Une histoire de la pipe de porcelaine, Ulmer, écume et bruyère. Musée de la pipe et du tabac de Harelbeke

(Article trouvé par Gonzague)

Rédaction : Roger Cauwe , président de la « Roede van Harelbeke »
Traduction : Martin Demedts


"La pipe en porcelaine.


Cette pipe est typique de l’Allemagne et de l’Autriche, elle est originaire des usines de porcelaine à Meissen et à Dresde. Ces pipes étaient plus résistantes que les pipes en terre mais moins agréables à fumer parce qu’elles n’étaient pas poreuses et que le foyer chauffait trop, ce qui nuisait à la saveur du tabac.
Comme la plupart des pipes fabriquées en Allemagne, ces pipes se composaient de trois parties : le fourneau, le réservoir et le tuyau avec l’embout. Ces têtes en porcelaine magnifiques étaient plus appropriées à se laisser admirer dans une vitrine qu’à être fumées. Les têtes en porcelaine étaient le plus souvent ornées de miniatures. Les sujets les plus divers y étaient peints : des hommes célèbres, des femmes élégantes, des figures mythologiques, des scènes de chasse, des paysages magnifiques, voire des sujets frivoles. Les miniatures ont été substituées plus tard par des décalcomanies sans la moindre valeur artistique.
Les pipes en porcelaine authentiques faites à la main sont très recherchées par les vrais collectionneurs.


La pipe Ulmer


La pipe Ulmer typique, qui a l’air d’un disque plat, est faite avec la racine de l’aune ou de l’orme des forêts marécageuses du moyen et du bas Danube. Elle n’a jamais été aussi populaire que la pipe en terre ou la pipe en porcelaine. Comme c’était le cas pour la plupart des pipes allemandes, le tuyau était en roseau ou en cerisier, une ficelle à deux mèches reliait le fourneau et la tige. La pipe allemande était généralement grande et difficile à manier. Elle se fumait de préférence à la maison dans une atmosphère paisible ou dans le café habituel en savourant une bonne bière allemande.


La pipe en écume de mer


La pipe en écume de mer a rompu l’hégémonie de la pipe en terre.
La matière première (silicate de magnésie hydraté) se trouve en Turquie, en Asie mineure et en Grèce. Ce minéral se trouve par blocs à une profondeur de 20 à 80 cm. L’écume de mer est exploitée à usages multiples depuis des siècles. Cette matière se prête à merveille à la fabrication de pipes à fumer précieuses. L’écume de mer est très légère et poreuse et se traite facilement. On trouve beaucoup de pipes artistiques dans les musées folkloriques.
De Vienne, qui est toujours le centre de fabrication le plus réputé, les pipes en écume de mer se répandirent partout en Europe.
Cette pipe était très en vogue chez nous. Elle s’achetait ou elle était offerte en cadeau dans les grandes occasions, les amateurs la fumaient le dimanche. Le plus souvent, elle se vendait en étui, ce qui augmentait encore la valeur de la pipe.

La pipe en bruyère


Vers 1850 on commença la fabrication de pipes faite avec la racine de bruyère (en latin Erica Arborea) dans le Midi de la France.
C’est un sol dur plein de cailloux et la chaleur du bassin méditerranéen qui développent le mieux la racine. C’est le bois de racine extrêmement dur de la bruyère arborescente âgée de plus de 100 ans. On le déterre et on le confie à un lieu relativement humide pour éviter qu’il ne sèche trop vite et ne se fende dans le climat méditerranéen sec et chaud. Un spécialiste le découpe pour en tirer des ébauchons, c’est à dire les morceaux de bois à partir desquels seront tournées les pipes.
Les ébauchons sont travaillés et triés selon la dimension et la qualité.
Nous montrons comment la pipe en bruyère est façonnée en suivant les « passes » que subit l’ébauchon. Les « passes » de la pipe en bruyère nous ont été offertes par la firme Toussein de Bruges.
Les premières pipes en bruyère furent fabriquées à Cogolin (dans le Var en France) et à Saint-Claude (dans le Jura, France). Saint-Claude était depuis le VIIe siècle un lieu de passage vers les grands lieux de pèlerinage, dont Compostelle. Les moines de cette abbaye taillaient des croix, des chapelets et des statues pour les pèlerins depuis la nuit des temps. Ce n’est qu’au 19e siècle qu’un commerçant eut l’idée d’inciter les ébénistes locaux à tailler des pipes avec la racine de la bruyère. Il constata que la bruyère ne présentait pas les inconvénients des autres espèces de bois. La bruyère ne brûlait pas en fumant et elle était légère, agréable à voir, sèche et quasi incassable. La pipe idéale était née, une pipe pour la vie."

Merci Davyy Jones et Gonzague pour ce rappel sur les origines et les diverses matières utilisées pour la fabrication des pipes..

Ah mais c'est Gonzague qu'il faut remercier.

Voila qui est fait

Mais de rien !