bebert teste le semois VDMO TGC n°9 en live !

Bebert, c'est un nez et un palais... On ne le présente plus ! Il nous a donné ici de très belles lignes au sujet de ses tabacs préférés.
Il se lance aujourd'hui, sur ce fil, dans l'exercice périlleux qui consiste à tester en direct un tabac et à nous restituer ses impressions ! Ajoutons que ce grand bol de semois sera accompagné d'n breuvage bien choisi...

Je vais me livrer à un excercice périlleux, une revue en total live du JP.Couvert VDMO très grosse coupe n°9 !!! De l'émiettage, en passant par le bourrage, l'allumage, les éventuels rallumages etc.... y compris la boisson qui accompagnera la pipée et mes impressions quant à l'association.

Je démarre d'ici à 10 mns voire 1/4 d'heure.

Je n'ai jamais osé faire cela, habituellement je préfère fumer et prendre des notes, ensuite à froid j'analyse et je restitue, là je vais livrer mes impressions "à chaud", sans filet, donc faudra être indulgent !!! Hein ??

Là de suite je suis sur le choix du breuvage, un indice j'ai à choisir entre un Talisker dix ans d'âge (Whisky pur malt), un Très vieux ruhm Bally (Martinique), un Aberfeldy (Single malt) 12 ans d'âge et enfin un Asyla (Malt et grain blended scotch Whisky).

A de suite.

Trop dur le choix!
Mais je serais à ta place je choisirai le Talisker

une revue en live sur le chat?? ça serait sympa!

Pour la pipe ce sera



Piazzolla.P, ma plus "grosse" mais qui sera à la bonne taille en regard de la coupe du tabac :



Là on a affaire à une très très grosse coupe, les brins font en moyenne 4 à 5 cms de long sur 2 mm, voire plus, de large, le tabac est au bon taux d'humidité, j'émiette, sans briser, et je bourre, facile.

L'odeur à cru est caractéristique des grands Semois, une véritable gourmandise, épices, terres (riche, de bruyère) et vanille.

La boisson sera finalement un Whisky Asyla, un blend développant des notes vanillées, avec des retours sur les agrûmes et les fruits secs.

J'allume et je reviens.

Il aime le risque et le challenge! Bebert, l'Alpiniste qui flirt avec les sommets du bon goût! (remerciements)

L'allumage est correct, de suite le cfé torréfié me saute au nez, le boisé arrive juste derrière et très en arrière s'annoncent les notes de terre et de sous bois.

Je tasse légèrement et je rallume. Mêmes sensations, douceur et amertume sur la langue, la fumée est ronde et riche au palais, d'épaisses, de généreuse et voluptueuses volutes se dégagent du foyer.

Je retrouve là encore les caractéristiques du VDMO en coupe moyenne, que je connais bien, mais en plus, .... en plus développées !!!

Je prends une lippée du breuvage, histoire de voir. La fraîcheur de ces agrûmes (Pamplemousse rose, et lime je pense) vient àgréablement en contrepoint des saveurs plus "lourdes" du VDMO (que je tasse encore un poil).

Les senteurs épicés et douces du Semois font une timide apparition, les notes torréfiées sont toujours largement présentes, soutenues par le boisé et la terre sèche.

Vash, j'ai eu peur que le Talisker, avec ses notes très tourbées et terreuses, "écrase" le tabac. J'ai donc preféré jouer sur la complémentarité.

La combustion est belle, on peut entendre, par moment, ces crépitements, là aussi caractéristiques des Semois.

Ce tabac, malgré sa coupe, est un faux doux !!!! Il me tapisse grâve le palais, il l'emplit sans toutefois l'anesthésier, quelques unes des saveurs épicées se précisent, le poivre gris entres autres.

La fraîcheur gustative du Whisky est vraiment bienvenue, elle fait, en outre, ressortir les notes poivrées du tabac.

Je vais laisser un peu "filer" la pipe, histoire de voir.

Notre bebert a fait un choix judicieux.

Au nez, ce VDMO TGC, je lui trouve des senteurs, de tourbe, d'humus, un léger relent de bouse sèchée et un fond très présent de bois exotique.

Pas facile, il est largement plus complexe qu'il n'y parait, je laisse refroidir et ensuite je le bouscule un poil, technique très utilisée dans les dégustations des cigares. Cela permet d'obtenir, à l'instar d'un courreur de fond, le second souffle du tabac.

Là en général se révèlent les senteurs et goûts secondaires et parfois en retrait.

A de suite.

J'en ai moi aussi allumé une Chacom bulldog pas trop grosse car je dois me coucher avant 3h ! Et à moi aussi, il m'a semblé plus fort en TGC qu'en moyenne coupe... mais j'ai l'habitude de le fumer un peu moins sec, et c'est assez différent. Pour moi, le même tabac sec et humide sont deux tabacs différents ! Les sensations sont différentes.

