[Question stupide #10] Qu'est-ce qui fait le glouglou?

Glouglou. Le désagrément liquide que tout fumeur de pipe connaît un jour où l'autre.

Mais qu'est-ce qui est à l'origine du glouglou?
Est-ce le tabac, trop humide qui en est la cause? Mais n'y a-t-il jamais de glouglous avec un tabac sec? Alors est-ce la pipe qui n'est pas assez culottée ou pas assez sèche? Ou encore est-ce le fumeur, qui a mal maîtrisé son rythme d'inhalation ? Est-ce l'association de tel tabac avec telle pipe? Est-ce le fait de telle humeur du jour (stress?) qui s'exprime sur un tabac?

Et où se situe l'antre du glouglou ?
Nombreux pensent que c'est au cul du fourneau... Cyl pense que c'est dans le tuyau... moi je prétends que c'est au départ de la tige, près du fourneau...

L'humidité vient-elle du tabac ou bien de l'air ambiant qui condense ?

Le dindon ?

algo

Je n’ai jamais eu de pipe qui « glougloute ».

Rââââââââââââhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh!!!!!!!!!!!!!!!!!!

tiens, c'est marrant....
(modification de ma réponse à la QS N°4)

on sait qu'en comprimant un gaz ou un mélange gazeux, on le réchauffe, et que quand on le décomprime, on le refroidit

Et qu'est-ce que la fumée, sinon un mélange de CO2, de particules plus ou moins aromatiques, de cendres et de vapeur d'eau,
cette
vapeur d'eau qui fait que nos pipes fument blanc, et qui a 2 causes
principales : la combustion d'un végétal (matière organique) dont elle
est un résidu, et l'échauffement de l'humidité du tabac.

donc, en cas d'irrégularité dans le tuyau ("shank" y compris), on va :
-comprimer la fumée au passage du rétrécissement
-expanser le mélange dans la partie terminale du tuyau

l'expansion du mélange gazeux le refroidissant, qu'arrive-t-il à la vapeur d'eau ?
et
bien elle se condense, d'où la présence dans le tuyau d'un
liquide répugnant où barbote la fumée, quand il ne nous revient pas
dans la bouche (bêêêêêrk !!! :x )

et voilà pourquoi votre pipe glougloutte

et hop !!!

exemple : dans ma Calabash, au passage depuis la courge vers le tuyau, il y a naturellement un rétrécissement (diminution de la section traversée)
et bien cette pipe glougloutte toujours un peu, dès l'instant où l'on tire un peu fort; mais il faut bien la garder allumée...

Cyl ne pense pas que c'est dans le tuyau. Cyl dit qu'il s'en forme dans le tuyau et que c'est assez facile à vérifier au cours d'un fumage glougloutant, si vous avez le culot de démonter alors votre pipe (opération qui n'est pas conseillée par la Faculté).
À l'époque, j'ai envoyé sur P&T des photos d'un tuyau de GBD en Perspex pris en flagrant délit de glougloutage.

Mais il ne s'en forme pas que là. Au fond du fourneau (turbulences? écart de température?) et à la jonction de la tige et du tuyau aussi (turbulences?)

Chose certaine, l'humidité du tabac n'est pas directement en cause. Peut-être bien qu'un tabac trop humide crée de ce "jus" (je l'ignore car je ne fume pas de tabac humide), mais chose certaine, il arrive même au tabac sec d'en produire.

Globalement, je dirais turbulences et écarts de température, surtout.

Une lentille trop épaisse ou trop large,pas adaptée à sa dentition,sur une courbe ,c'est fréquent.
Je pense(si je peux me permettre) que ça vient uniquement du tuyau,
j'écris cela en piochant dans mon expérience pro,mais ça n'engage que moi
bien sûr.

P.

c'est ce que je dis,ça vient du tuyau.......
et ça descend.

Calab' il pense que c'est à cause soit de la salive,
soit à la condensation due aux écarts de t°,
soit aux deux.

