De l'utilité du tassage au cours du fumage

Le nain-bleu monte (tout en haut) sur l'escalier du pupitre. Après quelques secondes de regards croisés avec l'audience, de sa poche il sort une petite feuille cartonée. Il a là une phrase de Bill Vaughan, journaliste américain publié dans le reader's digest.

Les fumeurs de pipe passent beaucoup de temps à nettoyer, préparer et s'amuser avec leur pipe, ils n'ont pas le temps d'avoir des problèmes.

Le nain bleu est fumeur de pipe, pourtant, le nain bleu a un problème. Le tassage des cendres EST son problème.




Suite à cette introduction romancée, laissez-moi vous questionner sur le tassage des cendres. Ne vous êtes-vous jamais posés quelques questions sur son utilité au cours du fumage ? Pour ma part, c'est bien la seule chose à laquelle je réfléchisse concernant le fumage pendant que je...fume.

Je pense et trouve que le tabac brulé, une fois réduit en cendres et tassé, crée une sorte de couvercle sur le haut du foyer, et semble à mes yeux étouffer la combustion sur le dessous. Aussi, je préfère le plus souvent incliner ma pipe et la tapoter de l'index pour faire tomber les cendres, plutôt que de les tasser.

Peut-être manque-je de technique ou n'aurais-je pas compris l'utilité de ce tassage. Aussi, quels sont les tenants et les aboutissants de cette manoeuvre ? J'ai cru comprendre que les opinions divergeaient.

cher nain bleu,
un peu de cendres ,comme dans n'importe quel foyer garde la chaleur et permet une combustion moins vive,ce qui est en general ce que nous,fumeur de pipes recherchons

tres vieux virginie dans cavalier P Piazzolla
bonnes volutes
scytale

Pour ma part, lorsque je fume un bol complet, je ne tasse que deux ou trois fois...pour voir où j'en suis.

Bien sûr, il y a le tassage à l'allumage. Tu allumes toute la surface du tabac, tu tasses et tu remets un petit coup de briquet. Puis Zou!!! On fume!

Je ne crois pas que les avis divergent tant que ça chez les "vieux"... Comme le dit scytale, la cendre assure une combustion lente et savoureuse et n'étouffe pas une pipée correctement bourrée avec un tabac pas trop humide.

Oui e pense qu'il vaut mieux tasser la cendre plutôt que l'évacuer en retournant la pipe. La combustion est plus lente, plus uniforme et à condition de ne pas tasser comme un "bourin" le gout en est meilleur. Mais j'ai l'impression d'ouvrir des portes ouvertes.

Gonzague a écrit:Mais j'ai l'impression d'ouvrir des portes ouvertes.

Tant que tu les refermes bien après....

ca frolerai la remise en cause,de l'intitulé de ce forum....Heureusement les arguments ne manque pas !!

Deux points que j'aimerais évoquer :
- J'ai déjà eu l'impression que la cendre donner un goût à la fin du bol
- Je mitige ce point avec le fait qu'il m'ait difficile dire si c'est du au goudron et autres produits accummulés dans le fond du bol et puis ... y'a aussi le troisième point.

- comment tasser? plus ça va et plus j'ai l'impression qu'il faut seulement effleurer la bête ... sinon ça chauffe de trop!

Qu'en disent les experts sur la force du tassage et ce goût zarbi?

Plutot que "tasser" j'égalise le dessus du foyer en caressant délicatement l'ensemble avec un outil plat (bon OK, ca veut dire tasser mais pas comme une brute quoi )

Pour le gout je ne sais pas , mais de toutes facons je suis a priori un gars pas normal car la partie d'une pipée qui me plait le plus (en générale) c'est la fin !
J'adore le gout spécial que je ne saurais pas définir au juste que prennent surtout les Va/XX en fin de pipe (quand tout s'est bien passé et que c'est bien sec au fond bien sur, ce qui est presque toujours le cas quand je fume tranquille) (et si ce n'est pas le cas je benne le tout et je me fume une autre pipe )

francois.a a écrit:Plutot que "tasser" j'égalise le dessus du foyer en caressant délicatement l'ensemble avec un outil plat (bon OK, ca veut dire tasser mais pas comme une brute quoi )

Oui moi je fait souvent ça avec le ,bon,j'ai l'habitude mais si j'insiste trop ça chauffe quand même,d'ou mon partage de l'appreciation ci dessus

scytale

Si je suis bien dans ma pipe, j'utilise la tasse-braises comme régulateur de combustion et le poid de l'outil sur sa partie plane est la seule force nécessaire pour cette opération.
Mais si j'ai pêché par erreur de jeunesse j'aurais besoin des ressources supplémentaires du bourre-pipe; la tige, la cuillère et que sais-je encore. . .j'aurais manqué donc au sacro saint rituel;
hygronométrie du tabac, bourrage, allumage !

francois.a a écrit:Plutot que "tasser" j'égalise le dessus du foyer en caressant délicatement l'ensemble avec un outil plat (bon OK, ca veut dire tasser mais pas comme une brute quoi )

Les fumeurs qui gagnent en expérience remarquent généralement qu'au moment de tasser un peu les cendres, la pipe dégage des arômes et des saveurs particuliers (et particulièrement recherchés...).
Pour ma part, je "joue" du tasse-braises assez souvent, histoire de justement rechercher ce petit "plus" que la pipe sait parfois donner.
Il peut m'arriver d'avoir à tasser parce que le tirage s'est trop relâché, mais généralement, je ne tasse qu'en vue de ce petit "plus". Ce n'est donc pas, à proprement parler, un "tassage"; plutôt une caresse...