En attendant la fin de l'exploit, et pour patienter:

Voyant la forme de la pipe que tu as choisie, bebert, je pense qu'il est normal que ce tabac te semble plus fort, plus râpeux. Ce fourneau allongé en forme de cheminée doit davantage concentrer le fumage, le feu étant réparti sur une petite surface. A la réflexion, pour ce type de tabac, il me semble qu'un fourneau plus large et plus court eût été plus adéquat. (Ce n'est qu'une impression suite à tes remarques, mais il est vrai que ce tabac n'est pas un très doux .)

La pipe est en train de refroidir, le nez dans le foyer je perçois de belles notes empyreumatiques (pain brûlé, grains de café torrefiés) boisées (cèdre et sous bois), mais aussi poivrées et épicées sur le clou de girofle et le gingembre (Pain d'épice ?? Très en retrait tout de même).

Je tase légèrement et ravive le feu !!!! Je vais un peu brusquer la bête !!

bebert a écrit:Vash, j'ai eu peur que le Talisker, avec ses notes très tourbées et terreuses, "écrase" le tabac. J'ai donc preféré jouer sur la complémentarité.

Effectivement envisagé sous cet angle on peut bien comprendre ton choix qui est après réflexion assez judicieux.

Effectivement barbapipe, en même temps ce format "concentre" grâve les sensations olfactives, et surtout gustatives. En revanche, je te le concède, cela n'est pas fait pour adoucir le tabac, plutôt viril !!!!

Vash : merci, mais faudra quand même que je teste avec le Talisker, et le très vieux rhum Bally, et le Aberfeldy !!!!! Je sais suis perfectionniste........... et surtout très gourmand !!

Voilà c'est ça qu'on veux voir!
Quelqu'un de motivé qui va au bout des choses par acquis de conscience!

Bon ! revenons à nos moutons. Après presque 3/4 d'heure de fûmage, je suis en plein dans le deuxième tiers. Le tabac "bousculé" révèle de belles notes olfactives de cuir tanné, jusqu'ici ignorées, l'humus et le sous bois tiennet la corde tout de même.Gustativement le poivre et une pointe de piment prennent le dessus sur les non moins présentes notes de bois et de café. En arrière garde de subtiles notes de cacao (qui font leur apparition), de gingembre, de clou de girofle et de vanille rythment l'ensemble.

J'ai laissé la pipe s'éteindre après la bagarre, histoire de pas la cramer !!!

Je reviens après rallumage.

Vash

Bon je vais rallumer mais avant un petit retour sur les odeurs à "tiède" du tabac dans le foyer :

C'est très "gourmand", réellement très agréable, point de sous-bois et d'humus, de l'épice, de l'épice, du bois précieux, du bois précieus et de l'épice !!!! le clou de girofle est là, le pain d'épices (là j'en suis sûr), une pointe de canelle également. Très très gourmand que je vous dis mes cocos, très gourmand Dudiou !!!!!

La cendre est fine, preuve d'une belle combustion, et gris moyen, elle a tapissé le foyer.

Bon je rallume et vous dit .....................

Trop simple !!! La fumée est un peu plus maigre, je pense que je suis dans le troisième tiers et le fond de bol concentre encore d'avantage les arômes et les saveurs.

Je prends une gorgée de mon whisky. Lui aussi, en s'aérant, tourne sur les épices douces (vanilles et canelle) mais aussi sur l'abricot sec.

Je passe un coup de chenillette dans le toyo, en effet le traitement infligé au tabac tout à l'heure et son refroidissement ont crées un peu de condensation.

Sur le plan olfactif le tabac délivre très clairement des notes torréfiées (de café) et empyreumatiques (pain grillé, non plus brûlé).

Gustativement c'est aussi le cas, très nettement. La fin de bol est rassasiante. La combustion est plus cahotique, moins évidente, le tabac est fort.

Le cuir et le suint sont très présents maintenant, ils sont soutenus par de très légères touches de sous bois et de champignons, et de non moins rares touches d'épices (poivre vert surtout)

Je vais un peu "piquer" la fin du bol, histoire de donner un peu d'air aux brins restant qui sont étouffés sous la cendre.

c'est que du tabac que tu fumes?

Inutile de rallumer, toute de suite la braise reprend vie, la fumée se fait un poil plus douce, du coup.

Une sacrée dose de nicotine tout de même !!!!!!! Toujours le suint et le cuir, mais la terre humide (cette fois) revient en force, les notes torréfiées sont encore présentes. En fait la fin de bol réserve une alternance un peu confuse de sensations tant olfactives que gustatives, bien que gustativement les poivres et, à mon avis, le gingembre sont les seuls rescapés avec qq pointes de café expresso.

Je suis presque à la fin, et j'avoue être un peu rassasié (mais gourmand et perfectionniste je vais insister en m'aidant de l'Asyla), je vous livre mes conclusions sous peu.