Il pense aussi que l' humidité descend, stagne partiellement
et ne monte pas.
Quant à la localisation, elle peut se produire un peu
n' importe où, mais ce sera à un endroit où il y a
accumulation de liquide.

Enfin, l' Calab' pense dur comme fer que cela sera plus
fréquent avec un perçage étroit qu' avec un large, qui
emprisonnera moins ces liquides et laissera plus de
place au passage de la fumée, sans que cela crée de bulles,
puisque c' est bien de cela dont il s' agit.
Et je suis presque certain que le tabac n' a rien grand chose
à voir là-dedans.
Peut-être les sucres, qui peuvent aggraver la stagnation,
en diminuant la fluidité..? Je ne sais pas.

Dans mon métier de saxophoniste et de clarinettiste,
je suis confronté à longueur de journée avec ce genre
de tracas, principalement,
voire exclusivement avec les clarinettes.
(le perçage du saxophone étant beaucoup plus grand).

Le "glouglou" se produit au niveau des cheminées
étroites (partie supérieure pour la majorité),
indifféremment dirigées vers le bas, le haut ou le côté,
endroits qui piègent le liquide, assez visqueux, à cause
de la salive, ce qui aggrave le problème.
Jamais au niveau des cheminées larges.
Une seule solution, essuyer...



Calab'

Oui, oui. Bonne analyse.
Mais je minimiserais pour ma part l'impact de la largeur du perçage. Je pense que la régularité du conduit est plus importante que le débit qu'il permet.

Cyl a écrit:Oui, oui. Bonne analyse.
Mais je minimiserais pour ma part l'impact de la largeur du perçage. Je pense que la régularité du conduit est plus importante que le débit qu'il permet.

Ce qui m' amène à penser que le diamètre de perçage joue un rôle
significatif est dû au fait même que j' ai quelques pipes aux conduits plus
étroits qui présentent souvent cet inconvénient en pratique.
Leurs perçages seraient-ils simplement irréguliers ?
C' est à envisager, effectivement.
Mais à contrario, mes pièces percées à 4mm ne posent jamais problème.
Ce n' est peut-être qu' une coïncidence, mais cela m' interpelle tout
de même.

Calab'

Question bête à Calab',est ce que dans un Hautbois,tu as autant de salive que dans une clarinette?je n'y connais rien.
Quand un fumeur me disait ,généralement pas avec un grand sourire,votre pipe"jute" ou "glougloute",le problème était souvent résolu avec un "bec" de tuyau différent,plus fin ,mieux adapté.et un perçage de diamètre supérieur du trou de fumée, je suis à 100 pour 100 d'accord avec Calab' sur ce point.

pierre morel a écrit:Question bête à Calab',est ce que dans un Hautbois,tu as autant de salive que dans une clarinette?je n'y connais rien.
Quand un fumeur me disait ,généralement pas avec un grand sourire,votre pipe"jute" ou "glougloute",le problème était souvent résolu avec un "bec" de tuyau différent,plus fin ,mieux adapté.et un perçage de diamètre supérieur du trou de fumée, je suis à 100 pour 100 d'accord avec Calab' sur ce point.

Bonjour Pierre,

Oui, oui.
En effet, dans un instrument à vent, la majeure partie de l' humidité
est de la condensation.
Due à l' échange air chaud insufflé/air froid interne du corps résonant
et fonction, aussi, de la température du bois de l' instrument.
(C' est encore pire pour les cuivres).
Quand on joue de la clarinette ou du hautbois, on ne souffle pas à
proprement parler dans l' instrument.
En réalité, on soutient une colonne d' air, et maintient une pression
élevée en bouche, suffisante pour maintenir l' anche (simple de clarinette,
double de hautbois), en vibration.
Le volume d' air qui s' introduit dans l' instrument est très faible.
D' ailleurs, si l' on respire trop et/ou trop souvent, on hyperventile très
rapidement.
De plus, la perce du hautbois est infiniment plus petite que celle d' une clarinette.
Surtout en haut, près de la bouche, car l' intérieur du hautbois est conique,
tandis que celui de la clarinette est cylindrique.
Les hautboistes rencontrent les mêmes problèmes que nous,
ça c' est un fait certain .
Je vais essayer de te trouver une photo de coupes longitudinales des deux
instruments pour que tu voies bien la différence.
J' ai ça dans mes bouquins.
Je cherche, scanne et envoie ici
Amitiés,

