intérogation sur la pipe en terre

Même les gens du peuple qui n'avaient ni perruque ni cheveux longs, ou qui , à l'instar des marins, avaient les cheveux attachés en natte fumaient des longs tuyaux.

Une pipe plus courte eut été plus robuste, sa production moins génératrice de déchets non recyclables sauf pour drainer des chemins (ce qui était d'usage courant à proximité de la célèbre usine Gambier).

En fait un tuyau long donne une fumée plus fraiche, moins âcre, d'autant plus qu'à l’époque les tabacs, moins travaillés, n’étaient pas saucés . . .

Les tuyaux des pipes fournies dans les tavernes étaient très souvent brisés, essentiellement pour des raisons sanitaires, nombre de personnes souffrant de maux que la "médecine" de l'époque ne savait pas soigner. Impossible avec la faune cosmopolite qui fréquentait les estaminets d’appréhender qui avait pu non seulement utiliser mais également manipuler la pipe que vous alliez utiliser. Ces lieux étant rassemblement de rouliers, venant d'on ne sait où, mieux valait se prémunir en utilisant systématiquement une pipe neuve ce qui, bien évidemment allait à l'encontre de l'intérêt du tenancier mais pas de celui de sa clientèle. Les nombreuses pipes retrouvées à proximité ses estaminets, et principalement des écuries (on brisait sa pipe avant de récupérer ses chevaux pour éviter tout risque d'incendie à cause de la paille et du foin qui s'y trouvaient), montrent des débris de tuyaux d'assez grande longueur mettant en exergue que ceux-ci étaient brisés en deux et non tronçonnés petit à petit. Les abords des écuries étaient souvent constitués de terre meuble et les têtes de pipes sont assez souvent retrouvées intactes, prouvant là encore que ces pipes n'étaient pas jetées à cause de casse mais bel et bien détruites volontairement. Il suffit de regarder les têtes de pipes "de fouilles" mises quotidiennement et en grande quantité en vente sur la bey ou le coin pour s'en convaincre.

C'est toujours pour des raisons sanitaires qu'un proche ou plus généralement le médecin lui même brisait la pipe d'un malade lors de son décès s'il suspectait que celui-ci pouvait être survenu suite à une maladie contagieuse.

A une époque où les épidémies décimaient des populations entières mais où l'on avait le droit de fumer jusque dans les hopitaux et même dans les salles d'opérations (pratiquées en jaquette, s'il vous plait, avec juste un tablier au dessus - qu'on ne lavait pas, un bon chirurgien se devant d'arborer fièrement le sang de ses patients ), le fumeur de pipe pouvait soulager son agonie par le fumage de la pipe jusqu'à ses derniers instants. Il y avait lieu alors, si la maladie pouvait s'avérer contagieuse de s'assurer que le réemploi de sa pipe ne risque de contaminer un proche. Qui plus est, il arrivait aussi, pour certaines affections pulmonaires, que le médecin prescrive au malade de fumer soit du tabac, soit de l'opium, soit un mélange des deux ! ! !

Tu trouveras quelques info complémentaires sur les usages du tabac là : Des bienfaits du tabac origines d'un usage public et des informations compémentaires sur les pipes en terre ici : Quelques-informations-sur-la-pipe-en-terre