Connaissez-vous la pipe - cigare?

Un petit échantillonnage . . .

De gauche à droite : Florestine France (1905), 12 Atlantide France (1920-1940), Zeppelin Vauen Allemagne (1994), Sparkless Mastercraft USA (1940), 2 Sparless Brebbia Italie (1950),droite ouverte et droite à diaphragme France (1920), Wally Franck Malte (1950), Pinehurst 1 bakélite et 1 bruyère USA (1940), Nautilus (1960), Jet Pipe (1960), The Airship France (1930), Pipe télescopique à ejecteur en résine France (1970), Pipo Vauen Allemagne (2010), olivier Malte (1950), 2 pipes droites à foyer horizontal pivotant USA (1940).

A l'horizontal en dessous, du haut en bas et de gauche à droite : Pipe en buis France (1942), 3 Bombardes France (2012), Mon Atlantide préférée . . . France (1940), semi horn Second USA (1920), semi horn à couvercle bois vissé Wally Franck USA (1940), Pipe cigarette à fentes France (1960), 2 pipes cigarette Sportic France (1950), Pipe Touareg en os, pipe droite à foyer horizontal pivotant USA (1940),  Pipe indonésienne, Port Arthur, foyer fermant par le dessous et vis de tirage, pipe Courbe à foyer horizontal pivotant USA (1940).

A l'heure actuelle, deux marques fabriquent des pipes cigares neuves : Vauen et Morgan. Je n'ai pas essayé la Morgan, Dans cette vidéo, il apparait qu'elle doit être fumée ouverte, ce dont je me doutais un peu, aucun pinhole n'apparaissant sur les photos du site et le pinhole rajouté par la suite étant trop petit pour permettre une bonne adduction d'air. A voir cette vidéo, je reste assez septique quant-à sa fumabilité mais peut-être est-ce simplement que trop à son discours, il ne fait pas assez attention à son fumage . . . La position des évents, juste à l'arrière du foyer est assez étonnante également et, en dehors d'une élution des fumées, je ne vois pas leur fonction si on utilise la pipe foyer ouvert. Ceci dit, une pipe cigare utilisée ouverte perd un peu de son intérêt. Pas de raison que le calabash ne fonctionne pas, penser cependant à l'effet pot de chambre : si ce n'est pas nettoyé très régulièrement . . .

Quant-à la Zeppelin, la version 1994 fabriquée actuellement pose des problèmes de tirage connus qui n'en font pas, loin de là, une bonne fumeuse et réservent son usage au fun.

Pour le reste, à part l'Atlantide dernière version, la pinehurst en bakélite fume aussi si l'on fait des évents à l'avant du foyer (attention à la température), la Zeppelin peut fumer si on retire le filtre et qu'on la nettoie à chaque usage, attention toutefois, dans ce cas elle chauffe beaucoup.

Pour ma part, c'est toujours dans les tuyaux mais entre le boulot et la famille, je dispose de très peu de temps pour avancer. Je viens de rentrer un dernier Schaublin à rénover, plus compatible avec les disposition de l'atelier et mon usage, il me reste à le rénover et à l'installer ce qui risque de me prendre encre plusieurs mois. Je ne fais plus de prévision, ça va venir un jour, j'ai plusieurs versions courtes en tête et quelques protos seront réalisés cette année, pour le reste, certains prétendent avoir vu un jour Nessie, d'autres racontent même le côtoyer fréquemment ! ! !

Pour la Morgan, je sais désormais quelle est l'utilité de placer deux évents en arrière du foyer. Ils ne servent pas à favoriser la convection comme sur une pipe cigare classique, sur son petit module, Morgan ayant apparemment  abandonné la chambre de combustion fermée du gros module au profit d'une chambre de combustion ouverte. Non, les évents fonctionnent à l'instar du système Dunhill Airstream, Duke of Dundee, Kaywoodie Carburetor, Passat, Chacom New Steel's

Les pipes à foyer horizontal dont font partie les pipes cigare, de par leur conception, chauffent plus que les autres. Leur tirage capricieux incite à tirer d'avantage dessus au risque de les brûler d'autant qu'il est très difficile de maintenir l'incandescence centrée.

Positionner une adduction d'air entre le foyer et le tuyau diminue le tirage, une partie de la dépression créée ne générant pas de flux d'air dans le foyer. Cette disposition, destinée, à l'origine à des fumeurs novices, a fait montre de son efficacité et été utilisée, des décennies durant, par des marques aussi prestigieuses que Dunhill . . .

Cependant, la dépression engendrée lors de l'allumage de la pipe étant considérablement réduite avec ce système, il est difficile de bien allumer toute la surface du tabac. Pour palier cette difficulté, il était préconisé chez Dunhill de boucher l'évent lors de l'allumage et la Myon aerator, dotée d'une addution d'air au niveau du floc, dispose d'une position fumage et d'une position allumage par rotation du tuyau. 

J'ai personnellement constaté que l'adduction d'air en aval du foyer sur ma Chacom New Steel's oxydait la fumée et lui donnait un goût que je qualifierais de métallique et que je trouve désagréable. Comme il suffit que je bouche l'évent pour que le goût redevienne normal, j'en conclue que cette altération est bel et bien en rapport avec l'apport d'oxygène non comburé mais combiné à la fumée par oxydation.

Bon, j'ai rentré une Morgan sablée, neuve, direct d'Italie, sa patrie natale.  La petite bestiole fait 20 mm de diamètre par 123 de long avec son bouchon, non percé et 113 mm et situation de fumage, foyer ouvert donc. Ça fait minus à côté d'une Atlantide ou d'une Zeppelin. 