Calab'

Voilà, voilà

bien visible ici, la différence de perce entre la clarinette et
le hautbois (au premier plan).
Concernant ce dernier, la perce est minuscule au départ.



et en bonus, pour le plaisir, les différentes étapes de fabrication sur l' ébène
du corps inférieur d' une clarinette "normale"



Bonne journée Pierre ,

Eric

Tu sais ce que je leur fais moi au Glouglou ?

La théorie du Glouglou c'est un peu comme la composition de l'équipe de France de foot: Chacun à son idée.

Ainsi par exemple, selon GG le glouglou est dû à l'eau de vaisselle.
C'est du moins ce qu'il pensait après avoir laissé tomber sa Dunhill dans l'évier plein, alors qu'il faisait la vaisselle

Chris a écrit:La théorie du Glouglou c'est un peu comme la composition de l'équipe de France de foot: Chacun à son idée.

Ainsi par exemple, selon GG le glouglou est dû à l'eau de vaisselle.
C'est du moins ce qu'il pensait après avoir laissé tomber sa Dunhill dans l'évier plein, alors qu'il faisait la vaisselle

Ca c'tait triloc qui disait un truc comme : "j'sais pas c'que c'est, j'sais pas d'où ça vient; mais j'aime pas !"

salut a tous
Quand une de mes pipes a tendance a glouglouter voici ce que je fais :
Grand nettoyage intérieur du tuyau et de la pipe
un passage au foret de 4 !!
ponçage léger du nouveau passage ( papier 600 collé sur une tige en bois du style brochette !!)
pour le tuyau j'élargis des deux côtés !!
Je laisse sécher

je ne garde jamais mes pipes en bouches !


au final le glouglou disparait presque toujours !

est-ce que pipe qui fait glouglou se dirait pas pipe qui jute en langage approprie?

commissaire magret a écrit:est-ce que pipe qui fait glouglou se dirait pas pipe qui jute en langage approprie?

Certainement !
Au début, le glouglou de certaines de mes pipes me gênait, mais maintenant j'ai constaté qu'en les fumant avec beaucoup de retenue, de façon quasi contemplative, cela empêchait cet inconvénient.
Bref, il y a des pipes à bon tirage sur lesquelles on peut tirer fort, et d'autres sur lesquelles il faut tirer tout doucement

Aztec a écrit:... ... ... j'ai constaté qu'en les fumant avec beaucoup de retenue, de façon quasi contemplative, cela empêchait cet inconvénient.
Bref, il y a des pipes à bon tirage sur lesquelles on peut tirer fort, et d'autres sur lesquelles il faut tirer tout doucement

C'est effectivement ce que j'ai le plus souvent constaté aussi. Mais pas uniquement ...



Je ne pense pas que celà soit exclusivement du à la salive.
Je suis ce que l'on appelle communément "un bâveux" ... Lorsque j'ai quelque chose en bouche, j'ai une hyper salivation.

Or je fume principalement des Peterson avec P-Lip, en partie justement pour ce problème de salivation.
Chacun pense ce qu'il veut du P-Lib (personnellement je trouve ça génial, mais c'est hors du sujet qui nous occupe ici et ne m'y étendrai donc pas), mais ce type d'embouchure, par principe et géométrie, empêche la salive d'y entrer.

Pourtant, certains jours, il arrive que certaines de mes Peterson avec P-lip glougloutent ... J'ai constaté que c'était principalement lorsque j'étais énervé, et de ce fait "tirais" plus fort ou plus fréquamment sur ma pipe.



