie de s'y mettre...
Doc_Brown- TBbuddy
- Nombre de messages : 392
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Localisation : Poitou-Charentes
Date d'inscription : 21/03/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Merci, si tu finis par te décider à t'y mettre, je ne sais pas si tu es comme moi, Doc_Brown, personnellement, malgré cette odeur, oh oui, j'essaierais d'en faire une avec un morceau d'olivier.
Malheureusement pour moi, j'ai pas beaucoup de chance de le faire parce que les oliviers, j'en ai pas dans mon environnement... rien n'est parfait
Malheureusement pour moi, j'ai pas beaucoup de chance de le faire parce que les oliviers, j'en ai pas dans mon environnement... rien n'est parfait
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Boarf faut fouiner. En contactant des producteurs ou même direct sur ebay tu dois pouvoir trouver ça. Même si c'est vrai que trouver un plateau assez épais pour faire un ébauchon risque de pas être simple...
Doc_Brown- TBbuddy
- Nombre de messages : 392
Age : 42
Localisation : Poitou-Charentes
Date d'inscription : 21/03/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
si t'es capable de m'en trouver un bloc, je t'en rendrai grâce jusqu'à... disons jusqu'à la 3e génération
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Ya là, http://www.hmdiffusion.com/Blocs-de-bois-d-olivier-11-13866-p.htm mais ça risque de faire cher la traversée de l'Atlantique.
Bourru- Nombre de messages : 41
Age : 43
Localisation : var / porte des Maures
Date d'inscription : 16/02/2011
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
oui ça fait assez cher en bout de piste et les morceaux ne sont pas bien gros...
Re: le tailleur fou à l'X-acto...
Avec un 65x65x305, y'a moyen de rentrer trois ptis ébauchons je pense.
Bourru- Nombre de messages : 41
Age : 43
Localisation : var / porte des Maures
Date d'inscription : 16/02/2011
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