Mélanges en double ?

Depuis quelque temps déja une question me revient souvent à l'esprit.
Etant donné la nombre important des fabricants de mélanges, étant donné pour certains la gamme plethorique de mélanges proposés, ne croyez-vous pas qu'il existe des mélanges en double voire triple commercialisés par différents fabricants sous différents noms, mais qui au final sont très proches, voire quasi identiques. Si oui, avez-vous des exemples en tête ?

Attention, je ne parle pas de mélanges fabriqués par Untel et revendu par Machin sous un autre nom. Je parle ici de 2 mélanges fabriqués par 2 fabricants distincts, mais dont le resulat est quasi similaire.

Il faudrait répondre oui et non.
Des compositions similaires existent évidemment. Chaque grande marque proposera par exemple quelques «anglais moyens». Et pour chacun de ces mélanges les recettes sont très proches l'une de l'autre.
Mais ce qui, notamment, empêche que les préparateurs produisent un mélange identique à celui proposé par un concurrent, c'est d'abord ce qui empêche les préparateurs eux-mêmes de produire le même mélange année après année.
Le tabac est un produit naturel dont les caractéristiques varient d'une production à l'autre. On a tendance à l'oublier. (C'est notamment la raison pour laquelle je suis toujours dubitatif lorsque j'entends, par exemple, que le EMP de Murray's était - systématiquement, objectivement, constamment - meilleur que celui d'Orlik.)

La meilleure arme dont dispose le préparateur pour stabiliser le goût de son mélange, c'est le saucage (et éventuellement l'additif). C'est aussi ce qui lui permet de se distinguer, en donnant à son mélange un goût que les autres ne parviendront pas à reproduire.

Un autre aspect du problème vient de nos propres expériences de fumage. Qui dira que les 16 ou 17 pipées qu'il a fumé d'un même mélange lui ont proposé la même saveur, les mêmes arômes? Dans une même boîte on parvient à distinguer des différences. Ne serait-ce qu'à cause du nombre de tabacs qui entre dans la composition d'un mélange donné et qui fait que chaque pipée est en réalité composée différemment de la précédente et de la suivante. (Une chose que, d'ailleurs, on oublie trop souvent, et qui ne joue évidemment pas si on fume du gris ou n'importe quel autre "mélange" constitué d'une seule et même feuille.)

Bref, voilà une question à 1000 piasses!

Chris a écrit:qui au final sont très proches, voire quasi identiques. Si oui, avez-vous des exemples en tête ?

Très clairement le Three Nuns et le Wessex Sovereign.
Ils sont extrêmement proches l'un de l'autre, en goût et aspect (curly cut)

Sans aucune hésitation, le Partagas et le Sunset Breeze Peterson.
Naaaaaaaaaaaaannn, j' déconne presque pas... :pirat:

Très sincèrement aucune idée, j' aurais plutôt tendance à être de
l' avis de Cyl.

Calab'

Cyl a écrit:La meilleure arme dont dispose le préparateur pour stabiliser le goût de son mélange, c'est le saucage (et éventuellement l'additif). C'est aussi ce qui lui permet de se distinguer, en donnant à son mélange un goût que les autres ne parviendront pas à reproduire.

je ne suis que moyennement d'accord. par exemple, comment La Veuve Cliquot fait pour assurer un goût égal à son champagne chaque année? Ce n'est pas en ajoutant des "arômes", mais simplement en modifiant son assemblage. Tel vin (je devrais dire tel producteur) est plus sucré cette année, tel autre plus amer, tel autre développe des arômes de ceci ou de cela ... Les maîtres œnologues choisiront donc un assemblage différent en quantité de l'un ou de l'autre.

Je pense que pour les tabacs c'est pareil. "Cette année le Va rouge produit par untel est trop fort, je compense par le Va rouge produit par tel autre qui est plus faible." etc. Quand les descriptions de boîtes disent des choses comme "several grades of fired kentucky" gnagnagna, c'est ça qu'elles décrivent.

Maintenant, qu'un sauçage final soit ajouté pour corriger un dernier défaut, je veux bien le croire...
Mais je ne pense pas que ce soit l'arme essentielle des blenders.

