Quelques conseils pour les revues sur les tabacs.

Les gens qui lisent veulent connaitre plusieurs éléments afin de décider si le tabac est susceptible de leur plaire ou pas. Ceci évite d’acheter un tabac qui finira sa carrière au grenier ou plus brutalement à la poubelle, une fois totalement desséché par le temps.

- La composition du tabac ; il se trouve dans le titre ce qui est parfait mais il faut mentionner les tabacs « épices » à la fin c'est-à-dire Va, La, Tu, Pe du plus dominant à celui présent à l’état d’épice. C’est important car parfois on peut avoir la configuration suivante : Va, Or, La, Pe (plusieurs orientaux qui dominent le Latakia) ou bien #Bu, Pe, VaR (Exemple ; Haunted Bookshop).
"# Va" indique qu’il y a plusieurs sortes de Virginia (blond, foncé, rouge,…) ce qui n'est pas chose rare. Les orientaux (Or) sont souvent des tabacs Turcs (Tu) mais pas toujours.

- Le conditionnement et la forme : Vous l’avez acheté en boite ou en vrac ? Les tabac en vrac ont tendance à avoir un goût différents par rapport à leurs analogues en boite pour de multiples raisons. Point de vue forme, il existe le mélange, le flake, le flake concassé, le rope (corde), le curly cut (tranches rondes), le cake (gros morceau)

- Il est intéressent de préciser la coupe dans le cas des mélanges. 5mm c’est gros. 2-3mm c’est normal. Moins de 2 mm c’est fin. Le même tabac qu’il soit coupé fin ou gros ne goute pas exactement la même chose et ne se fume pas de la même manière. Certains « blendeurs » comme C&D ont introduit une coupe très grosse qui va jusqu’à 6-7mm, il est utile de le signaler car encore une fois il faut pourvoir apprécier et maîtriser ce type de fumage.

- Le type de mélange : Mélange Anglais, Tabac pur (Semois) ou tabac à la française (plusieurs tabacs bruns combinés)

- Le type de flake : flake anglais, flake au Virginia avec ou sans Perique.

- Les tabac aromatiques sont des tabac qui contiennent un ou plusieurs additifs d’origine artificielle ou naturelle susceptibles de donner un gout particulier. Le 1792 est donc un tabac aromatique aromatisé aux fèves de tonka, par contre le Semois Vallée du Mont d’Or bien que très aromatique n’est pas un « tabac aromatique ».

- Un tabac peut être fort en nicotine tout en étant doux au gout (exemple : Peterson Université Flake) et inversement (exemple : Erinmore)

- Est-ce qu’il brule facilement et à quelle vitesse ? Un Semois se consume très vite, par contre un Dunhill Ready Rubbed est un véritable encens.

- Un haut degré d’humidité à l’ouverture de la boite nécessitera un séchage préalable. Certains tabacs se fument sans problème dès l’ouverture.

- Est qu’il est évolutif ou constant, voir ennuyeux ? Un tabac dont les saveurs évoluent au cours du fumage peut être plus intéressent par rapport à un tabac constant qui vous délivre les mêmes saveurs de manière ennuyeuse.

- Personnellement, j’ai tendance à laisser tomber les « notes » que le tabac laisse transparaitre (fruits, fleurs, épices, matières, céréales,…) pour la simple raison que la perception varie considérablement d’un individu à l’autre. Le Semois est réglissé pour moi, pour d’autres c’est le foin, ou encore d’autres épices,…

- Les mélanges anglais se caractérisent par une rondeur qui peut varier en longueur, elle résulte de l’association du Va+La+Or.

- Un tabac se déguste aussi par le nez tout comme le vin. Certains tabacs ont une belle palette de saveurs mais ont peu de nez (exemple: HH Vintage Syrian), d’autres sont capables de vous subjuguer merveilleusement les papilles olfactives (exemple: Cooper)

- Une appréciation globale est intéressante, par exemple sous la forme d’une note sur 5, elle n’a pas force de loi puisque l’appréciation d’un tabac peut varier en fonction de tout une série de facteurs comme la pipe choisie ou plus simplement votre état d’humeur, par contre elle permet au lecteur de comprendre si nous avons affaire à un tabac moyen qui vaut le détour, à une daube pestilentielle ou à la huitième merveille du mode. En règle générale un tabac qui récolte un grand nombre d’excellentes appréciations s’avère unanimement reconnu- dans une certaine catégorie - comme très bon. Exemple : Le Night Cap.

