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Si vous achetez une pipe estate (d'occasion), vous risquez de rencontrer le problème du Crossover. En effet le prédécesseur à fumé un tabac qui a forcement laissé des traces certaine de goût dans la pipe . La simple méthode du sel et de l'alcool ne permet pas toujours de neutraliser ce phénomène.
Voici une méthode expérimentée sur plusieurs pipes avec un résultat plus que satisfaisant.
-1° - Dans un premier temps, déculottez intégralement la pipe avec beaucoup de précaution en utilisant si possible un "reamer" et du papier de verre très fin. Attention, procédez doucement, afin de ne pas abîmer le bois de la pipe, ce serait fatal ! Un procédé parallèle consiste à imbiber régulièrement le culot d'alcool entre chaque passage du "reamer".
- 2° - Une fois la pipe déculottée, faites un nettoyage au sel. Cette opération consiste à remplir le fourneau et la tige de gros sel, que l'on imbibe alors d'alcool, de préférence à 90°. Attention, il ne s'agit pas de noyer le sel dans de l'alcool, mais juste de l'humidifier, goutte à goutte. Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas obligatoirement laisser ce mélange 24H dans la pipe, bien souvent 3 voire 4 heures suffisent. Ce délai passé, votre sel aura pris une coloration brunâtre. Videz alors intégralement le fourneau et la tige sans oublier le moindre grain de sel. Pour le tuyau, prenez une chenillette, imbibez-la d'alcool, trempez-la dans du sel fin et introduisez-la dans le tuyau. Laissez-la une vingtaine de minutes, puis nettoyez avec des chenillettes propres et sèches. Réïtérez cette opération jusqu'à ce que vous sortiez une chenillette imbibée d'alcool complètement propre (si votre tuyau est en ébonite, évitez le plus possible que l'alcool n'entre en contact avec la surface extérieure du tuyau.
Pour les tuyaux en acrylique, cela n'a aucune forme d'importance.
3° - Venons en au clou du spectacle : enduisez l'intérieur du fourneau et de la tige d'une pellicule d'huile d'olive. Laissez l'huile agir pendant une demi-heure. Puis nettoyer consciencieusement avec des chenillettes et du papier absorbant, l'intérieur du fourneau et de la tige.
4° - Laissez votre pipe de côté pendant au minimum 24H. Puis commencez un procédé de culottage selon la méthode des tiers ou encore mieux des quarts de charge avec le tabac, que vous utiliserz pour cette pipe. Il s'agit là réellement d'opérer comme avec une pipe neuve, en évitant comme la peste toute surchauffe jusqu'à reconstitution d'un culot, qui je vous le rappelle, ne doit jamais dépasser 2 à 3 mm d'épaisseur, car les caractéristiques thermiques différentes du culot et du bois font qu'un culot trop important, en se rétractant lors du refroidissement de la pipe, peut entraîner des fissures dans la bruyère.

Dans tous les cas, nettoyez régulièrement vos pipes et elles resteront longtemps des compagnes fidèles de vos moments de détente. D'après la devise : "Soignez votre pipe et elle vous le rendra bien".

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Avec le procédé de l’«oil, curing» (traitement à l’huile) des têtes de pipes sont cuites un bon moment dans l'huile végétale, comme l'huile de lin ou d'olive. De cette manière des résines et d'autres matières indésirables du bois se dissolvent. En outre, le bois doit devenir plus résistant grâce à l'huile. Après ce processus, l'huile doit naturellement être éliminée par un procédé thermique. puis les têtes de pipe doivent encore être séchées prudemment plusieurs semaines, se qui est facilement compréhensible. Les pipes ainsi traitées conservent durant une brève période le goût de l’huile utilisée. Cette méthode est principalement utilisée au Royaume Unie.


C'est à partir de ce procédé, de la lecture d'articles sur la préparation des bruyères et de l'échange d'expériences avec des facteurs de pipes allemands, que j'ai fait mes premières tentatives sur des pipes Estates qui présentaient un goût exécrable. Notamment une Parker of London très sale et fumée avec du gris et de l'Amsterdamer ayant appartenu à mon oncle. Après une restauration complète, déculottage, traitement au sel etc.., elle conservait un goût salin, aigre et cramé. Je l'ai complètement décapée et fait retraiter (voir oïl curing, séchage..). S'en est suivi un polissage, plusieurs traitements externes à la cire de carnauba diluée puis pure, appliquée au touret à polir (feutrine puis coton). Bref beaucoup de travail, mais le résultat était là. Après un culottage avec du Dunhill « Early morning pipe », elle était formidable et l'est toujours. Bref, en affinant la méthode et en l'appliquant telle que décrite dans l'article précédent (nettement moins radicale), on arrive à de très bon résultats. Le plus important, c'est la minutie du déculottage et du culottage.

L'huile d'olive (j'insiste : un film) à la particularité de neutraliser le goût résiduels, le fait de culotter correctement la pipe après le processus produit le même effet qu'un traitement thermique après « oïl curing ». Voilà c'est une méthode parmi d'autres, sachant qu'il n'y a aucune vérité universelle.