Je suis toujours épaté de lire tout ce que bebert découvre dans les tabacs qu'il fume ! Quelles papilles ce bébert ! Des papilles en or ! En fumeur distrait, je suis bien incapable de dénicher toutes ces saveurs, toutes ces nuances. Le nez, ça va, mais j'ai des papilles de plomb !

Twisel : je pense que le tabac et le whisky vont suffire, largement même !!! le fait d'avoir bousculé un poil la combustion m'a valu un f=grand shoot de nicotine (sans parler de la concentration qui s'est faite sur le fond de bol).

Attention, je le répète à chaque fois, je ne fais que livrer mes impressions et elles ne sont pas une valeur absolue.

Mais bon je prend beaucoup de plaisir à les livrer.

Hé bebert ! tu t'es endormi sur ta pipe ? Ou bien tu as sifflé toute la bouteille d'Asyla ?

... je déconne un peu pour faire patienter !

Bon presque deux heures de fûmage !!! Vous me concèderez qu'avec du semois c'est pas mal et qu'il faut quand même un sacré foyer !!!!

Je viens de boire un verre d'eau fraiche (tout en réservant un fond d'Asyla tout de même), histoire de nettoyer le palais (qui commencait à fatiguer grâve), et du coup je décèle quelques discrètes notes de tourbe, tient donc !!!! La fumée est toujours aussi riche et pleine.

A part la tourbe rien de neuf à noter.

En conclusion :

Je pensais à priori que la coupe allait adoucir le tabac, hé ben non !!!! Il est bizarement à la fois doux et fort, très odorant, très agréable mais rassasiant, très typé, brut de décoffrage oserais-je dire, mais aussi un incontournable pour tout amateur de Semois. Attention ames sensibles s'abstenir !!! Même si je vous concède l'avoir un peu bousculé, revue oblige, je pense que fumé en "douceur", en le laissant filer tranquille il doit être un poil plus abordable.

C'est d'ailleurs ainsi que je le fumerai la prochaine fois.

Je tiens à remercier particulièrement barbapipe pour son très généreux échantillon et lui dédie cette revue.

Tout en écrivant cette conclusion, j'ai terminé la fin de bol (en rallumant tout de même) et je peux vous dire que ce tabac ne lache rien, loin s'en faut, c'est plutôt le fumeur qui abandonne !!! C'est du lourd, du riche et du complexe.

La fin de mon Whisky est pas mal non plus, mais avec le recul je pense associer, la prochaine fois, ce tabac avec le ruhm Bally qui est plus doux et plus épicé. En effet ce Semois m'a furieusement fait penser à un grand habano typé Partagas, à la fois brutal et complexe.

Une très bonne nuit à tous.

bebert

Grand merci à bebert pour cette revue en direct et à tous ceux qui l'ont suivie, haletants. Une véritable démonstration de savoir-fumer la pipe !
Bonne nuit à tous !

Perf happening du Bebert, of course.

Bravo Bébert! Et en live en plus.
On vient de vivre un grand moment du TB.

Pour reprendre ton souffle:

bravo!

Mille mercis de t'être ainsi livré à ce redoutable exercice : en "live", c'était palpitant, et ça donnait plus envie encore de tester soi-même ce tabac.

Ta revue a répondu à bien de mes interrogations.

Ce ne sont plus des bravos que tu mérites, bebert, pour ce "thriller" tabagique, mais une formidable ola !

bravo bebert et barbapipe aussi alors! merci pour ce bon moment!

ludovicparis a écrit:bravo bebert et barbapipe aussi alors! merci pour ce bon moment!

Non, non, tout le mérite revient à bebert et à lui seul. Nous étions dans les "coulisses de l'exploit". Je n'ai fait que placer mon grain de sel ici et là parce que je connais le tabac qu'l testait et que bebert m'avait informé de son intention, mais dès la mise à feu, je me suis tu pour suivre les avancées du feu si bien maitrisé !

C'est quand même incomparablement mieux que la TV ces tests en live (bon j'ai pas suivi en direct mais la retransmission est good)...merci Bebert !

merci les gars, mais je ne ferai pas ça tous les jours, c'est une expérience assez stressante, qui en plus m'enlève un poil le plaisir du fûmage, tout concentré qu'il faut être.

Mais c'était bien sympa tout de même.

Ca se comprend aisément. Avoir tenu près de 2 heures dans ces conditions est un exploit et nul doute que le plaisir de fumer ta belle Piazzola en aie été contrarié.

Je vais quand même demander du cordemoy en TGC n°9 à ma prochaine commande chez JP Couvert. Etant plus doux que le VDMO, il devrait représenter un bon compromis en TGC n°9 qui est quand même une coupe fort agréable pour de gros fourneaux. Dans les fourneaux moyens ou plus étroits, la coupe moyenne est plus indiquée. C'est ma conclusion.

Effectivement, le Cordemoy en TGC doit être pas mal. Tu nous diras.