- J’aime beaucoup le style littéraire généreux et imagé rempli de métaphores, anaphores et autres figures de style mais dans le cadre d’une revue cela a tendance à « enfumer » le lecteur ce qui est plutôt contreproductif puisque l’idée est de le faire fumer.

(texte suceptible d'être complété)

Yessss ! Chapeau bas, Arturo !

fabuleux ! Quel esprit de synthèse !

Super topo!!! Merci. On sent l'expérience!

En + je suis content parce que ma dernière revue répond à la plupart de tes critères (je m'améliore un peu). Néanmoins, comme pour le vin, repérer ces notes difficiles, fleuries, fruitées etc., ça fait aussi partie intégrante du plaisir du testeur. La joie de mettre un mot sur un ressenti.

Mais surtout c'est ce qui aguiche le client! Moi je n'achète pas un tabac s'il ne me fait pas rêver avec une palette aromatique des plus poétiques et suggestives...

Tres bons conseils que j'essaierai de suivre pour ma prochaine revue.
Merci Arthur

Belle brochette de conseils pour les reviewers et testeurs du TB !

Merci.

Super approche!
Petite réflexion la fève de tonka est toxique et plus que le tabac lui-même!
La coumarine est même utilisée comme insecticide et dans les composants de mort au rat. La FDA en interdit l'usage pour l'homme. Chez Samuel Gawith qui n'utilise que des composants quasi 100% naturels à même remplacé le tonka par une substance chimique. C'était pour l'info. Donc faites gaffe au tonka!

Tres bonne analyse. Chapeau bas!

rastaqwere a écrit:Super approche!
Petite réflexion la fève de tonka est toxique et plus que le tabac lui-même!
La coumarine est même utilisée comme insecticide et dans les composants de mort au rat. La FDA en interdit l'usage pour l'homme. Chez Samuel Gawith qui n'utilise que des composants quasi 100% naturels à même remplacé le tonka par une substance chimique. C'était pour l'info. Donc faites gaffe au tonka!

Toutes les infos ici :

TONKA

J’espère effectivement qu’il a remplacé la fève par un arome apparenté car c’est un beau poison.
Il mentionne tout de même le tonka dans la description à vérifier donc :

Samuel Gawith's biggest selling flake, produced from Dark-Fired leaf, stripped, pressed and subtly flavored with tonquin to produce a slow burning, spicy and full flavored smoke.

Arthur a écrit:puisque l’idée est de le faire fumer.

(texte suceptible d'être complété)

Le TB n'est pas une agence publicitaire, si ??

Sur la page de SG, je trouve
Dark-fired leaf hot pressed and cut into a 6" flake before adding a dressing of Tonquin flavour.
Tourné comme ça, ça peut être de l'arôme artificiel de tonquin.

il me semblait que la question avait trouvé sa réponse depuis longtemps : ce n'est pas la fève qui est utilisée dans le 1792 mais un additif artificiel, un arôme.

Mais peut-être me trompé-je...

Le TB n'est pas une agence publicitaire, si ??

Bien sur que non, l’idée est de faire gouter aux autres le tabac s’il vaut le détour dans l’intérêt du partage des tabacs entre nous et pas dans l’intérêt du fabriquant.

Curieusement tu prends sur toi cette remarque sur l’enfumage

Faut pas ce n’est qu’une boutade amicale

Arthur merci pour tes conseils avisés.

Alain nous a dit dans le fil consacré au SG 1792, que la Tonka véritable, étant interdite, avait été remplacée par un arome de substitution (de synthèse je pense).

Arthur a écrit:
Curieusement tu prends sur toi cette remarque sur l’enfumage

Faut pas ce n’est qu’une boutade amicale

Non, je n'ai écrit que ce que j'ai écrit, sur la pub quoi. Pour l'enfumage perso j'aime fumer