Oui, les petits brins cuits qui restent collés au bord sans avoir brulé sont tres savoureux quand on les ramène vers le centre du foyer

francois.a a écrit:Oui, les petits brins cuits qui restent collés au bord sans avoir brulé sont tres savoureux quand on les ramène vers le centre du foyer

C'est donc lorsqu'ils sont cuits-cuits qu'on est aux oiseaux.

Cyl a écrit:Les fumeurs qui gagnent en expérience remarquent généralement qu'au moment de tasser un peu les cendres, la pipe dégage des arômes et des saveurs particuliers (et particulièrement recherchés...).

Moi c'est l'ammoniaque, et c'est pas recherché du coup je tasse avec une délicatesse de plus en plus extrême, comme disait Sylvain à peine le poids du tasse braise.

Cyl a écrit:

francois.a a écrit:Oui, les petits brins cuits qui restent collés au bord sans avoir brulé sont tres savoureux quand on les ramène vers le centre du foyer

C'est donc lorsqu'ils sont cuits-cuits qu'on est aux oiseaux.

Les Petit-Brun rossignols mais que dirait notre ami nantais, le père Lefèvre ? ? ?

Il y a certains tabacs très homogènes ( monolithiques ? ) qui se fument sans problèmes jusqu'au bout du bol, sans nécessiter de tassage : par exemple Prince Albert ou les Semois.
C'est avec les tabacs mélangés, aux brins de différentes textures, tailles ou densité que les questions de tassage et rallumages se posent.
Bien sûr on préconise de bien bourrer sa pipe, d'égaliser la surface et de l'allumer sur sa totalité : le premier allumage fait se redresser les brins et s'éteint souvent rapidement : bonne occasion de tasser légérement et de rallumer consciencieusement, là, en général, c'est bien parti. sauf que les débutants ont souvent peur de brûler le bois de la pipe et n'allument pas la totalité de la surface. On voit alors souvent la combustion s'effectuer au centre, un rond incandescent se forme au centre, puis devient gris/blanc quand la cendre apparaît, le poutour restant intact. La combustion se poursuit à l'intérieur du bol, dans une sorte de caverne, d'autant plus que le tirage converge vers le petit cercle de 3 ou 4 mm du perçage du tuyau. On rallume alors et on voit le tabac de la périphérie s'embraser, cercle incandescent qui succède au rond central précédent. A la différence que ce tabac ayant déjà été chauffé, il procure un goût différent , et quand on tasse, il y a de superbes volutes bien épaisses et riches en saveur !
Avec mes mélanges, c'est ainsi que je procède par tassages et rallumages successifs, même quand la pipe ne s'éteind pas.

Aztec ecris"A la différence que ce tabac ayant déjà été chauffé, il procure un goût
différent"
Oui car dans la pipe se produisent plusieurs choses:une combustion,une percolation et une pyrolyse.
Le tabac deja chauffé a donné une partie de ce qui se transforme par la pyrolyse et donc change de gout.C'est pour cela que la maniere dont on fume est importante car la temperature de pyrolyse fait varier les composants volatiles extraits.
Cela renvoie au post "Aromatiser les tabacs" d'ailleurs car on comprend comment les composants volatils interviennent dans le gout;la vapeur d'eau percole le tabac et entraine sucres et parfums avant que le tabac brule.
Le tassage plus ou moins fort modifie ces phenomenes.
Certains tabacs sont tres sensibles,par exemple les virginies il faut les fumer tres lentements pour les apprecier.Le gris est nettement moins sensible.

Bonnes volutes

Scytale

francois.a a écrit:Pour le gout je ne sais pas , mais de toutes facons je suis a priori un gars pas normal car la partie d'une pipée qui me plait le plus (en générale) c'est la fin !
J'adore le gout spécial que je ne saurais pas définir au juste que prennent surtout les Va/XX en fin de pipe (quand tout s'est bien passé et que c'est bien sec au fond bien sur, ce qui est presque toujours le cas quand je fume tranquille) (et si ce n'est pas le cas je benne le tout et je me fume une autre pipe )

On est deux pas normaux alors

La fin du bol est très souvent excellente, particulièrement en effet avec les VA/PE. Je confirme et j'adhère.

Cyl a écrit:
Les fumeurs qui gagnent en expérience remarquent généralement qu'au moment de tasser un peu les cendres, la pipe dégage des arômes et des saveurs particuliers (et particulièrement recherchés...).
Pour ma part, je "joue" du tasse-braises assez souvent, histoire de justement rechercher ce petit "plus" que la pipe sait parfois donner.
Il peut m'arriver d'avoir à tasser parce que le tirage s'est trop relâché, mais généralement, je ne tasse qu'en vue de ce petit "plus". Ce n'est donc pas, à proprement parler, un "tassage"; plutôt une caresse...

Miam. C'est vrai que comme le remarque Scytale, les volutes dégagées par une caresse en cours de fumage sont particulièrement gouteuses.

... oui, enfin sauf que c'etait Aztec. Confuses...

la je vois tu abuse de la fin du bol