Le foyer fait 14 mm de diamètre par 38 de long mais comme il se fume ouvert on ne peut guère utiliser plus de 30 mm et, si on veut la bourrer d'avance il ne reste que 27 mm utile le bouchon rentrant de 11 mm. Le calabash system est minuscule : 10 mm de diamètre par 17 de long après un perçage de 3.3 mm sur 30 mm de long, les évents qui arrivaient au niveau de ce perçage ont, à nouveau, disparus . . .

La coupe réalisée par PipesMagazine correspond à mes constatations : le perçage n'est pas vraiment dans l'axe et il n'y a plus d'évents . . .

L'embouchure du tuyau, tournée fait 5 mm de diamètre au col et 7 à l'embouchure, elle est désagréable en bouche et il faut tenir la pipe à la main et la téter comme un bébé . . . J'ai horreur de ça ! ! ! 

Avec ses parois de 3 mm d'épaisseur, il est heureux que la pipe soit préculottée.

Pour le bourrage, il vaut mieux prendre un tabac non saucé assez sec, un Vieux Bohan aromatisé aux écorces d'orange fera l'affaire . . .

La coupe Moyenne du Vieux Bohan rend obligatoire l'usage du pic du tasse braises pour palier l'étroitesse du foyer. Le premier allumage, à la flamme molle se passe bien mais en cas de rallumage, à mi bol, il faudra passer à la flamme rigide. Même en tirant très peu, les parois sont super chaudes, sans le préculottage (au goût pas terrible), ça serait du one shot ! ! ! Au bout de 5 minutes, alors que ça fumait plutôt bien, elle s'étouffe (sans évent, c'était plutôt prévisible). rallumage impossible à la flamme molle, on passe à la torche horizontale . . . Même en centrant bien, ça n'allume que d'un côté (sans doute du au perçage de traviole). En la tournant, on arrive à centrer le feu. c'est toujours très très chaud, en même temps on sent que ça s'étouffe, sans évent et avec un foyer très étroit, l'oxygène se consomme tout de suite et ça manque de comburant. Un petit coup de tasse braises et troisième rallumage. Si on ne tire pas ça s'éteint, si on tire trop ça chauffe d'enfer . . . Le temps d'écrire ces quelques mots et il faut à nouveau rallumer. Le calabash ne sert à rien, vu ses dimensions, c'était prévisible. J'arrive à la tenir un peu mais le bol est déjà fini ! ! !

Au final, j'ai tenu 12 minutes, ceci dit, n'ayant pas tassé comme un damné la petitesse du foyer m'a tout juste permis de glisser 3/4 de gramme . . .

Je laisse refroidir 30 minutes et j'y retourne, tasse braise dès le début, j'arrive à y glisser un gramme. Allumage, cette fois ci, pas de cadeau, torche direct . . . Décidément, le brun c'est pas mon truc, faut vraiment que je vous aime . . . en la tournicotant, ça tient assez bien, sans trop tirer, c'est chaud, mais ça va. Faut vraiment y aller doucement, en tirant tout doux et en tassant souvent (moi qui ne tasse pratiquement jamais). L'embouchure fait baver, une sinécure. Toujours pas éteinte, en 5 minutes, je progresse. le brun se fait un peu agressif à mes pauvres papilles de fumeur d'anglais et d'aro . . . Le calabash est vraiment inefficace, ça fume chaud, côté foyer c'est toujours limite . . . Mi-bol, sans rallumage . . . Mais il faut amener de l'air, tout doux, sans arrêt. 12 minutes, ça tient toujours, j'ai l'impression d'être à un concours. Le temps de le dire et c'est tombé, je laisse refroidir un peu. Je rallume, rien à faire, même en faisant bien gaffe, ça allume sur un côté, on recentre en tournicotant. En fin de bol, la chaleur de l'allumage arrive direct sur la langue . . . A peine trois minutes et c'est fini, 16 minutes de fumage en tout en ayant bien tassé. Avec 1/2 gramme de plus, une Atlantide tient 25 minutes et une Bombarde 30, sans rallumage et sans chauffer. Faudra que j'essaie avec un flake bien sec réduit en brindilles . . .

Dans ma malette, désormais, pas moins de 58 pipes-cigare et encore ne sont elles pas toutes là . . .

Il y en a en terre, en écume, en merisier, en morta, en ébonite, en os,en plastique et bien sûr en Bruyère ! ! !

La plus ancienne date de 1859, la plus récente de 2011.

De gauche à droite : 1 Florestine France (1905), 16 Atlantides France (1920-1940), 1 Zeppelin Vauen Allemagne (1994), 1 Sparkless Mastercraft USA (1940), 2 Sparless Brebbia Italie (1950), Pinehurst 1 bruyère et 1 bakélite USA (1940), 1 Wally Franck Malte (1950), 1 Wagar (1950 ?), 1 olivier Malte (1950), 1 droite ouverte et 1 droite à diaphragme France (1920), 1 noname en forme d'avion fusée (1960), 1 Pipstar, pipe télescopique à éjecteur en résine revétue de céramique. Fabriquée en Suisse par CJ Verguet Fre'res (1965), 1Nautilus (1960), The Airship en ébonite moulée France (1930),  1 Jet Pipe (1960)

On notera aussi, sur le cliché, 1 "Cochon de Kaiser" sculptée France (1916), 1 pistolet en ébonite moulée et bruyère France (1950), 1 pipe courbe en ébonite moulée et écume France (1950), 1 intéressante Windmaster à volet métallique USA (1940), 1 Savinelli Noce Sparkproof Italy (1960) et 1 sublime Hurricane Nutt Products sculptée England (1950).

Il ne me manque plus que la hache ! ! !