Il y a quelques mois, je me suis offert une Peterson Churchwarden D6, donc sans P-lip.
Elle glougloutait.
J'ai re-foré le bout de l'embouchure pour l'agrandir et supprimer l'épaulement dû au rétrécissement final.
Depuis, le rêve ! Une de mes meilleures maîtresses, même lorsque je tire fort ...


Je pense que la raison principale du "glouglou" est liée à la géométrie du passage d'air, principalement influencée par la vitesse / débit dû à la façon de fumer.
Chaque pipe ayant ses qualités intrinsèques, la façon de la fumer devra être adaptée en conséquence.

(Petite correction du 10/10:
la Peterson Churchwarden dont je parlais est une D9 et non une D6 ! Sorry ...)

Le glouglou, c'est pas de la salive qui entre dans la pipe, c'est de la condensation qui en sort.

A moins que le glou soit causé par la salive ,
tandis que le glou l' est par la condensation,
d' où le maxi glou-glou dans les cas désespérés

Calagloub'

Calabash a écrit:A moins que le glou soit causé par la salive ,
tandis que le glou l' est par la condensation,
d' où le maxi glou-glou dans les cas désespérés

Calagloub'

C'est ça! Jette-les tous dans la confusion...

"Il y a quelques mois, je me suis offert une Peterson Churchwarden D6, donc sans P-lip.
Elle glougloutait.
J'ai re-foré le bout de l'embouchure pour l'agrandir et supprimer l'épaulement dû au rétrécissement final.
Depuis, le rêve ! Une de mes meilleures maîtresses, même lorsque je tire fort ...


Je pense que la raison principale du "glouglou" est liée à la géométrie du passage d'air, principalement influencée par la vitesse / débit dû à la façon de fumer.
Chaque pipe ayant ses qualités intrinsèques, la façon de la fumer devra être adaptée en conséquence."

Bonjour
vous vous en doutez j'ai abondamment modifié les pipes qui ne me satisfaisaient pas.
Il m'est arrivé d'agrandir le percage d'une pipe dont le tirage ne me paraissait pas satisfaisant et de me rendre compte de l'erreur.Il semble que pour une geometrie du fourneau,son diametre,sa profondeur,sa forme interieur,cylindrique ou conique,il y ait un optimum pour la maniere dont je fume ,le type de tabac la coupe et l'humidité.

Il m'est donc arrivé de tout reboucher et de repercer a un diametre plus petit.
J'utilise des percages un peu plus petit qu'autrefois et fume plus doucement.

des gouts et des couleurs......

Scytale

scytale a écrit:vous vous en doutez j'ai abondamment modifié les pipes qui ne me satisfaisaient pas.
Il m'est arrivé d'agrandir le percage d'une pipe dont le tirage ne me paraissait pas satisfaisant et de me rendre compte de l'erreur.Il semble que pour une geometrie du fourneau,son diametre,sa profondeur,sa forme interieur,cylindrique ou conique,il y ait un optimum pour la maniere dont je fume ,le type de tabac la coupe et l'humidité.

Il m'est donc arrivé de tout reboucher et de repercer a un diametre plus petit.
J'utilise des percages un peu plus petit qu'autrefois et fume plus doucement.

des gouts et des couleurs......

Scytale

Repercer est une opération qui fait peur aux amateurs qui sont ( ou se croient ) mal équipés pour cela.
J'ai un certain nombre de pipes achetées aux Puces, dont la tige est percée à un diamètre très important ( jusqu'à 7mm ) pour accueillir un énorme filtre en alu. Cela va sans dire que le rétrecissement survenant dans le tuyau va les faire glouglouter à coup sûr !
Selon tes excellents conseils, j'ai viré le zigouigoui en alu, et l'ai remplacé par un morceau de bambou Vilmorin ( bref, un bout de tuteur pour plantes ) taillé aux bonnes dimensions pour occuper l'espace entre la sortie du foyer jusqu'au tenon du tuyau : depuis, plus de glouglou sur mes vieilles LMB ou Ropp