Ma première écume, une Firki Baki

Comme il est visible sur tes photos, seul l'extérieur est blanc cassé, l'intérieur étant beaucoup plus clair. Afin de faciliter la coloration, les pipes en écume de mer sont bouchées puis trempées dans un bain de cire (anciennement du blanc de baleine) afin de faciliter une coloration uniforme. Sur les pipes sculptées, l'utilisation de masques permet de ne placer la cire qu'aux endroits idoines et adéquats pour favoriser la coloration de zones précises afin de mettre en relief le visage (cheveux, barbe . . .)

Pour le reste la qualité d'une écume se reconnait par les critères suivants :

La légèreté - Une écume de qualité se doit d'être de faible densité.
Le teint blond - Une écume de qualité ne doit en aucun cas avoir le teint grisatre, sa couleur se doit d'être uniformément d'une couleur légèrement crème.
L'absence de grain - Une écume de qualité dispose naturellement d'un grain quasi inexistant preuve de la grande pureté du matériau.
L'absence d'inclusions - la présence de débris minéraux au sein de l'écume nuit à sa qualité.

Naturellement, ces défauts sont concomitants et une écume pleine de fins débris minéraux aura une granulométrie élevée et une couleur grisatre, la densité des impuretés étant plus élevée que celle de l'écume pure elle sera également plus lourde et se colorera de manière irrégulière . . .

Une écume taillée dans un bloc d'écume doit être décrite comme écume bloc (pure block meerschaum) sinon il s'agit, le plus souvent d'écume reconstituée.

Au niveau des écumes reconstituée, on part de la tanzanienne avec un taux de colle de mauvaise qualité important et dont la coloration par taches est souvent assez esthétique. On la trouve fréquemment brunie à l'huile, carbonisée voire goudronnée.

Viennent ensuite les écumes réduites en poudre puis finement tamisées avant d'être mélangées avec des résines en faible quantité, de la finesse du tamisage et de la qualité des résines vient la qualité de la pipe.

Très au dessus du panier, les écumes reconstituées par presse haute pression. Leur caractéristique est d'être débarrassée de toute impureté et d'être reconstituées sans colle ni solvant. Le procédé, fort ancien, utilisé ici est celui là même qui a conduit à la formation naturelle de l'écume : le matériau, très légèrement humide, est soumis dans un creuset à une "pression extrême" qui l’agglomère. L'écume obtenue est très très proche d'une écume naturelle, totalement exempte de tout défaut et est réalisable à la taille désirée quelle qu'elle soit (en n'oubliant tout de même pas la fragilité intrinsèque du matériau). Les écumes issues de cette coûteuse technologie d'origine autrichienne sont les meilleures et les plus chères des écumes reconstituées, elles rivalisent sans complexe avec les écumes naturelles en terme de qualité et même de poids.

Je n'ai pas voulu parler des pipes et des foyers réalisés avec des débris d'écume et de pierre gorgés de colles - à éviter tout simplement. (Gare aux foyers de calabash à bas prix)

Impossible pour l'instant de retrouver l'article, mais je réessaierai ce soir. Toutefois, j'avais trouvé un article faisant état, dès fin 19ième, d'un procédé autrichien destiné à purifier l'écume et à disposer de taille de blocs à la demande. Ce procédé, à l'inverse des autres n'utilisait pas de colles mais une presse haute pression. Cet article parraissait des plus sérieux et débattait de tout un tas d'avancées technologiques liées aux presses haute pression dans diverses secteurs de l'industrie où on ne les aurait pas forcément attendues.

Dans une discussion entre fumeurs j'ai entendu associer ce procédé et Bauer. Maintenant si j'ai fait erreur en rapportant un peu vite que cette technologie était associée à Bauer, je ne demande qu'à rectifier le tir . . .

En tout état de chose j'ai modifié mon post et cité une technologie autrichienne en retirant le nom de Bauer . . .