Je dis la "meilleure" arme parce que c'est évidemment la plus simple.
Pour le reste, tu as bien raison de souligner - ce que je ne faisais pas assez - l'importance des assemblages. Mais un mélange de tabacs pour la pipe ne constitue pas un tout (liquide) comme le vin.
J'aimerais bien assister un jour à ce travail de préparation chez un "blender" quelconque. Pourtant, je me dis que je serais peut-être extrêmement déçu de découvrir que le mystère que l'on se plaît à imaginer se trouve être, dans les faits, vachement plus simple (et vachement moins romantique...).

Cyl a écrit:J'aimerais bien assister un jour à ce travail de préparation chez un "blender" quelconque.

Moi aussi ! ... sauf pour le "quelconque" : ) Parce que chez un blender "à la noix", cela ne doit pas être très palpitant (du genre : 1 tanker de Virginie, 2 semi-remorques de Burley, 1 palette de périque plus 10 hectolitres de sirop de glucose...)

Faut rechercher, mais je crois que Pease racontait ça sur son blog il y a quelques années. Comment il compose, compare, etc.

j'ai lu une remarque qui va dans ce sens :
il semblerait que certains blends sous marque Peterson tendent à ressembler fortement à certains blends sous marque Dunhill...

quand on sait que c'est Orlik qui produit aujourd'hui les deux marques....

En meme temps, faut pas sortir la parano non-plus, deux blends ont le droit de se ressembler, et c'est d'autrant moins choquant si c'est le meme blender qui les fait.

Ensuite, il y a suffisamment de diversite dans les tabacs pour pas crier au loup (ensuite, ... pour la beaute de la science .. c'est sur ... on peut toujours disserter)

je ne pense pas que ce soit un mal en soi
un Va + oriental ou un Va-Per est en droit de ressembler à un autre, le reste est plus subtil

là où ça peut choquer, c'est quand la différence de prix se fait sur le nom écrit sur l'étiquette :twisted:

Philplessis a écrit:je ne pense pas que ce soit un mal en soi
un Va + oriental ou un Va-Per est en droit de ressembler à un autre, le reste est plus subtil

là où ça peut choquer, c'est quand la différence de prix se fait sur le nom écrit sur l'étiquette :twisted:

Certes, mais ca c'est vrai pour tout. Et c'est plus scandaleux dans les cas ou les sommes en jeu sont vraiment importantes (je pense par exemples aux pipes Davidoff, ... qui sont uber-sous-traitees, sans reelle tradition..)

Philplessis a écrit:j'ai lu une remarque qui va dans ce sens :
il semblerait que certains blends sous marque Peterson tendent à ressembler fortement à certains blends sous marque Dunhill...

quand on sait que c'est Orlik qui produit aujourd'hui les deux marques....

À ce que je sache, c'est Orlik qui prépare les Dunhill, mais c'est Kohlhase & Kopp qui fait les Peterson.

Il ne faut pas oublier qu’avant d’arriver chez le blender le tabac a déjà subit un certain nombre d’opérations et a déjà fait l’objet de sélections. Ainsi, pour les tabacs du type Virginie, les feuilles sont récoltées individuellement en fonction de leur maturité. Pour les tabacs du type Burley, les pieds sont récoltés en tige. Ensuite (je passe sur le séchage), il y a le triage des feuilles qui se fait selon leur qualité (étage foliaire, homogénéité de la couleur, etc.). Je suppose que c’est à ce moment là que le blender fait son choix. Si deux blenders choisissent chez le même producteur une partie du même lot pour faire, par exemple, un mélange anglais, alors il y une forte probabilité pour que les mélanges aient une très forte ressemblance. Ce qui va faire la différence, c'est le dosage (plus ou moins de Virgnie, plus ou moins de Latakia) et surtout le "casing".

Là où l'on trouve le plus de mélanges qui se ressemblent comme 2 gouttes d'eau, c'est surtout parmi les aromatiques et notamment ceux proposés en bulk. J'avais trouvé pas mal de similitudes entre le PS Black Truffles et le Lane BCA, ou encore entre le PS Sweet Vanilla et le Mac Baren Vanilla Cream..

Chris a écrit:Là où l'on trouve le plus de mélanges qui se ressemblent comme 2 gouttes d'eau, c'est surtout parmi les aromatiques et notamment ceux proposés en bulk. J'avais trouvé pas mal de similitudes entre le PS Black Truffles et le Lane BCA, ou encore entre le PS Sweet Vanilla et le Mac Baren Vanilla Cream..

Ils s'approvisionnent tous chez Bonne Maman.

Cyl a écrit:Ils s'approvisionnent tous chez Bonne Maman.

Et pour les blenders allemand chez Haribo !